Cadre d’une équipe de Longueau qui vient tout juste de sortir la tête de l’eau en prenant ses quatre points de la saison contre l’AC Amiens et Lambres, le tout après douze défaites consécutives, Simon Petit s’exprime sans langue de bois sur la saison difficile du promu en National 3 avant la réception de la réserve de Valenciennes, samedi. Entretien.
Simon, on imagine que ça va beaucoup mieux à Longueau après ces quatre points pris sur les deux derniers matches…
Ca va forcément mieux, oui. Avant ces deux matches, on aurait tout de suite signé pour quatre points. Après, on a un peu de regrets sur le dernier match contre Lambres. On aurait dû ramener les trois points sur ce match. Maintenant, on ne va pas cracher sur ce point, même si c’est frustrant de lâcher deux points à notre portée. Ils viennent une seule fois dans notre surface et ils marquent un peu sur un coup du sort. Avant ça, on a plein de situations qu’on ne concrétise pas pour mener 2-0. On laisse aussi passer des situations de reprendre l’avantage en fin de match. Ce manque d’efficacité se paye cash.
Avec du recul, on imagine que cette première victoire contre l’AC Amiens a fait énormément de bien dans les têtes…
On sent vraiment une équipe avec des mecs qui courent à nouveau les uns pour les autres, qui font les efforts, qui ne sont pas dans le calcul. On est aussi devenus plus pragmatiques, en ayant pris conscience qu’il fallait aller à l’essentiel pour réussir à faire mal à notre adversaire, sans forcément vouloir être beau. En plus, c’est parfois compliqué de l’être quand on a des terrains comme la semaine dernière. On a réussi à être dans le combat à Lambres et on sent qu’on retrouve nos valeurs et ce qui faisait notre force auparavant.
Si le maintien n’est même plus d’actualité. Longueau a décidé de ne pas baisser les bras, de se battre jusqu’au bout…
C’est ce qui fait un peu notre ADN. Par le passé, on n’a jamais rien lâché, on n’a jamais baissé les bras. On a déjà connu des hauts et des bas et on a toujours su s’arracher. On se doit de se battre pour le maillot qu’on porte mais aussi pour notre honneur. Quand tu perds les douze premiers matches, c’est compliqué à vivre. A un moment donné, tu dois avoir un sursaut d’orgueil même si tu sais que tu méritais mieux que ton sort, mieux que certaines défaites. Maintenant, quand les gens regardaient les résultats, c’était facile de se dire : « Longueau n’est pas à la hauteur, Longueau n’a rien à faire là ».
On a su concrétiser ça par des points et ça permet de retrouver de la confiance.
Il fallait que ça nous booste, que ça nous donne envie de continuer à travailler pour ne pas perdre la face et finir par penser nous-mêmes la même chose. Dernièrement, ça se concrétise avec des points contre l’AC Amiens et Lambres. Mais j’ai aussi en tête le match contre la réserve d’Amiens, où on fait un match plutôt abouti et correct et où la défaite est plutôt imméritée, même l’adversaire l’a reconnu. Sur ce match, on avait déjà montré qu’on était loin d’être ridicules, loin de ne pas être au niveau. Derrière, on a su concrétiser ça par des points et ça permet de retrouver de la confiance.
Pensez-vous que cette deuxième partie de saison puisse permettre à reconstruire quelque chose en vue de la saison prochaine ?
De toute façon, il faut se projeter sur la saison prochaine. On ne sait jamais ce qu’il va passer, mais pour les joueurs qui vont rester il faut engranger un maximum de confiance. Qu’importe le championnat, ce n’est jamais facile de repartir si la saison précédente s’est très mal terminée. Il faut donc recréer une dynamique pour la suite, même si on sait aussi que l’ensemble du groupe ne va pas repartir l’an prochain. Certains étaient venus pour jouer en National 3, d’autres aspirent à voir autre chose, on peut donc s’attendre à des mouvements si on n’est plus en National 3. Maintenant, le gros noyau qui sera encore là l’an prochain doit penser à la saison prochaine et pour ça il faut terminer cette saison sur des bases positives et solides. On veut terminer dignement et la tête haute cette saison, on s’est donné comme objectif de faire mieux à chaque match sur la phase retour par rapport aux doubles confrontations. On a atteint cet objectif contre Lambres et on va essayer de continuer comme ça avec l’objectif de gratter le maximum de points.
Quatre mois avant tout ça, tout le monde félicitait Longueau pour sa montée et là, parfois les mêmes personnes, nous ont cassés du sucre sur le dos.
A titre personnel, comment voyez-vous la suite ?
Tant que je prends du plaisir et que je suis en accord avec les valeurs du club, il n’y a aucune raison que je parte de Longueau. Cela fait un moment que je suis là, je m’y sens bien. On a construit quelque chose tous ensemble. Maintenant, on ne sait pas trop ce qui va se passer au sein du club, qui reste, qui ne reste pas. De mon côté, je ne me pose pas la question d’aller voir ailleurs tant que les conditions sont réunies à Longueau.
Vous avez parlé de plaisir. Parvenez-vous à encore en prendre cette saison ?
On prend du plaisir autrement, on arrive aussi à relativiser les résultats. Désormais, il faut prendre du plaisir dans le fait d’aller sur le terrain, jouer en National 3, même s’il n’y a pas forcément la victoire au bout. Il faut trouver du plaisir dans les efforts fournis, dans le fait de se mesurer à ce type de joueurs et d’adversaires. En tant que joueur amateur, c’est aussi une expérience à vivre de jouer dans un championnat semi-professionnel. Aujourd’hui, on arrive quand même à trouver du plaisir, même si je ne cache pas que c’était vraiment difficile pendant trois ou quatre mois.
Le club a vécu beaucoup de remous depuis le début de saison. Comment avez-vous vécu cette période compliquée où le groupe a un peu imposé, avec le départ de certains joueurs avec pertes et fracas, et les critiques régulières à l’égard de vos résultats ?
Franchement, j’ai préféré en rire plus qu’autre chose. On se rend compte que les gens parlent sans savoir ce qui se passe réellement. Tout le monde a le droit de donner son avis, mais c’est mieux de le faire quand on connaît vraiment la situation. J’ai préféré prendre beaucoup de recul par rapport à tout ça, ça ne m’a donc pas impacté personnellement. Par contre, ça a certainement impacté certains joueurs et certains membres du club. Quatre mois avant tout ça, tout le monde félicitait Longueau pour sa montée et là, parfois les mêmes personnes, nous ont cassés du sucre sur le dos. C’est toujours particulier. Il ne faut pas oublier qu’on reste des amateurs, on n’est pas payé au résultat, on joue au football pour prendre du plaisir, ce n’est pas notre métier.
Trouvez-vous que cela a été un peu trop loin, notamment au sujet des critiques à l’égard de Christophe Huck ?
Par rapport au travail fourni par le coach, ça a été trop loin. Oui, il a des convictions, il fait des choix qui peuvent être les bons ou les mauvais, chacun peut émettre son avis mais il faut les respecter. Quand on commence à critiquer l’homme et la personne, ça devient démesuré et ce n’est surtout pas justifié. On peut attaquer le coach et ses choix mais critiquer la personne, c’est oublier l’homme, la famille et les proches qui sont derrière. Ce n’était pas nécessaire d’en arriver là et c’était vraiment démesuré.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
ESC LONGUEAU – VAFC (b)
15ème journée de National 3
Samedi 11 février, 14h30
Stade Emile Noël, Longueau
Arbitre : M. Levecque