Après avoir signé son tout premier succès de la saison à domicile, samedi dernier en coupe de France contre le Paris FC, le VAFC veut désormais transposer cela en championnat pour continuer à croire au maintien. Et s’il s’attend à souffrir contre Bordeaux, mardi (20h45) à l’occasion de la 21e journée de Ligue 2, Ahmed Kantari attend de ses joueurs qu’ils « osent, tentent et prennent leur responsabilités« . Entretien.
Ahmed Kantari, estimez-vous que le VAFC a passé un cap en éliminant le Paris FC en coupe ?
Au niveau du contenu, un peu. Même si je n’étais pas déçu de ce qui avait été fait contre Amiens, notamment au niveau de l’investissement, surtout en deuxième mi-temps. Là, on a joué avec les pieds un peu plus libérés. On a osé un peu plus, on a provoqué la réussite. C’est ce vers quoi on doit tendre, oser plus, croire encore plus en nous. Cette première victoire à domicile fait du bien, au public et dans la tête des joueurs. Il faut vraiment qu’ils fassent sauter le verrou en se disant qu’ils peuvent et qu’ils vont gagner des matches.
C’est important mais ça ne se décrète pas, c’est un processus plus ou moins long…
La confiance, l’aspect mental, il n’y a pas de bouton ON/OFF. Cela ne change pas du jour au lendemain. Déjà, on reprend de la confiance dans le travail. Je pense que les joueurs ont aussi bien travaillé physiquement, ils ont confiance en leur corps, ils peuvent répéter les efforts et être compétitifs face aux adversaires. C’est important parce que le football, c’est un rapport de forces. On peut tenir la durée du match. Ce sont des choses importantes, qui donnent confiance et font basculer les choses mentalement. C’est aussi la confiance avec les partenaires, les binômes sur le terrain, les relations à deux, à trois. Cela joue beaucoup sur le mental.
Cela veut-il dire que cette équipe n’était pas prête physiquement ?
On a profité de la trêve pour faire une piqûre de rappel. On a eu la chance de pouvoir partir en stage. Tout ça, ce sont des petits détails qui permettent de bien travailler, de faire de grosses séances, de mettre en place ce qui est décidé avec le staff. Ils ont morflé sur les séances d’entraînement. Cela leur permet d’avoir un petit bagage pour aborder cette deuxième partie de saison. Bien évidemment, on ne refait jamais une préparation estivale au mois de janvier. Le fait d’avoir pris ce parti avec le staff, d’avoir fait beaucoup de séances, avec un gros travail athlétique, on commence à en récolter les fruits.
Cette victoire contre le Paris FC peut-elle relancer la dynamique ou craignez-vous que ce soit encore un peu fragile ?
Je ne vois pas le négatif, je ne prédis pas l’avenir, je ne sais pas ce qui va se passer demain à Bordeaux. Je suis simplement dans le travail, dans le concret. La victoire contre le Paris FC est simplement la juste récompense des efforts fournis. Maintenant, c’est à eux de reproduire ça pour faire un résultat à Bordeaux et contre Bastia. Dans le football, on a toujours ce qu’on mérite, en tout cas dans la durée. La réussite se provoque par les ingrédients qu’on met. Les premiers ingrédients restent l’investissement, l’aspect athlétique, l’aspect technique et le talent individuel de chaque joueur.
On a vu un Valenciennes entreprenant contre le Paris FC. L’idée peut-elle être la même contre Bordeaux ?
Ce que je demande à mon équipe, c’est de oser, de tenter. Il faut saisir sa chance. L’exemple le plus flagrant est la frappe de Julien (Masson) sur son pied faible, à 25 mètres du but. Le ballon est contré et termine dans le but. Je ne pouvais pas rêver d’un exemple si parlant. Prendre ses responsabilités, c’est tenter les choses. C’est un symbole qui sonne cette révolte. J’ai envie que mes joueurs osent, tentent, aillent vers l’avant, qu’on cause des problèmes à l’adversaire. Pour aller gagner les matches, il faut aller créer du danger chez l’adversaire. Pour le faire, il faut tenter, oser, prendre sa chance. C’est ça, prendre ses responsabilités.
Est-ce particulier d’aller jouer à Bordeaux, un environnement qui n’est pas banal pour la Ligue 2 ?
Aujourd’hui, on a pas mal de beaux stades en Ligue 2. Je pense à Caen, Bordeaux, Saint-Etienne. On va affronter un très bel adversaire, une très belle équipe de Bordeaux. C’est une équipe qui a beaucoup de qualités individuelles, beaucoup de talent. A nous de hausser notre niveau de jeu, encore plus que contre le Paris FC, pour pouvoir espérer un résultat là-bas. En tant qu’ancien footballeur, c’est le genre de match que j’adorais aller jouer. C’est le genre d’adversaire qu’on aime rencontrer. Aller se jauger contre de belles équipes doit être une motivation supplémentaire.
Bordeaux quinzième avec 22 points. Peut-on dire que c’est une équipe qui n’est pas à sa place ?
Bien sûr ! Bordeaux n’est pas à sa place, c’est une certitude. Il y a beaucoup de qualités dans ce qu’ils proposent. Il ne faut pas se faire leurrer par le classement qui ne reflète pas du tout la qualité de cette équipe et de cet effectif.
C’est donc une équipe qui a aussi un besoin impératif de gagner…
C’est sûr. Personnellement, je ne vois pas une équipe qui a plus besoin de gagner que nous. Dans notre situation, je veux bien changer ma place avec Bordeaux ! Il n’y a pas photo, pas débat à propos de nos deux positions. Il y aura simplement trois points en jeu, importants pour nos deux équipes. Pour nous, c’est primordial, important, de prendre les trois points.
Propos recueillis par Enzo PAILOT avec Romain PECHON
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport