Malgré une entame de championnat assez catastrophique, l’ESC Longueau pointe sur le podium de Régional 1 à la mi-saison. Une performance qui fait le bonheur de Sébastien Léraillé qui demeure néanmoins focalisé sur la quête de maintien. Entretien.
Sébastien Léraillé, on imagine que le bilan est plutôt positif après un début compliqué…
On a bien réagi. On a eu deux temps. Un premier où c’était très compliqué, même si on avait réagi après Béthune. Il y en a eu un deuxième après l’élimination en coupe de France où on a eu un temps de doute mais qui était couplé à des résultats positifs jusqu’au match de Marck. On a réussi à faire une série qui nous a tirés vers le haut. Après Marck, on a su réagir en championnat et en coupe de la Ligue. Les garçons ont élevé leur niveau de jeu, ça bosse et ça s’investit aux entraînements. On a apporté encore plus de rigueur et d’exigence envers eux. C’est aussi pour ça qu’on a des résultats qui nous conviennent aujourd’hui. Ce groupe, c’est un régal de le coacher. Je me régale au quotidien. Au-delà de leurs qualités de footballeurs, ce sont des garçons charmants, on peut aller dans la recherche, on peut les mettre dans la difficulté et ils arrivent à trouver des solutions. Je prends un réel plaisir à avoir ce groupe sous ma responsabilité. J’ai aussi la chance d’avoir un staff bien fourni avec Pierre et Benoit Bourdet, Basile Debeugny, et Justine, notre kiné. Je prends un vrai plaisir à travailler au quotidien. C’est vrai que notre début de saison a été compliqué parce qu’on avait encore la tête à la saison d’avant mais les garçons ont su réagir. Maintenant, il faut finir le travail et se maintenir le plus rapidement possible.
On aurait pu croire à une descente aux enfers après l’élimination en coupe, mais votre groupe a eu une belle réaction d’orgueil…
Tout à fait. Je pense que cette élimination à Verton a montré qu’il n’y avait rien d’acquis et que les attitudes et le respect sont importants dans le football. On n’a pas respecté l’adversaire, on n’a pas eu les bonnes attitudes, on s’est pris pour ce que l’on n’était pas parce qu’on a joué un 32ème l’an dernier et que l’on se voyait déjà au septième tour. On a pris une claque mais elle était prévisible au vu de l’attitude des joueurs sur cette semaine-là et le comportement de certains. J’ai mis les points sur les « I » avec certains sur leur investissement et leur attitude et ça va nettement mieux maintenant.
Vous attendiez-vous à être aussi haut à la mi-saison ?
Non ! Je m’attendais à galérer, et on a galéré. Je ne nous voyais pas là-haut, mais je m’attends à être en difficulté sur une période en deuxième partie de saison. Il faudra bien la gérer parce qu’un championnat, c’est cyclique. Il faudra surtout être attentif à la gestion de l’effectif et garder tout le monde concerné à travers le championnat et la coupe.
Parce qu’il y a un objectif de bien figurer en coupe de la Ligue…
Elle va servir de laboratoire, elle va permettre de remettre des joueurs en selle en leur redonnant du temps de jeu. Je ne veux pas la brader. En plus, on est le dernier club amiénois en lice. Je pense que l’on se doit d’aller le plus loin possible et de respecter cette compétition.
Avez-vous un match référence jusqu’ici ?
Il y a un match qui m’a marqué, c’est celui de Camon, mais pas dans le bon sens du terme. On n’a pas eu une bonne attitude sur et en dehors du terrain. Je pense que l’on n’a pas montré une belle image du football samarien. A contrario, ces deux équipes sont dans le haut de tableau du Régional 1 et c’est très bien pour le foot samarien. Ca prouve que l’on bosse, que l’on a des éducateurs et des joueurs de qualité avec deux projets différents. J’espère vraiment que l’on montrera une autre image de notre football à travers ce derby. Il faut que ce soit un bon match de foot avec de la qualité. On est sur un projet où il faut se maintenir, Camon vise l’accession, et je leur souhaite d’y arriver. Il faut que notre projet se mette en place tout doucement avec de bonnes bases, c’est ce que l’on fait avec nos jeunes et nos éducateurs parce qu’il n’y a pas que l’équipe première. C’est bien d’avoir ces deux équipes dans le haut de tableau par rapport à ce qu’il s’est passé l’an dernier avec les équipes de la Somme. Je n’ai pas de match qui m’a marqué. Ce qui m’a marqué, ce sont les garçons en constante progression, qui sont à l’écoute et qui ont envie d’avancer avec le club.
Les destins de Camon et Longueau sont étroitement liés depuis deux ou trois ans…
Ca prouve que ce sont deux clubs de la métropole qui bossent bien, que ce soit chez les jeunes ou les séniors. Il y a deux projets différents, mais ça montre qu’on est capables d’avoir des équipes qui existent en R1. Il faut que l’on soit une locomotive pour les autres clubs de la Somme, notamment pour des clubs comme Abbeville qui pourrait retrouver ce niveau. Il faut être une locomotive aussi pour les clubs de Ligue qui essayent d’exister dans le championnat des Hauts-de-France qui est costaud dans toutes les divisions. C’est bien pour les deux clubs, c’est très bien pour Titi Buengo qui fait un très bon boulot à Camon. Je pense qu’il mérite amplement d’être là aujourd’hui.
La profondeur d’effectif sera un élément-clé en deuxième partie de saison…
Oui, parce qu’on va enchaîner ! Il faudra que tout le monde soit prêt dès le premier match de championnat. Je fais mes choix, je veux qu’on les respecte et charge à ceux qui sont sur le terrain d’y rester, charge à ceux qui ne seront pas dans le groupe de vouloir y rentrer. Il y a une concurrence saine et je souhaite la mettre au profit de l’équipe.
On imagine qu’à la reprise, l’objectif sera d’obtenir le maintien rapidement…
Pour préparer la saison suivante, avec ou sans moi. On va déjà commencer à préparer la prochaine saison au niveau de la structuration du club, et dès que l’équipe première sera maintenue, on travaillera sur la saison d’après et ce que l’on veut y faire.
Avec ou sans vous la saison prochaine, mais qu’en est-il pour la deuxième partie de saison ?
Aujourd’hui, je prends réellement plaisir dans ce que je fais. Si je fais presque une heure de route pour entraîner, c’est parce que je me plais au club. Maintenant, peut-être qu’il y aura d’autres opportunités professionnelles. Ce qui est sûr, c’est que je ne serai jamais entraîneur à temps plein dans un club, c’est quelque chose que je ne veux pas. Si j’ai des opportunités, ça peut remettre en cause, mais ce n’est pas la première chose qui me passe à l’esprit. Je veux bien reprendre le championnat avec la préparation hivernale et être compétitif le plus rapidement possible. Mon cas personnel passe largement après l’institution et mes joueurs.
Tous propos recueillis par Romain PECHON
Le meilleur souvenir sportif 2019 de Sébastien Léraillé
« Voir mes joueurs pleurer après l’élimination contre Vitré (ndlr : aux tirs aux buts en 32èmes de finale de coupe de France). J’ai vu des hommes aller au bout d’eux-mêmes et qui méritaient de se qualifier à travers les investissements. Je garderai en mémoire ce stade Moulonguet plein comme un oeuf en train d’encourager les joueurs de Longueau. On a quand même sorti une R1, une N3 et une N2. Je pense qu’à travers tout ce qu’ils ont fait, les garçons méritaient d’aller aussi loin. Je souhaite que la Somme connaisse des 32èmes parce que ça fait tellement avancer ton club, ton district, que les choses devraient se passer comme ça. Malheureusement, c’est un peu compliqué. J’espère que pour les années à venir, la coupe de France fera vivre le District. »
Le vœu de Sébastien Léraillé pour 2020
« Personnellement, changer de travail et me maintenir ! Je pense aussi que l’Amiens SC va se maintenir, que Camon finira meilleur deuxième de Régional 1 et montera en National 3. Je souhaite que le SC Abbeville retrouve le Régional 1 parce que c’est mon club de cœur en tant que joueur. »
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