Dernière recrue estivale du VAFC, Daouda Traoré est aussi le seul renfort inexpérimenté. Pour autant, le jeune milieu de 18 ans a du talent à revendre, ce qui pourrait bien le mener à jouer un rôle important au Hainaut. Découverte.
Un grand espoir niçois au VAFC
Formé dans le Sud, appartenant à un club anglais et prêté dans le Nord, Daouda Traoré est un homme qui a déjà vagabondé du haut de ses 18 ans. D’autant qu’il est issu d’Île-de-France, où il est passé par Antony Sports (2016-2018), Montrouge (2018-2019) ou encore le CFFP (2019-2021), avant de rejoindre Nice. « Il était clairement vu depuis plusieurs saisons comme l’un des meilleurs espoirs au club, que ce soit par les éducateurs ou les supporters. Il a d’ailleurs participé à sa première pré-saison avec le groupe pro sous Galtier, alors qu’il venait d’avoir 15 ans ! », rappelle Vincent Bertin, scout amateur et spécialiste de l’OGC Nice.
Débarqués à Nice en même, l’ancien coach du LOSC inclut donc Daouda Traoré dans ses plans. Mais encore logiquement bien trop tendre, le milieu est d’abord prié de faire ses gammes avec les jeunes. « Il a très peu joué en pro, c’était surtout dans des amicaux, note le membre de la structure Touche de Balle. Il s’était démarqué la saison dernière lors de la dernière journée où il avait marqué d’un ballon piqué face au LOSC, avant qu’il soit annulé. » Le néo-Valenciennois se démarque néanmoins chez les jeunes : « En termes de talent, il se situe pour moi parmi les meilleurs éléments du centre de formation sans aucun doute, mais il ne travaille peut-être pas autant que d’autres. Il a eu du mal à passer certains caps alors qu’il a touché le très haut niveau depuis deux-trois ans ».
Un profil alléchant, un joueur encore nonchalant
Un fléau qu’il devra impérativement gommer pour s’imposer au niveau professionnel, qu’il va découvrir sur la durée avec le VAFC. « En jeunes, il n’a pas toujours été régulier, mais il avait du talent dans les pieds et il a fait quelques matchs remarqués, souligne le suiveur de l’OGCN. C’est surtout la rareté de son profil qui a marqué, avec un grand gabarit mais très à l’aise techniquement et mobile » Son mètre 88, son aisance avec ballon et sa capacité de projection rappelle toutes proportions gardées le profil de Paul Pogba. D’autant que le principal intéressé se décrit comme un « profil box to box » capable de « jouer aussi sur le côté » et qui aime évoluer en tant qu’ailier gauche.
Vincent Bertin confirme : « C’est un milieu plutôt offensif qui aime évoluer assez haut entre les lignes, voire parfois dans le couloir gauche où il vient rentrer à l’intérieur avec le ballon. C’est un joueur qui aime percuter et qui aime être assez proche du but. J’aime sa polyvalence, il peut jouer en 8, 10 voire ailier. C’est un joueur au gabarit assez imposant, et pourtant il dispose d’une belle agilité et d’une certaine qualité technique. Ses points forts résident donc dans cette faculté à allier gabarit physique et qualité technique, notamment dans ses dribbles et sa conduite de balle ».
Attrayant à première vue, Daouda Traoré est encore logiquement imparfait. Ses lacunes défensives sont encore un axe de progression majeur, quand son manque de « régularité » et de « consistance » est aussi noté par le scout, qui conclut : « Il va aussi devoir apprendre à “se faire mal” et ne pas se reposer que sur son talent ».
Un U19 déjà prêt pour le National
Du talent, l’international U17 français (12 sélections, 1 but) va en retrouver au VAFC en la personne de Joachim Kayi Sanda, qui était son capitaine chez les Bleuets et qu’il connaît bien. Le défenseur de 17 ans formé à VA occupe également une place dans le groupe valenciennois, aussi de par son vécu en Ligue 2 (20 matches la saison passée). Une expérience professionnelle que ne possède pas Daouda Traoré. Un problème pour le National ? « Je ne pense pas car il a joué souvent avec la réserve de Nice (National 3), ainsi que le groupe élite, donc à des niveaux presque équivalents, répond Vincent Bertin. Pour moi, tout va dépendre de sa capacité à se faire mal, à travailler, et à enchaîner les matches. »
Le principal intéressé est lui déterminé. « Le projet m’a plu, il fallait que je passe un cap pour jouer en pro et le National est un bon championnat, analysait-il auprès du club. Je n’avais pas l’opportunité de jouer à Nice, donc me voilà ici ! » Reste à savoir dans quel rôle il sera utilisé dans le 3-4-1-2 d’Ahmed Kantari. « Je ne serais pas surpris de le voir en 10 derrière les deux pointes, il me paraît encore trop juste sur le plan défensif pour jouer dans le double-pivot du milieu de ce système », estime le scout de Touche de Balle. Doublure de Flamarion, le Franco-Sénégalais pourrait aussi être aligné en relayeur au côté d’un milieu défensif plus sécurisant, ce dont regorge l’effectif du VAFC.
Dans ce secteur concurrentiel, où Flamarion semble bien trop fort intrinsèquement pour être mis sur le banc en National et où, un cran plus bas, Rémy Boissier et Jean-Éric Moursou se sont déjà montrés à leur avantage, Julien Masson est un cadre et Sambou Sissoko une recrue plus expérimentée, Daouda Traoré pourrait tout de même avoir sa carte à jouer. « Je pense qu’il peut viser une place de titulaire à moyen terme, assure Vincent Bertin. À lui de gagner sa place, aucun cadeau ne lui sera fait. » Prêté par Southampton, ce qui « paraît être une très bonne chose » pour le scout puisque l’ancien Niçois « a beaucoup d’étapes à passer avant de jouer dans un club de ce niveau », le néo-Valenciennois débarque au Hainaut pour apprendre dans un premier temps. Avant de monter en puissance et de potentiellement confirmer au fil des mois, dans une équipe qui a déjà façonné certaines certitudes en ce début de saison. Les premières de Daouda Traoré pourraient émerger à Rouen, où le VAFC se déplace samedi.
Crédits photo : VAFC Médias