Après avoir enregistré une quatrième défaite en cinq matches à Reims, l’OM a perdu sa deuxième place pour la première fois depuis novembre. De quoi laisser planer le doute sur une qualification en Ligue des champions ? Les chroniqueurs de notre émission partenaire “Box To Box” ont évoqué les conséquences d’une non-qualification du club marseillais en C1.
L’OM au-devant d’un grand danger ?
Samedi, après l’inattendue mais sans appel défaite à Reims (3-1) – qui n’avait plus gagné depuis novembre et plus marqué depuis plus de 600 minutes -, Adrien Rabiot n’a pas mâché ses mots. « J’ai eu l’impression de voir des mecs qui n’avaient pas envie de jouer la Ligue des Champions… Je suis venu pour ça, s’il y en a qui ne veulent pas la jouer : qu’ils le disent avant le match ! », s’est emporté la recrue estivale de l’OM. Après avoir longtemps été promis à la deuxième place, le club phocéen n’a plus que deux points d’avance sur la cinquième place, première position non qualificative pour la Ligue des champions.
« J’ai très peur pour Marseille, avance Enzo Pailot, fondateur et présentateur de l’émission “Box To Box”. Il y a beaucoup plus la pression de la Ligue des champions que sur les autres clubs. C’est une nécessité pour l’OM. Les investissements ont été faits en tablant sur une qualification en Ligue des champions avec les Bennacer, Hojbjerg, Greenwood et Rabiot, que ce soit au niveau des salaires ou des montants de transferts. Roberto De Zerbi est venu pour amener cette équipe en Ligue des champions. Beaucoup de cadres ne resteront qu’en cas de qualification en Ligue des champions, comme Rabiot. L’OM s’est mis la pression lui-même. »
Et de poursuivre : « En plus de la pression financière, il y a aussi la pression populaire qui est peut-être la plus forte de France. Et puis la pression du projet, parce que De Zerbi est venu pour ça et que son avenir est en question. Lui aussi est sous pression parce qu’il peut perdre beaucoup de crédibilité s’il n’arrive pas à amener cette équipe en Ligue des champions. La Ligue des champions est nécessaire pour garder les cadres et enfin instaurer de la stabilité. L’OM a tablé sur un projet de trois ans avec cet entraîneur. Si au bout d’un an, tout vole en éclats sans Ligue des champions et avec des Rabiot, Hojbjerg, Greenwood qui veulent partir, et que l’OM est encore obligé de tout chambouler cet été, ça posera beaucoup de questions sur le projet à long terme du club ».
Une solidité financière, mais un projet sportif sur un fil
Antoine, chronique et créateur de la chaîne YouTube “Earth of Football”, est plus tempéré. « On sait que (Frank) McCourt (propriétaire de l’OM) est assez puissant financièrement, donc je ne me fais pas trop de souci dans ce domaine. Si jamais il y a besoin de financer deux-trois trucs, il mettera la main au portefeuille, embraye-t-il. Après, il y a quand même cinq joueurs à plus de 400 000 euros par mois. Et quid de l’apport financier à long terme de McCourt ? Sur le moment, ce n’est peut-être pas préoccupant, mais on peut se poser des questions à long terme. Une non-qualification ne serait évidemment pas positive, mais je ne pense pas qu’il y ait vraiment de raison de s’inquiéter aujourd’hui. »
« Je ne suis pas forcément inquiet sur le plan financier avec les ressources de Frank McCourt, mais je suis surtout inquiet pour le projet sportif, enchérit Sacha Ory. Sans Ligue des champions une deuxième saison de suite, l’OM réussira-t-il à attirer des profils comme Rabiot, Bennacer, Hojbjerg ou Greenwood ? Sans même en attirer d’autres, sera-t-il possible de garder ces joueurs qui assurent un certain équilibre de performance ? » « Sans Ligue des champions, Roberto De Zerbi restera-t-il ?, ajoute Antoine. Si de tels joueurs viennent, c’est aussi et surtout pour Roberto De Zerbi. Sans lui, peut-être que Rabiot, Bennacer, Gouiri, etc, ne viennent pas. » Et sans Ligue des champions, c’est tout un club qui pourrait (encore) être chamboulé.
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport
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