Après deux saisons passées à Ailly-sur-Somme avec une montée en Régional 2 à la clé, Pierre- Alain Lavillette a décidé de prendre un peu de recul et de lâcher les rênes de l’équipe première. Explications.
La peur de l’année de trop
S’il ne souhaitait pas se projeter avant le dernier match de la saison, ne voulant pas courir le risque de « fanfaronner et de revenir avec une déconvenue » de Chaulnes, Pierre-Alain Lavillette souhaitait sans doute aussi garder le secret au sujet de son avenir. La montée en poche, l’entraîneur d’Ailly-sur-Somme a choisi le 11 Amiénois pour annoncer son départ : « Je ne serai plus à la tête de l’équipe la saison prochaine. Je pars mais le projet restera le même que ce soit moi ou un autre. Je pars pour deux raisons : j’ai été très exigeant avec l’ensemble des joueurs pendant deux ans pour les aider. Cela a porté ses fruits avec la montée au bout. Maintenant, je me suis demandé si une année supplémentaire avec un degré d’exigence supplémentaire ne serait pas l’année de trop. »
Une question qu’il s’était déjà posé par le passé lorsqu’il était entraîneur de handball et à laquelle il n’avait pas apporté la même réponse. « J’ai connu les joies d’une montée avec une équipe et je sentais que ce serait compliqué l’année suivante. Puis, pris dans l’euphorie de la montée j’ai continué et ça n’a pas fonctionné, se remémore-t-il. Je pense qu’ils ont besoin d’avoir une nouvelle approche pour continuer à évoluer. La deuxième raison à mon départ est plus personnelle. Cela fait douze ans que j’entraîne, entre le handball et le football, et j’ai besoin de me reposer un peu, d’avoir un week-end de temps en temps, du temps pour moi. »
Une mission réussie à Ailly
Nommé pour stopper la spirale infernale, ayant vu Ailly passer du National 3 au Régional 3 en seulement trois saisons, Pierre-Alain Lavillette part avec le sentiment du devoir accompli. « Quand on a repris les rênes, le club était dans une dynamique de descentes qu’il fallait casser. On avait pour première mission de se maintenir en Régional 3. A partir de là, on a fait le choix de s’appuyer sur le vivier du club, qui était de qualité suite au bon travail réalisé par les formateurs du club. On avait de jeunes joueurs aux portes de l’équipe première à qui il fallait donner une chance. On a réussi à rendre l’équipe performante en très peu de temps et même à monter en Régional 2. Maintenant, on ne veut que ce ne soit qu’un point de départ pour se stabiliser et essayer d’aller voir encore plus haut derrière. Ce n’est que le début pour ce groupe. »
Mais au-delà même de la performance sportive, Pierre-Alain Lavilette retiendra énormément de positif au sujet de l’aventure humaine vécue à Ailly. « Là j’ai été comblé pendant deux ans avec ce groupe. J’ai trouvé un groupe qui correspondait à l’image que je me fais du sport, avoir la détermination d’aller chercher le résultat mais respectant toujours son sport et ses adversaires. Quand on vient jouer Ailly aujourd’hui, qu’on voit l’attitude des joueurs, je pense qu’on peut être fier de nous, cette équipe véhicule une belle image. On s’est battu pour gagner mais pas à n’importe quel prix. On a eu une somme d’individualités qui s’est mis au service du projet collectif. La montée n’est que la résultante de tout ça. »
Bien parti pour rester à Ailly, Terry Lavillette – qui veut continuer à jouer – devrait donc être associé avec un nouveau numéro 1 dans les prochains jours. « Dans l’idée du club, il faut trouver un entraîneur capable de s’inscrire dans le projet défini et non pas que le club s’adapte au projet de l’entraîneur qui va arriver, précise Pierre-Alain Lavillette. On a travaillé dans cette philosophie avec Terry et le club souhaite garder cette philosophie. » Le profil ciblé, la recherche est désormais lancée.
Romain PECHON