Venu avec ambition dans le Forez, le VAFC a tenu la dragée haute à Saint-Étienne. Se procurant même un penalty, les Nordistes ne l’ont pas transformé, mais repartent avec un point. Si le sentiment est mitigé pour Jorge Maciel, la promesse d’un avenir meilleur prime. Entretien.
Jorge Maciel, sans parler du penalty, est-ce une soirée qui vous laisse des regrets ?
Jorge Maciel : Quand on rate un penalty, quand on fait une deuxième période comme on a fait, que j’ai trouvé stable, on a quelques regrets. Après, il faut que l’on se dise les choses, la première période n’était pas pour nous. Dans la justice du résultat, le match nul se justifie. Après, on savait que jouer ici, c’était un peu particulier, surtout que l’adversaire n’était pas dans une grande dynamique. On savait que plus on tenait le match, plus on aurait d’occasions pour aller chercher quelque chose en plus. On a fait trois tirs cadrés avec quelques dangers. C’est surtout sentir que même si nous n’étions pas très ambitieux défensivement, nous avons réussi à récupérer beaucoup de ballons dans l’axe pour nos transitions. Il faut encore un peu plus d’efficacité.
J’ai senti en première que nous n’étions pas trop justes dans les transitions, nous n’avons pas bien cherché les espaces. On a rectifié un peu, mais on savait que la clé du match, c’était l’équilibre défensif et ne pas donner de transitions, tout en maîtrisant le ballon. En deuxième période, on l’a mieux fait et ça nous a donné un peu plus de confiance. Ça nous a donné cette petite sensation de frustration, quand on rate un penalty, c’est normal. Après, on a réussi à créer quelques situations, des corners, des tirs.
Le fait que Lucas (Woudenberg) tire le penalty était-il prévu ?
Jorge Maciel : Là, nous ne sommes pas dans un moment où l’on va donner un cadeau pour la confiance. La confiance, elle se cherche. À 0-0, c’est parce que tu as la confiance que le joueur est le meilleur tireur sur le terrain. Nous avions deux tireurs avant le match, c’était Ilyes (Hamache) et Lucas (Woudenberg). Il y en avait un troisième qui était Sofiane (Boudraa), mais comme Ilyes n’était pas sur le terrain, c’était à Lucas de tirer le penalty. Je pense que c’est une bonne interrogation, même si dans les penalties, il y a toujours la réussite du gardien, mais aussi le fait de tirer, car c’est une situation d’avantage.
C’est important, nous n’avons pas concédé de penalty. C’est la première fois qu’une équipe n’a pas de penalty concédé contre Saint-Étienne. Ça veut dire que nous avons été attentifs, on a maîtrisé le jeu, les couloirs, les centres. Même s’il y avait beaucoup de monde, nous avons réussi à être malins. Quand les équipes font du marquage individuel, sur les corners surtout, on a toujours quelqu’un qui tire le maillot, qui va pousser. On n’a pas réussi à en profiter de la meilleure façon, mais la sensation de frustration, c’est intéressant de voir, car il y a 4 mois, nous avons joué ici et ce n’est pas du tout le même feeling.
Au-delà des ajustements réalisés à la mi-temps, avez-vous eu la sensation que votre équipe a pris l’ascendant physiquement après vos changements ?
Jorge Maciel : Oui, on a aussi changé pour ça. Depuis trois minutes, on se dit qu’il faut changer quelque chose. On avait déjà beaucoup réfléchi à la mi-temps à l’impact physique, car c’est une équipe qui joue vraiment bien. C’était dans le sens d’apporter quelque chose en plus, aussi donner de la stabilité. Je voulais qu’Ilyes enchaîne encore une titularisation, surtout après l’entrée de Sofiane qui était bien offensivement et défensivement contre Rodez. On s’est parlés cette semaine, c’était ça que je voulais de sa part cette semaine. C’est « si tu rentres, et tu vas rentrer, je veux que tu sois effectif comme contre Rodez ». Il a gagné les fautes, il a récupéré les ballons, donné des ballons de transition, donc c’est ça qui est important. Après, on a réussi à changer, car au fur et à mesure du match, on a gardé un bloc compact, c’était important. Il y a le mérite de toute la préparation, mais surtout l’engagement quotidien qui fait que l’équipe est plus à l’aise physiquement.
La satisfaction vient aussi du plan défensif avec le troisième clean sheet. On a l’impression que vous avez trouvé la formule défensivement…
Jorge Maciel : La formule, ça devient de la confiance aussi. Maintenant, ça dégage aussi pour les adversaires un sentiment de frustration. Ils se disent « on va jouer contre une équipe qui prend sept buts » puis le match d’après, tu te dis « ça va être facile ». Trois matches sans encaisser de buts, ça nous donne de la confiance et ça leur en enlève. Je pense que les choix de l’entraîneur adverse étaient dans ce sens-là. Contre Rodez, il y avait plus de volume et un peu plus de présence avec deux vrais attaquants de pointe. Ça nous avait fait un peu plus mal et je pense qu’on a bien maîtrisé, même si quelques détails avaient été réglés à la mi-temps.
Maintenant, nous devons être plus confiants avec le ballon. En première période, la seule frappe que l’on a fait, c’est Allan (Linguet) qui peut tirer au but, mais qui après ne tire pas et on prend une transition. Depuis que j’ai regardé tous les matches de Saint-Étienne, surtout à la maison, c’est que plus le match avance, plus ça devient un match coupé. La tendance pour nous, et on se l’est dit au vestiaire, c’est qu’on ne peut pas laisser le match se couper en deux. À partir du moment où c’est coupé en deux, c’est fini. Il faut qu’on soit stables, en bloc, qu’on ne prenne pas de transitions. Nous en avons une en première période, mais qui n’est pas très dangereuse. Petit à petit, tu sens que le stade pousse, la frustration arrive chez les adversaires, ils forcent un peu plus à l’intérieur. Après, il ne fallait pas que ça devienne un jeu de transition. Là, nous avons été très malins, intelligents et matures.
Source : VAFC
Crédits photo : Jules Dhiver / Le 11 HDF
Il y a du mieux, maintenant il faut gagner à la maison !