Ce vendredi, le VAFC va se rendre sur la pelouse de l’AS Saint-Etienne dans le cadre de la dernière journée de Ligue 2. Un contexte particulier pour Ahmed Kantari qui espère rapporter les trois points de ce déplacement. Entretien.
La gestion émotionnelle était bonne face à Grenoble ? Vous trouvez que vous vous en êtes bien sorti ?
Oui on s’en est bien sorti et il va falloir s’en servir. On vient d’enchaîner 2 matchs. Il y a eu cette gestion émotionnelle où on est resté focus sur le plan et le projet de jeu face au Havre, une équipe qui jouait la montée dans un stade plein Havre qui jouait la montée dans un stade plein. Contre Grenoble, il y a eu le contexte du stade du Hainaut plein comme un œuf et cet accueil du bus à l’arrivée au stade qu’il a fallu gérer. Ce que j’ai aimé et ce qu’il va falloir reproduire c’est notre résilience car sur ce match, nous avions eu des occasions franches qui ne sont pas rentrés et les joueurs ont continué de produire, d’avancer et d’insister pour marquer sur corner, certes avec de la réussite mais j’en suis persuadé, provoquée par ce qui a été fait avant.
L’accueil des supporters vendredi ne donne-t-il pas des idées pour faire des choses plus grandes à Valenciennes que de jouer le maintien ?
Les supporters n’attendent que ça, de vibrer. Réussir à mobiliser autant de personne sur un dernier match à domicile pour le maintien où l’on est sous une pression négative car tout le monde a la peur au ventre, nous les premiers ainsi que les supporters car ils ne veulent pas voir ce club mourir. Je vous laisse donc imaginer si ce club retrouve le haut de tableau car les supporters seront encore plus présents avec une pression positive.
Tout le monde va revenir ?
Pour cela il faut d’abord prendre les points vendredi. Ma seule projection, je le dis et le répète c’est demain 20H45 et l’objectif de sauver ce club demain à 22H45 et après les choses ne pourront qu’aller dans le bon sens mais sans cette première étape, on ne parle de rien d’autre aujourd’hui.
Geoffroy-Guichard rempli à ras bord est un bel endroit pour aller chercher le maintien non ?
Comme tu le dis, ce sera un bon souvenir mais il faut concrétiser tous les efforts que les joueurs ont fait sur ces derniers matchs et cela doit finir par un maintien, acquis avec nos bras, avec nous mêmes, sans compter sur les autres. C’est ça qui peut rendre cette aventure très belle. On veut tous jouer le haut de tableau, gagner des matchs, être la haut. Mais ce que les joueurs vivent depuis quelques matchs, quand ils auront réussi, ils s’en souviendront comme un bon souvenir car ils ont vécu des moments difficiles entre eux et ça sera quelque chose qui les unira toujours. Beaucoup de ce groupe sont issus de centres de formation, qui ont déjà vécu des choses auparavant et c’est ce vécu commun qui va consolider les liens.
Vous aussi en tant que coach vous vous en servirez pour le futur ?
Forcément, on apprend de toutes choses positives ou négatives, on capitalise dessus parce que ça apporte une expérience supplémentaire et je suis là pour grandir avec ce groupe, avec ces joueurs. J’ai vécu des maintiens et des montées à la dernière journée et je vous assure que la sensation du devoir accompli est là même quand on se maintient que quand on monte car on a la sensation d’avoir mis tous les ingrédients pour atteindre son but. Aujourd’hui les joueurs ont fait énormément d’effort et demain vont devoir mettre ce dernier coup de collier. Ce sera difficile de concrétiser tout ce qu’ils ont fait car demain tout sera beau seulement si on réussit à maintenir ce club.C’est la seule réalité.
Pour vous ça peut être une sacrée première saison. Ça a été vite pour vous aussi ?
Je connais le haut niveau, je sais que ça va très vite dans les 2 sens. Dans le sport de haut niveau on est dans une centrifugeuse, on a la chance de tout remettre en cause tous les week-end. Il faut toujours être prêt et moi j’ai eu “la chance” de vivre ça depuis mon 1er jour au centre de formation du PSG il y a 23 ans où j’ai découvert le très haut niveau, la concurrence, le stress, le travail. J’y suis depuis 23 ans et j’espère y être pendant encore plusieurs années. Dans ce contexte on est formaté et on arrive à se concentrer de match en match, de contenu en contenu et de la performance vers la performance.
C’est excitant de vivre avec cette pression ? Jouer un match de N3 et celui de demain soir, ce n’est pas la même chose…
L’environnement et le contexte sont différents. Mais la relation que t’as avec les joueurs est la même. Tu aimes tes joueurs, tu as envie de les accompagner, de les voir réussir. Ce qui ressort de l’accompagnement que je leur donne est exactement le même. Mais je te rejoins sur la différence du contexte et de l’environnement parce qu’en N3 tu ne joues pas devant 30 000 personnes. Mais le fond du travail est le même. Cette aventure humaine, cette relation que tu crées avec les joueurs, cette volonté qu’ils soient les meilleurs sur le terrain individuellement et surtout collectivement, c’est ça que tu as envie de transmettre. Je mets la même intensité pour les pros que pour les N3.
Si vous avez le choix, à quel niveau aimeriez-vous entraîner ?
Aujourd’hui la question ne se pose pas, je veux continuer à faire ce métier qui est pour moi le deuxième plus beau métier du monde, le numéro 1 étant celui d’être joueur. Je m’éclate dans ce que je fais et je veux continuer à le faire quoi qu’il arrive.
Vous avez donc pris goût à être numéro 1 ?
Je l’étais déjà avec la N3. J’ai énormément appris en tant qu’adjoint avec différentes expériences. Cette saison était pour moi le moment de basculer ce qui m’a fait reprendre la réserve et je m’épanoui pleinement dans ce rôle et je prends beaucoup de plaisir.
Propos recueillis par Clément ROSSI et retranscrits par Tantely Seth
Crédit photo : Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
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