Quelques heures seulement après l’officialisation du départ de Luis Castro à Nantes, l’USL Dunkerque a rapidement annoncé la nomination de Gonçalo Feio, un autre technicien portugais qui a marqué les esprits en Pologne mais qui demeure un illustre inconnu en France. Présentation.
Une personnalité qui ne laisse personne indifférent
Eprouvant une nouvelle fois sa capacité d’adaptation et sa faculté à vite rebondir, l’USL Dunkerque n’est pas restée longtemps sans entraîneur. Et pour assurer la lourde succession de Luis Castro, qui a propulsé le club dans le top 5 de la Ligue 2, Demba Ba a décidé de miser sur Gonçalo Feio, « un scientifique du football aux idées bien arrêtées », « précédé d’une réputation éruptive » selon le quotidien l’Equipe, qui a dressé le portrait-robot de l’ancien entraîneur du Legia Varsovie.
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En avril dernier, alors qu’il était encore en poste en Pologne, le média Meczyki.pl. le présentait comme un entraîneur « aussi talentueux que controversé », la faute à toute une série de comportements qui témoignent de son extrême impulsivité. » Parmi les faits marquants d’une liste assez exhaustive, il y a notamment un crachat sur un agent de sécurité, une bagarre avec son homologue ou encore un jet d’objet en plastique sur son président au Motor Lublin. De quoi déboucher sur un licenciement et des poursuites en justice.
Une ascension indiscutable
Bouillant, sanguin et colérique, acceptant très difficilement les critiques, Gonçalo Feio est aussi reconnu pour ses qualités d’entraîneur, même s’il sort d’une saison mitigée avec le Legia Varsovie. Si le club polonais a réalisé un parcours en Conférence League, étant éliminé par Chelsea en quarts de finale, il a simplement terminé cinquième de son championnat national. « Il est accro au football et en parle de façon passionnante, affirme Szymon Janczyk, journaliste polonais du média Weszlo, dans les colonnes de l’Equipe. Mais il aime aussi se bagarrer. En un instant, il peut passer de l’amour à la haine. » Ou comment résumer le personnage en deux phrases.
Mais au-delà de ses excès, Gonçalo Feio a également fait ses preuves lors de sa longue aventure en Pologne. Arrivé en 2010, à 20 ans, intégrant d’abord le pole éducateurs du centre de formation du Legia Varsovie, le natif de Lisbonne est ensuite devenu analyste vidéo de l’équipe première, avant de passé par le Wisla Cracovie, l’AO Xanthi (Grèce) et surtout le Motor Lublin, avec deux accessions à la clé entre 2022 et 2024. Avant un retour par la grande porte au Legia Varsovie pour une seule saison.
Un projet de jeu dans la lignée de Luis Castro ?
Tout ça en ayant une identité de jeu bien affirmée avec comme mot d’ordre : l’intensité. « Il veut presser, avec une ligne défensive extrêmement haute, précise Szymon Janczyk, toujours auprès de l’Equipe. Son but est de récupérer le ballon près de la surface adverse pour frapper très vite. » Hasard ou non, Dunkerque était l’équipe qui a provoqué le plus de hors-jeu chez ses adversaires, premières et deuxièmes divisions comprises, dans le top 5 européen, la saison dernière. Juste devant le Barça d’Hansi Flick.
Réputé pour un football « offensif et incisif« , Gonçalo Feio est aussi capable de s’adapter et « de se replier en bloc bas, avec son numéro 6 qui se transforme en troisième central », prévient Krzysztof Marciniak, journaliste pour Canal+ en Pologne, dans les colonnes du seul quotidien sportif français. Il a commencé la saison passée en 3-4-3, avant de passer en 4-1-4-1 ou 4-3-3. » Jusqu’au boutiste dans son approche, le successeur de Luis Castro est également décrit comme intransigeant, étant capable de ne pas prendre en compte le travail de son staff technique et bien de lourdement sanctionner ses joueurs.
Il souhaitait influencer certains aspects du club, comme les transferts et le médical, qui pouvaient nuire à son climat de travail et à celui du club
Michal Zewlakow, directeur sportif du Legia Varsovie
Ainsi, son départ du Legia Varsovie a suscité autant de soulagement que de déception, à commencer chez les dirigeants du club. « J’étais favorable à la prolongation du contrat de Gonçalo Feio. Cependant, il souhaitait influencer certains aspects du club, comme les transferts et le médical, qui pouvaient nuire à son climat de travail et à celui du club », a ainsi reconnu affirmé Michal Zewlakow, le directeur sportif du club polonais lorsque les négociations ont pris fin. Reste à savoir quel versant de sa personnalité prendra le dessus dans le Nord de la France.
Romain PECHON
Crédits photo : Ben Roberts Photo/Getty Images
