Alors que la Ligue de football professionnel (LFP) s’apprête à évoquer le sujet des droits TV de la Ligue 1 à l’occasion d’un énième conseil d’administration vendredi matin, les dirigeants de plusieurs clubs commencent à s’inquiéter d’un possible manque de trésorerie dans les prochaines semaines. Un problème qui pourrait toucher le RC Lens ?
Le RC Lens listés dans les « clubs moyens »
Ultra-dépendants des droits TV, les clubs professionnels de football s’apprêtent peut-être bien à vivre des heures sombres. Si aucun diffuseur ne se positionne pour la période 2024/2029, la Ligue pourrait bien être contrainte de lancer sa propre chaîne, avec les incertitudes liées autour des revenus générés par celle-ci. Et si certains clubs adossés à des actionnaires solides, comme le PSG, Nice, Rennes, Monaco, Strasbourg et Saint-Etienne ou appartenant à des fonds ayant pignon comme Toulouse ou Lille semblent plutôt préservés, il n’en est pas de même pour « ceux dont le président est aussi l’actionnaire de référence » selon l’Equipe.
Cela concerne les clubs aux moyens limités comme Nantes, Reims, Montpellier, Brest, Le Havre, Angers mais aussi le RC Lens selon le listing établi par le quotidien national. « Si le propriétaire ne veut ou ne peut pas couvrir, la situation pourrait vite être périlleuse et certains pourraient risquer le dépôt de bilan. » De quoi mieux comprendre le tour de vis diligenté par Joseph Oughourlian ces dernières semaines. D’autant plus après l’échec de la prise de participation du fonds d’investissement américain Isos Capital.
Des procédures collectives pour le football français ?
Rarement solidaires, les clubs pourraient cette fois-ci s’unir face au danger qui les guette. Ainsi, « des spécialistes financiers regardent les solutions pour plusieurs d’entre eux« , comme le prêt bancaire classique, toujours selon l’Equipe. Problème, les banques ne seraient pas nombreuses à se porter candidates en raison de l’incertitude autour de la financiarisation du football français. Dès lors, des fonds d’investissement pourraient également être sollicités, sachant que CVC va déjà ponctionner 13% des revenus de la société commerciale de la LFP pour une durée indéterminée, et même près de 20% sur les deux prochaines saisons.
Dernière hypothèse avancée, l’affacturage. « Cette pratique est courante lors des transferts. Par exemple, un club, qui doit toucher 10 M€ en cinq fois pour la vente de l’un de ses joueurs, se fait avancer les 10 M€ toute de suite par un organisme« . En attendant, les clubs espèrent toujours une issue favorable au sujet des droits TV, sachant que le premier versement est censé intervenir le 15 août, avant deux nouvelles parts d’ici le 15 décembre. Sans droits TV sur cette période, le manque à gagner est estimé entre 8 et 12 millions d’euros de trésorerie. D’où l’urgence de trouver une solution pérenne. Sans quoi de nombreux clubs de Ligue 1 pourraient être au bord du gouffre.
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport