Extrêmement lucide après la déroute à Annecy, Régis Gurtner a bon espoir à l’idée de voir l’Amiens SC afficher un autre visage contre Bordeaux, lundi en conclusion de la 25ème journée de Ligue 2. Et au-delà de l’efficacité, le capitaine amiénois estime que chacun doit en donner un peu plus au quotidien pour stopper cette spirale infernale. Entretien.
Régis, avec du recul, comment expliquez-vous ce non-match de l’Amiens SC à Annecy ?
Je n’ai pas plus d’explications. On est passé rapidement à autre chose. On a discuté en début de semaine, on n’a rien mis de ce qu’il fallait pour faire un résultat. On a perdu tous les duels, on s’est fait marcher dessus contre une équipe d’Annecy qui a avancé et a donné une leçon de ce qu’il fallait faire sur un match comme ça. Chez eux, ils sont très performants en plus. On n’a pas mis ce supplément d’âme pour remettre en selle l’équipe après un début de match manqué. On n’a pas fait le match qu’il fallait mais on ne va pas remettre en cause tout ce que l’on a fait depuis le début de saison. C’est un match que l’on a raté et il faut vite passer à la suite.
On ne doit pas tout remettre en cause parce qu’avant Annecy, les choses basculent sur peu de choses. Sur les dix derniers matches, on est en crise de points mais les matches que l’on fait sont presque plus cohérents qu’en début de saison. C’est un peu paradoxal. On a fait pas mal de nuls et c’est ce qui fait qu’on est en manque de points depuis le début. On a tiré les leçons de ce match, à nous d’avancer. Il reste quinze matches à jouer avec beaucoup d’enthousiasme, de plaisir pour retrouver la victoire qui nous fuit chez nous depuis le début du mois d’octobre.
Peut-on compter sur une réaction d’orgueil après avoir été autant piqué à vif ?
On se doit une revanche vis-à-vis de nous-mêmes. Collectivement, on doit apporter une réponse sur ce match. On est tous conscient de la situation sur le plan comptable, des points manquants, on s’est tous remis en question cette semaine, on est reparti au travail parce qu’après un match comme ça, il n’y a que ça qui vaut. On sait où sont nos manques actuels, on fait des erreurs sur les buts que l’on prend, on se crée des situations offensivement mais on doit être plus méchant dans les deux surfaces. Ca nous fait cruellement défaut pour avoir plus de points. On bosse là-dessus et c’est à nous de recréer une dynamique, un enthousiasme sur les matches qui arrivent pour gratter des points, des victoires qui fuient ces derniers temps, surtout à domicile. On doit retrouver la victoire devant notre public. Quand je vois les images qui tournent dans le vestiaire, on se rend que ça fait longtemps qu’on n’a pas gagné à domicile et on en a envie.
Ce match contre Bordeaux s’apparente un peu au match de la dernière chance pour l’Amiens SC…
On est neuvième, Bordeaux est deuxième, a neuf points d’avance sur nous. On va prendre match après match, tenter de retrouver un élan, du dynamisme, de la positivité autour de l’équipe et tout ce que l’on a su créer en début de saison et qu’on a envie de retrouver pour ces quinze derniers matches. Lundi, ce sera un gros morceau, on a travaillé dessus, ensuite ce sera Pau pour deux matches à domicile. A nous de mettre les ingrédients qu’il faut pour retrouver de l’efficacité mais surtout la victoire.
Quand on perd 1-0, on doit avoir une réaction derrière mais on ne l’a pas eu sur les deux derniers matches. C’est surtout ça qui est dommageable
Le problème est qu’on doute de la faculté de rebond de cette équipe qui semble cruellement manquer de caractère…
On en manque sur certaines situations de match. A nous, cadres et plus anciens, de hisser notre niveau là-dessus. Chacun doit apporter plus à son propre niveau individuel pour que le collectif s’élève. Tout le monde s’est remis en question après Annecy, ça ne peut être que positif pour la suite. Chacun doit apporter un petit truc en plus au collectif, que ce soit les joueurs qui jouent le plus ou ceux qui jouent moins, ça passe aussi au sein du vestiaire, pour que le collectif en ressorte grandi et que l’on ait le plus de victoires possibles d’ici la fin de saison. C’est notre principal objectif pour l’instant.
A titre personnel, comment vivez-vous cette période difficile où vous n’avez pourtant pas grand-chose à vous reprocher ?
Quand on prend un but, on réagit, le partenaire essaye de rattraper le truc. On va encore faire des erreurs, on va encore prendre des buts d’ici à la fin de la saison mais quand on perd 1-0, on doit avoir une réaction derrière mais on ne l’a pas eu sur les deux derniers matches. C’est surtout ça qui est dommageable. On se doit d’avoir ce caractère en fonction du scénario. On veut ouvrir le score à chaque match mais quand il y a un scénario contraire, c’est à nous d’aller chercher au-delà de ça.
Quel souvenir gardez-vous du match aller contre Bordeaux ?
On les a bien bougé à l’aller. C’est une équipe très solide dans l’axe, qui aurait pu faire la différence à un moment donné en deuxième période. On s’attend à un match difficile contre une équipe qui vient de gagner contre le PFC. Ils restent sur une contreperformance à l’extérieur contre Niort, à nous de nous servir de ça. Ce sera compliqué contre une équipe très costaude derrière et au milieu, qui met beaucoup d’impact et a de la qualité offensivement. Il n’y a pas qu’Aliou devant, ils ont aussi Maja, Bakwa, Davidashvili. Ils ont de très bons joueurs au niveau individuel devant.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER