Titi Buengo (Camon) : « Il y a toujours une part d’incertitude, d’irrationnalité »

US Camon
Adrien Rocher / Le 11 HDF

Si l’US Camon pointe à huit points de Longueau avec quatre matches restants en Régional 1, Titi Buengo aimerait faire un coup sur la pelouse de l’actuel co-leader pour peut-être s’offrir une fin de saison assez folle et profiter de l’irrationnalité du football pour encore rêver à une montée en National 3.

Est-ce qu’il y a de l’impatience à jouer ce derby du côté de Camon ?

Ca reste un bon match à vivre, oui. C’est avant-tout un derby. Certains joueurs peuvent avoir une forme d’émulation mais est-ce que tout le monde ressent le derby de la même manière ou pas.

Comment le ressentez-vous au sein du groupe ?

Ca va, le groupe vit très bien. On a digéré pas mal de choses, on est reparti de l’avant.

Il y a désormais une dynamique à entretenir…

Exactement. On va faire en sorte qu’on puisse bien terminer la saison.

Mathématiquement, la montée n’est pas inaccessible même si elle est loin…

Le football est irrationnel, les choses que l’on vit actuellement dans ce sport sont énormes. Tout peut basculer, ce que tu crois avoir acquis, tu peux le perdre en claquant des doigts. On prend de vraies leçons de football sur les matches que l’on voit à la télé en ce moment.

Pour rester dans le thème, on imagine que vous aimeriez que l’US Camon soit le Real Madrid de cette fin de saison…

Ce n’est pas que j’aimerais bien l’être, mais c’est qu’il y a toujours une part d’incertitude, d’irrationnalité. Il reste quatre matches et douze points à prendre, on va essayer de faire le maximum parce qu’on ne sait jamais de quoi est fait demain. On n’est pas dans la meilleure position mais il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Il y a juste à faire du mieux que l’on peut, prendre le maximum de points et on verra la suite.

Il ne faut donc pas s’attendre à ce que vous baissiez de régime par solidarité avec Longueau…

Non ! Il n’y a pas lieu. On joue notre football, on a des ambitions aussi. Il reste des points à prendre, il va encore y avoir des confrontations entre les équipes devant nous et ce serait vraiment con de se dire qu’il n’y a plus rien à jouer ou qu’il faut lever le pied. Je ne pense pas que ce soit la meilleure des choses.

Avez-vous vu la prestation de Longueau contre Marck ?

Non, parce que je me préparais mon match de ce week-end et on avait une séance d’entraînement. Il faut faire la part des choses. Je suis professionnel jusqu’au bout et on a besoin de travailler, d’ajuster notre équipe pour dimanche. Longueau et Marck, je les ai joués, je les connais et la vérité d’un match n’est pas celle du match suivant. On doit s’adapter, on ira à Longueau avec nos armes et on essaiera de donner le meilleur.

Le focus est donc vraiment sur Camon…

J’ai beaucoup de joueurs de qualité et tout dépend de l’envie qu’ils vont y mettre et de la force collective qui va ressortir de ce match.

Êtes-vous surpris de voir Longueau à la lutte pour la montée ?

Non, je ne le suis pas. Ca fait trois ou quatre ans qu’ils travaillent et ils se bonifient. Ils tirent profit de la stabilité de l’entraîneur mais aussi de certains cadres. Ils sont à maturité et donc non, je ne suis pas surpris. De notre côté, ça fait trois ans que l’on essaye de bien bosser, un peu comme eux, et ça portera ses fruits tôt ou tard. La seule différence qu’il y a entre eux et nous, c’est l’efficacité à gagner certains matches là où on a laissé des points en fin de match. C’est rageant, forcément mais c’est le football.

Êtes-vous déçu de les voir en haut alors que les ambitions de montées étaient chez vous ?

Ce n’est pas difficile à vivre parce que tant que je continuerai ce sera pareil. Je me lève le matin avec des convictions, la foi d’aller chercher le meilleur pour le club, à savoir la montée, mais aussi pour les joueurs en jouant à un meilleur niveau que celui auquel on est actuellement. L’être humain a la capacité de pouvoir s’adapter, d’aller chercher des ressources et ce sera comme ça. Longueau, c’était peut-être dans leurs têtes aussi, ce n’est pas parce qu’ils ne l’ont pas dit qu’ils n’y pensaient pas. Sinon, je ne vois pas pourquoi on se prendrait la tête à faire des séances, donner de son temps, que les présidents mettent autant de moyen juste pour que l’on se dise « en fait, on est bien là où on est ». Tout le monde est ambitieux.

Que les projecteurs soient sur Longueau pour ce derby, n’est-ce pas à votre avantage ?

La pression est sur Longueau parce que le match est chez eux et on est derrière eux au classement. Si on était amené à avoir un résultat négatif, ça ne changerait rien parce qu’on est derrière. Par contre, si on gagne, ça changera pas mal de choses parce que tu remets la pression et tu redistribues les cartes.

Cela peut ressembler à un petit tournant dans la fin de saison de l’US Camon…

C’est clair que oui. Il y aurait dix points d’écart, je dirais que ça ne changerait rien (ndlr : il y en a huit actuellement) mais il y a toujours ce côté « incertitudes » où on se dit que l’on va prendre match après match. La vérité de dimanche on ne la connaîtra qu’à la fin. Dès la fin de ce match on saura dans les émotions si ça nous met bien, si ça nous permet de continuer à rêver, de se dire qu’il y a encore une flamme qu’il faut entretenir.

Tous propos recueillis par Romain PECHON

ESC LONGUEAU – US CAMON

19ème journée de National 3

Dimanche 8 mai, 15 heures

Stade Emile Noël, Longueau

Arbitre : M. Pecqueux

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