Agacés par ce qu’ils estiment être un manque d’ambition de la direction ainsi que par des résultats en demi-teinte, les supporters du VAFC ont décidé de mener une action coup de poing, le week-end dernier. Entretien avec Stéphane Beaumont, porte-parole des supporters du club, pour en comprendre les motivations.
Comment s’est déroulée cette action ?
On s’est rendu chez quatre actionnaires différents, les quatre principaux de la holding et on est tombé par hasard sur un des actionnaires, M.Ganuchaud du Buromatic. On a été un peu surpris de son discours. Il nous a dit qu’on n’était pas un club de Ligue 1, que c’était déjà bien d’être professionnel, mais il nous a surtout parlés de M.Partouche, nous a dit que c’était du flan, qu’il n’était pas du tout intéressé par le club, que si on ne l’entend plus c’est parce qu’il n’avait plus aucun recours et que sa stratégie de diviser la presse pour mettre la pression avait échoué. Ce sont des propos qu’on a du mal à accepter parce qu’il se permet de parler à la place de M.Partouche. Il a du réseau, il pourrait être plus fédérateur et on ne comprend pas que le club et les actionnaires ne réunissent pas une bonne fois pour toute avec tous les potentiels repreneurs. C’était un peu le but de notre action. Il y a Partouche mais il y a aussi Fiducim. Qu’ils se mettent autour d’une table pour trouver une solution dans l’intérêt de Valenciennes et du VAFC, pas seulement pour celui des actionnaires actuels et de leur petit business. Le VAFC doit primer surtout, quitte à y laisser sa place. Notre message est se mettre autour d’une table pour l’avenir du club.
Le VAFC a ajouté de l’expérience à défaut d’un attaquant supplémentaire
Qu’est-ce qui a motivé cette action ?
Ça vient de discussions que l’on a entre nous, entre différents groupes de supporters sur les différentes actions que l’on peut mener. On s’est dit que c’était peut-être l’occasion pour nous de rappeler aux actionnaires de la holding qu’ils avaient une part de responsabilité dans l’état actuel du club.
A un moment donné, on est convaincu que s’il y avait quelqu’un de plus fédérateur, et pas forcément avec un très gros chéquier mais avec du réseau et de l’ambition, ça pourrait aller mieux.
Voir végéter Valenciennes en Ligue 2, est-ce votre source principale d’inquiétude ?
On végète en Ligue 2, on est dans le ventre mou, mais c’est surtout le manque d’ambition. Aujourd’hui, on nous dit que c’est déjà bien d’être un club professionnel, que notre club ne serait apparemment pas un club de Ligue 1. Pour nous, c’est très difficile d’entendre ce genre de propos.
C’est un discours tenu par beaucoup de membres du club, dont Steve Savidan…
On l’a très mal pris, surtout de la part de Steve Savidan. Quand il était au club en tant que joueur, il était toujours à fond, avec une mentalité irréprochable. Sa devise personnelle c’est d’être toujours au taquet, et on voudrait lui rappeler, mais aussi à la direction du VAFC, d’appliquer cette philosophie au club pour ne rien lâcher et mettre tout en oeuvre pour qu’il y ait un meilleur avenir pour le club. Pour nous, un meilleur avenir pour le club passe forcément par un changement de direction et avoir un actionnaire majoritaire puissant et fédérateur autour de lui.
Steve Savidan : « Le VAFC en Ligue 1, ce n’est pas forcément d’actualité »
Ce que ne semble pas être Eddy Zdziech selon vous…
On (ndlr : les supporters) n’est pas en super entente avec lui, mais il a aussi des problèmes avec les politiques de la ville puisqu’il ne s’entend pas avec eux, les plus gros sponsors du secteur ne sont pas avec lui et ne croient pas à son projet. A un moment donné, on est convaincu que s’il y avait quelqu’un de plus fédérateur, et pas forcément avec un très gros chéquier mais avec du réseau et de l’ambition, ça pourrait aller mieux. Ça fait huit ans, on doit tourner la page et faire autre chose.
Quelles sont les revendications derrière cette action ? Un changement dans l’actionnariat, à la tête du club ?
C’est surtout à la tête du club qu’il doit y avoir du changement parce qu’on a fait le tour. Après, les actionnaires et partenaires locaux, on a besoin d’eux. Maintenant, on a aussi besoin d’autres actionnaires comme Toyota ou Bombardier. Il y a plein de grosses sociétés dans le secteur qui ne sont pas dans le VAFC actuellement et c’est compliqué pour nous. Toyota était chez nous et on pense qu’avec un actionnaire majoritaire qui fédérerait plus autour de lui, on pourrait avoir d’autres partenaires tout en gardant ceux qui sont déjà là et qu’il ne faut pas jeter parce qu’ils aident beaucoup. On peut être ambitieux, il faut se donner les moyens de nos ambitions et ne pas se contenter d’être juste en Ligue 2. Ce n’est pas un discours que l’on veut entendre, ce n’est pas la mentalité valenciennoise. Il faut se battre, mouiller le maillot à chaque match et tout donner pour le blason.
📣 Action du jour :
"𝐋𝐞 𝐕𝐀𝐅𝐂 𝐚𝐮 𝐬𝐮𝐩𝐩𝐥𝐢𝐜𝐞, 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐞𝐬"#Vafc #UnprojetpourVA #DirectionDemission #ActionnairesComplices
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— Ultras Roisters (@UltrasRoisters) September 4, 2021
Vous souhaitez donc que le club fasse preuve d’ambition même si les résultats ne sont pas forcément là…
Oui ! Après, c’est du football, on le sait que les résultats peuvent varier, mais il faut tout donner, être toujours au taquet. C’est une devise qui nous va bien ! On voudrait bien que ce soit la nouvelle philosophie du club.
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Il y a une vraie désaffection qui se voit dans le nombre de spectateurs au Hainaut…
Le début de saison n’est pas bon sportivement, mais ce qui nous a mis la puce à l’oreille et motivé à réenclencher les actions, c’est surtout ça. On est passé d’une moyenne de 8000 spectateurs sur les dernières saisons normales à 4000 sur ce début de saison. Avec la rentrée, on va peut-être monter à 5000 mais ça va être très dur. Dans nos groupes, il y a moins de gens qui viennent, qui sont passionnés. Avant, c’était tout pour le VAFC le week-end et on travaillait la semaine pour faire des tifos, là, c’est très dur de motiver des gens, de recruter des nouveaux supporters. Cette passion s’effrite, ça nous fait du mal et on n’arrive pas à pardonner aux gens qui nous disent « c’est déjà bien d’être en Ligue 2 ». Quand la ville va bien, logiquement le club va bien aussi, c’est un tout, on l’a toujours eu. On ne peut pas dire que c’est déjà bien d’être professionnel quand on a un stade aussi beau que le nôtre. On a un centre de formation super-moderne, il y a un vrai potentiel public même si on n’est pas beaucoup en ce moment. Quand on était en Ligue 1, ou même en Ligue 2 dans les années 2000, on avait 15-16000 personnes à Nungesser avec une ambiance que pas mal de monde nous enviait. Le potentiel est là, c’est pour ça qu’on y croit. On est convaincu qu’on peut faire beaucoup mieux que ça, sinon on aurait arrêté depuis longtemps.
Le manque du public pourrait s’accentuer au regard des deux claques reçues récemment…
C’est sûr que quand tu prends 4-1 contre Rodez… A mon avis, le service billetterie aura du mal à vendre des places pour le prochain match. C’est compliqué. Il ne faut pas se mentir non plus, certains boycottent totalement le club et tant qu’Eddy Zdziech sera là, ils n’iront pas au stade. Ils font autre chose le week-end parce qu’ils ne sentent pas une volonté de tout donner quand ils viennent. Ce n’est pas forcément de la faute des joueurs ou du staff, si on n’a pas les moyens… On se dit qu’il faut aller chercher un attaquant, mais on n’a pas les moyens de le faire. C’est dommage.
Tous propos recueillis par Adrien ROCHER
Avec Toyota comme sponsor on pourrait rebaptisé le stade en TOYOSTADIUM