Rémy Cabella (LOSC) : « On a retrouvé cette efficacité »

Rémy Cabella LOSC
Pavel Clauzard / Le 11 HDF

Auteur du deuxième but à Rennes qui a permis de prendre l’avantage, Rémy Cabella revient de loin. De sa perte de balle fatale à Nice à son entrée fructueuse en Bretagne, le milieu offensif a connu une rédemption et une effusion de joie. Non sans satisfaction, il revient sur ces moments et ce qui a engendré cette performance collective. Entretien.

Rémy Cabella, qu’est-ce qui vous traverse la tête lorsque vous marquez le deuxième but à Rennes ?

Franchement, je ne vais pas mentir, c’est une explosion de joie quand je marque. On dirait qu’il y a quelque chose en moi qui s’est libéré. Je l’avais annoncé après le match de Nice que je n’allais pas abandonner, pas lâcher. Quand le coach me fait rentrer, c’est à moi d’être décisif. C’est vrai que ce but-là m’a fait tellement de bien et il a surtout été important pour l’équipe.

Est-ce que ce que vous avez vécu à Nice a été l’un de vos pires moments en carrière ?

Non, quand même ! Il y a des matches qui sont différents, où on passe à travers. Comme j’ai dit, ça peut arriver à tout le monde, personne n’est parfait. Le plus important, c’est comment on se reprend, comment on revient dans le match, la mentalité. Au fond de moi, je l’ai, je suis un compétiteur. Je pense au match d’après. Nice, c’est con (sic), mais ça me permet de redescendre un peu et de me dire qu’on peut faire des erreurs. C’était un mal pour un bien, car à Rennes, j’ai pu marquer et me sentir encore plus joyeux avec toute mon équipe. L’émotion qu’il y a eu après ce but avec le groupe, c’était incroyable.

Comment faites-vous derrière ces moments ?

Bien sûr que ce n’est pas évident, parce que je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de monde qui a oublié ce que j’ai fait depuis le début de saison. Je vais surtout remercier toutes les personnes qui m’ont envoyé des messages, mes amis, mes proches, des joueurs aussi. Beaucoup de supporters m’ont défendu et je les en remercie. Même le groupe, le staff, le président, qui m’a appelé et envoyé un message. C’est important pour la confiance. Quand il y a des moments comme ça, je ne vais pas être abattu, je sais ce que je dois faire. Sans en faire trop non plus et me prendre la tête, car en faisant trop, on peut faire n’importe quoi. Je sais ce que je veux et quand on vit des moments comme ça, on prend un grand coup, mais on pense au prochain match et pour pouvoir marquer et faire marquer.

Vous êtes dans l’équipe type des matches aller du journal L’Équipe. Vous attendiez-vous en arrivant l’été dernier à vous éclater autant dans ce système et dans ce projet ?

On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais le travail que j’ai fait pendant ma préparation, tout ce que j’ai travaillé en attendant un club, je savais que là où j’irais, j’allais tout donner. Je suis arrivé à Lille, et dès mon premier entraînement, j’ai été impressionné. Là, je me suis dit, avec ce que j’ai fait pendant ma prépa et avec mon niveau, les joueurs qu’il y a avec moi, je savais qu’on pouvait faire quelque chose d’énorme. Je me régale, car le fond du jeu du coach est incroyable, c’est ce que j’aime. Les joueurs autour de moi, c’est du pur talent, il n’y a rien à dire sur ça. C’est comme ça qu’on gagne des matches, qu’on avance, qu’on fait une saison remplie.

À Rennes, on a senti réellement quelque chose dans le dernier geste, l’efficacité, un collectif qui a sonné la révolte. L’avez-vous ressenti comme ça ?

Le problème qu’il y avait en ce moment, c’était le plan offensif, on ne va pas se mentir. Nous savons que nous n’avons pas été performants devant le but. Après, il faut aussi féliciter la défense, le gardien, tout ce travail défensif. Ces derniers temps, on est vraiment forts sur ce plan. Le coach aussi l’avait mis en avant. Offensivement, nous avons eu des difficultés, on n’a pas mis les occasions au fond. C’est vrai qu’à Rennes, on prend le but d’entrée, mais l’équipe est restée concentrée et a joué son jeu jusqu’à la fin. C’est là qu’on voit notre mentalité, et ce, malgré ce qu’on avait vécu à Nice. On a un groupe vraiment intelligent, réfléchi, car pour rester dans ce match là et à Rennes, on a montré ce qu’il nous manquait ces derniers temps. On a retrouvé cette efficacité et ça, c’est important.

Un petit mot sur le match de demain et sur l’adversaire. Plus globalement, que pensez-vous de l’évolution de cette équipe ?

Pour moi, quoi qu’il arrive, Lyon ne sera jamais une petite équipe. Quand on voit l’effectif et leur onze de demain, c’est une équipe du haut du classement. Ils ont eu des difficultés, mais je pense que c’est global dans le club depuis un moment. Avec Laurent Blanc et les joueurs qu’ils ont comme Lacazette, Tolisso et tous les autres cadres, avec le temps, ça va revenir. Leur dernier match, je sais qu’ils l’ont gagné. Ce sera un très beau match face à une très belle équipe. Ce n’est pas parce qu’elle connaît des difficultés que ce sera facile, au contraire. Ils ont de très gros joueurs et quand je vois leur effectif, c’est un bon groupe.

Propos recueillis par Pavel CLAUZARD

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