Auteur d’un parcours historique en coupe de France, en atteignant le huitième tour en novembre dernier, le RC Salouël s’était donné pour objectif principal de la saison une montée en D1. Foudroyée à la dernière journée de championnat en concédant un nul fatal à Flesselles (2-2), la troupe d’Antoine Mücke a également perdu la finale de la coupe de la Somme en guise de lever de rideau, lundi au stade Moulonguet. Deux claques derrière la tête en l’espace de huit jours qui viennent ternir un bilan d’ensemble tout de même positif. Décryptage.
Une finale symptomatique
A l’image d’un Alexis Derobert un genou à terre au coup de sifflet final ou bien encore d’un Léo Tabart visage fermé et tête baissée, le désarroi était grand pour le RC Salouël après sa défaite en finale de la coupe de la Somme face à l’US Abbeville (1-2), pour son ultime match d’une saison peu banale. « Le championnat était l’objectif principal, on l’a raté. On s’est dit que cette finale était une belle manière de sauver un peu la saison, confie Kévin Roger. Finalement, on perd alors qu’on a globalement maîtrisé ce match. C’est difficile à encaisser. » Rendant encore une fois deux divisions à leurs adversaires, les Salouasiens ont effectivement fait au moins jeu égal avec l’US Abbeville pendant 90 minutes.
Imposant rapidement leur maîtrise collective, Donavan Durieux et les siens ont manqué d’efficacité dans les deux zones de vérité : en offrant le premier but sur une relance ratée, commettant une faute inutile sur le coup franc décisif pour l’US Abbeville et faisant preuve d’un vrai déficit de réalisme dans la surface de réparation adverse au cœur de leur gros temps faible, entre la demi-heure de jeu et le dernier quart d’heure de la partie. « Je ne veux même pas incriminer mes partenaires, mais on donne quasiment deux buts à nos adversaires et on gâche une dizaine de situations franches, regrette le gardien du RCS. On a encore vu qu’on n’avait rien à envier à ce type d’adversaire, on doit gagner ce match mais on ne parvient pas à le faire. C’est décevant. »
Un final qui laissera des regrets
Mais plus que cette défaite en coupe de la Somme, c’est bel et bien l’épilogue en championnat qui laisse encore le plus de regrets au RC Salouël. « Cette fin de saison fait mal. On s’est éclaté en coupe de France, on fait ce qu’on avait à faire jusqu’au match contre Wasquehal. A ce moment-là, j’avais dit que le plus gros regrets serait de ne pas monter en D1. C’est malheureusement ce qui s’est passé, constate Alexandre Matos. A l’image de cette défaite en coupe, on n’a pas su tuer les matches quand on avait l’opportunité de le faire. Cette finale reflète notre saison où on a trop souvent manqué l’occasion d’atteindre notre objectif. Le parcours en coupe de France était beau, mais la déception du championnat prend le dessus sur tout le reste. »
« C’est très dur à avaler, reconnaît Donavan Durieux. Sans manquer de respect à nos adversaires, on n’avait rien à leur envier cette saison. On était au-dessus de nos adversaires en championnat mais à l’arrivée on ne monte pas. C’est le football, c’est comme ça. C‘est avant tout de notre faute parce qu’on a manqué des tournants importants. » Et notamment le sprint final avec deux matches nuls contre Lignières Chatelain (1-1, ndlr : une réserve est en attente) et Flesselles (2-2) lors des trois dernières rencontres. Le tout dans un contexte houleux et pesant avec le passage en commission de discipline d‘Antoine Mücke pour des propos tenus sur notre site et jugés « diffamatoires » par certains adversaires, visiblement prêts à tout pour tirer leur épingle du jeu dans cette lutte acharnée au sommet de la D2.
Finalement suspendu, l’entraîneur de Salouël a ainsi assisté depuis les tribunes à la défaite en coupe de la Somme face à l’US Abbeville, le tout après avoir subi sans broncher des insultes et des provocations de membres du club de Flesselles une semaine plus tôt à l’issue du match nul coûtant la montée en D1 à son équipe. « Chaque équipe a eu sa motivation sur cette fin de saison. On a beaucoup entendu qu’il ne fallait pas que Salouël monte, relate Alexandre Matos. Est-ce que c’est notre parcours en coupe de France qui explique ça ? Il y a aussi eu des mots qui ont pu être mal interprétés, qui ont pu blesser. On était en tout cas l’équipe à abattre ! A la fin, on ne monte pas, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. »
Cap sur la saison prochaine
Déçu mais pas résigné, Salouël compte bien repartir à la bataille la saison prochaine avec toujours le même objectif en tête. « La coupe de France a permis de faire parler de nous en bien mais l’objectif est toujours d’aller jouer plus haut sur la durée, pas uniquement se contenter d’un parcours une fois de temps en temps, affirme Donovan Durieux. On a quand même fait une belle saison, mais avec cette équipe, on mérite mieux qu’une place en D2. On va tenter de faire mieux l’année prochaine. Je ne vais pas m’avancer parce qu’on va encore dire qu’on a la grosse tête, mais on va tout faire pour aller chercher cette montée. Je ne compte pas quitter le navire comme ça, je serai encore là pour aider le club à atteindre son objectif. »
« Je suis confiant quant à nos capacités à garder la majeure partie des joueurs. »
Reste à savoir si Salouël parviendra à conserver la majeure partie de son effectif après avoir loupé le coche cette saison. « C’est une vraie question, concède Alexandre Matos. Maintenant, si on arrive à ne pas perdre trop de monde, on pourra encore prétendre à jouer les premiers rôles la saison prochaine. Après si on perd trois cadres, on sait que ce sera difficile mais on donnera tout pour faire la meilleure performance possible. » « On verra bien ce qui va se passer dans les prochains jours. Le coach nous a déjà dit qu’il restait, précise Antonio Dos Santos, le président du club. En ce qui concerne les joueurs, on attend des réponses d’ici la fin du juin. Mais je suis confiant quant à nos capacités à garder la majeure partie des joueurs. »
Histoire d’aller au bout d’une aventure belle à bien des égards cette saison mais qui restera inachevée tant que l’objectif suprême ne sera pas atteint, à savoir « jouer à terme au niveau Ligue », conclut Antonio Dos Santos.
Romain PECHON