Simon Lucq (Amiens SC) : « Faire attention à tout type d’excès »

Préparateur athlétique de l’Amiens SC depuis une dizaine d’années, Simon Lucq dévoile les contours du programme d’entretien physique que les joueurs vont devoir suivre durant cette intersaison. Le tout dans l’optique d’avoir des joueurs rapidement opérationnels à partir du 23 juin prochain, date du tout premier entraînement collectif de la saison 2022/2023. Entretien.

Simon, quelles sont les préconisations faites aux joueurs pour bien passer cette intersaison ?

Déjà, celle de récupérer parce qu’une saison laisse des traces sur l’aspect traumatique et énergétique. Ils vont avoir un petit temps de coupure puis trois semaines de reprise avec un programme individuel, où ils ont un entretien pour les qualités d’aérobie, d’endurance mais aussi de travail préventif. On fait aussi attention à ce qu’ils conservent leur patrimoine quant à la vitesse, l’explosivité avec des petits exercices préconisés au quotidien. Après ces semaines, ils nous rejoindront le 20 juin pour une batterie de tests et la reprise habituelle avant le premier match de la saison.

Avez-vous des exemples concrets d’exercices ?

Ce sont des reprises très progressives. Par exemple, sur la première semaine, ils auront trois jours avec de la course avec dix minutes aux alentours de 75% de la VMA, puis deux fois quinze minutes, puis trente minutes. Au fur et à mesure, on fait des blocs plus courts où l’intensité monte. On va rester aussi sur des volumes de course assez importants pour entretenir les qualités d’endurance et après on a six semaines pour aller des efforts généraux aux efforts spécifiques de l’activité football.

Parce qu’il faut faire attention durant l’été…

On essaye de leur dire de faire attention aux heures de coucher, à tout type d’excès, que ce soit sur l’alcool ou la nourriture. Ils doivent garder en tête qu’il y a un aspect professionnel à garder.

Vous attendez-vous à des kilos en trop le 20 juin ?

Il y en aura, c’est sûr, comme chaque saison. Les joueurs doivent prendre conscience que revenir avec un état dégradé de son potentiel physique est un danger. Nous, les préparateurs physiques, on a six semaines pour les préparer à tenir sur la saison et ce qu’ils vont faire, ça ne sera pas cadeau. Il faudra rentrer de manière vive dans le sujet et le garçon qui n’est pas prêt, avec les charges d’entraînement, la difficulté de récupération entre les séances, souvent ça peut amener à de petites lésions, des bobos dans une période primordiale pour durer à l’échelle de la saison. D’expérience, les garçons qui font toute la préparation ont moins de blessure sur l’ensemble de la saison.

Est-ce qu’il y a des activités interdites ?

Là, c’est plus du domaine juridique. Dans les contrats, ils ont peut-être des interdictions à faire certains sports qui présentent des critères de dangerosité. Ils n’auront pas de programme spécifique sur la nourriture mais ils savent qu’il y aura un suivi de poids à la reprise. S’il y a des choses à mettre en place parce qu’il y a eu des excès, on n’hésitera pas à le faire.

Est-ce valable également pour un préparateur athlétique ?

Je vais aussi me ressourcer, passer du temps avec ma femme et mes deux enfants. C’est une saison qui a été éprouvante aussi parce qu’il a fallu prendre conscience qu’on était au bord du précipice. On devait sauver le club, laisser ce beau club dans le monde professionnel et ça a été un combat du quotidien. Ca laisse des traces. On va se régénérer et on verra la suite.

Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER

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