Trois ans après son départ de l’Amiens SC pour Lecce, Valentin Gendrey va quitter la Serie A pour la Bundesliga. Le tout contre une indemnité de transfert de 10 millions d’euros.
Valentin Gendrey en partance pour Hoffenheim
Et dire qu’il n’avait pas le niveau pour s’imposer en Ligue 2 selon la direction sportive de l’Amiens SC… Depuis qu’il a quitté sa Picardie natale pour les Pouilles, Valentin Gendrey s’est forgé la réputation d’un solide latéral droit, fiable au plus haut niveau, avec plusieurs sélections en équipe de France espoirs. Courtisé par de nombreux clubs cet été, le natif de Beauvais va finalement mettre le cap sur l’Allemagne.
Après avoir rejeté une première offre de 7 millions d’euros en début de semaine, le club de Lecce a fini par tomber d’accord avec Hoffenheim pour un transfert à hauteur de 10 millions d’euros. Et en dépit des discussions autour de son avenir, Valentin Gendrey était sur le terrain samedi soir face à l’Inter Milan (défaite, 2-0). « C’était probablement son dernier match avec nous » a admis Luca Gotti, son entraîneur, à l’issue de la rencontre.
« Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il joue ce match, parce que nous avons affaire à un grand professionnel, poursuit le technicien italien. Il n’était pas sur la retenue. Quand il est arrivé ici, il était encore un enfant. Il va repartir en tant qu’homme et bon joueur. » Titulaire indiscutable depuis son arrivée à Lecce, Valentin Gendrey y a disputé 111 matches (dont 74 en Serie A) pour 2 buts et 8 passes décisives à son actif.
Pour le remplacer, le club italien devrait piocher en Ligue 1 avec la très probable venue de Frédéric Guilbert (Strasbourg). Pour rappel, Alexis Blin a quitté Lecce au début de l’été pour rejoindre Palerme en deuxième division (Serie B).
Crédits photo : Giovanni Evangelista/LaPresse/Icon Sport
Il part à 21 ans et faut se remettre dans le contexte: il était vraiment pas extraordinaire. Il été sélectionné en Equipe de France U18 puis plus rien (trou de 5 ans avant les U21) car sa progression était décevante. Quand Lecce a proposé une petite somme on était déjà bien contents car, utilisé en défenseur central le plus souvent , il cassait pas des briques chez nous. L’intelligence des Italiens c’est de l’avoir fait progresser dans son registre unique de latéral, là dessus on s’est peut être trompé c’est vrai.
Pour avoir suivi de près le dossier à l’époque, son potentiel n’était même pas décelé. On prenait même de haut son agent au sujet de son réel niveau. Oswald Tanchot et Patrice Descamps, les techniciens, étaient les seuls à croire vraiment en lui. Et quand il jouait, pas à son meilleur poste, on voyait quand même quelques aptitudes. Très bonne lecture du jeu, qualité de relance. C’était loin d’être un peintre. Il avait simplement besoin d’un projet individuel clair et cohérent, d’une mise en confiance de la part d’un club. Il a trouvé le cadre idéal à son éclosion à Lecce. On peut saluer le choix du club italien et sa faculté à le faire progresser. Le choix de l’agent, de ne pas avoir fait n’importe quoi sur ce choix de club déterminant alors que l’ASC poussait au même moment pour un prêt en Ligue 2. Idem aujourd’hui, on peut saluer le joueur et son entourage d’ajouter une étape avec un club intermédiaire en Allemagne, plutôt que d’aller se brûler les ailes sur le banc d’un plus gros club italien (les approches étaient là). C’est ce qui s’appelle une gestion de carrière intelligente. Et ça devient de plus en plus rare. Après Valentin est un garçon intelligent, les pieds sur terre, avec un entourage « sain ». Ça aussi c’est plutôt rare.
Combien d’autres sont dans le même cas que Valentin Gendrey : pas le niveau pour la Ligue 2 et qui sont dans de meilleurs championnats à l’étranger…