Retombé dans ses travers face aux équipes théoriquement inférieures, le LOSC est aussi en proie à de grandes difficultés à l’extérieur. Une tendance encore plus marquante ces dernières semaines, mais pourquoi ? Explications.
Une vilaine série, pas un hasard
Il y a un peu plus de six mois de cela, le LOSC était accroché à Troyes par une ESTAC pourtant en perdition (1-1) à l’occasion de la dernière journée de Ligue 1. Un match nul frustrant, regrettable et illustratif des maux lillois face aux formations de rang inférieur et, dans une moindre mesure la saison passée, à l’extérieur. Le tout en laissant filer la Ligue Europa pour finalement se retrouver en C4. Cette saison, si les Dogues croyaient avoir mis leurs vieux démons derrière eux avec une gestion des matches bien plus convaincante en première partie de saison, les voilà qu’ils ressurgissent depuis plusieurs semaines.
Le point de bascule se situe peut-être à Strasbourg (1-3), juste avant la trêve, où les hommes de Paulo Fonseca avaient affiché tous leurs mauvais côtés : difficultés du jeu de position face aux blocs bas, incapacité à conserver l’avantage au score et excès de suffisance finalement fatal, le tout étant difficile à inverser sans l’appui du public lillois – à domicile, ces problèmes sont bien moins frappants. Ce visage regrettable s’est confirmé face au Racing, malgré la victoire (0-1), à Montpellier (0-0), à Lyon (2-1), à Paris (3-1) – malgré la supériorité théorique adverse – et tout fraîchement à Toulouse (3-1), où le LOSC a véritablement coulé psychologiquement après la pause.
Tactique, psychologique, le problème est multiple
Si, depuis l’arrivée de Paulo Fonseca, la thèse de l’opposition tactique difficile du jeu de position du Portugais face au bloc bas a souvent été avancée – et à raison -, elle ne saurait résumer les maux lillois à elle seule tant la patte Fonseca a fait ses preuves durant la première partie de saison et pendant de longues séquences contre certaines équipes (Strasbourg, Toulouse). Transpire aussi de cette équipe un climat de suffisance de plus en plus palpable, notamment après avoir ouvert le score (Strasbourg, Paris dans une moindre mesure, Toulouse), ainsi qu’une incapacité à se remettre en cause.
Après bon nombre de prestations pas toujours convaincantes des siens et notamment à Lyon, Paulo Fonseca assurait pourtant que ses ouailles avaient réalisé un bon match. Après Toulouse, lui et certains de ses joueurs pointaient trois erreurs d’arbitrage quand une seule d’elles était manifeste : le hors-jeu de Dallinga sur le troisième but, moment où Toulouse avait déjà renversé la vapeur, pris l’avantage et que le LOSC paraissait sonné et dans l’incapacité de répondre… Les Dogues se sont peut-être trompés de combat, et de fautif.
Pourtant, ce n’est pas faute pour Olivier Létang et Paulo Fonseca en personne d’avoir répété, depuis la défaite à Strasbourg avant Noël, le degré d’exigence nécessaire qu’impliquait le fait d’être un joueur du LOSC, visant à minima une place en Coupe d’Europe. Le message semble être à moitié entendu : quand les Dogues sont à l’extérieur et/ou face des écuries de rang inférieur, ils font souvent la sourde oreille.
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport