S’il a regretté le rendement inférieur de son équipe après l’ouverture du score, Pierre Sage est apparu logiquement comblé par la performance des siens à l’issue de la victoire face au Paris FC (2-1), ce dimanche après-midi. Tout en conservant son flegme caractéristique malgré la possibilité pour le RC Lens de s’emparer de la première place de Ligue 1 le week-end prochain.
Pierre, quelle est votre lecture de la rencontre ?
« On entame plutôt bien. On est dans ce qu’on veut dans le pressing, dans le fait d’attaquer cette adversaire en permanence. Du coup, on obtient ce pénalty (9′), on obtient des corners, on se crée des situations. Après avoir ouvert le score, on a été beaucoup moins performant dans notre manière de défendre en avançant et beaucoup moins mobile après avoir donné le ballon, donc ça a fait un jeu assez stérile. On a perdu un ballon qui a permis à notre adversaire de nous contrer et d’égaliser (1-1, 28′). À la mi-temps, on a régulé cet aspect en remettant du mouvement dans la profondeur, du mouvement après avoir donné son ballon pour l’ensemble des joueurs.
Maintenant, l’important c’est de stabiliser les choses, de les enchaîner. Cette régularité dans les performances fera qu’on fera une belle saison ou pas.
Je pense qu’on a eu une deuxième mi-temps beaucoup plus dynamique dans laquelle on s’est créé plus de situations. On était dans un jeu qui ressemblait plus à ce qu’on est capable et ce qu’on doit faire. (…) Au-delà des coups de pied arrêtés, j’ai malgré tout relevé que dans notre match d’aujourd’hui qu’on a été mieux dans notre jeu offensif, notamment en deuxième mi-temps et dans le début de match. C’est un beau pas en avant par rapport à la difficulté rencontrée à Auxerre. Maintenant, l’important c’est de stabiliser les choses, de les enchaîner. Cette régularité dans les performances fera qu’on fera une belle saison ou pas.
Pourquoi avoir titularisé Morgan Guilavogui ?
C’est un joueur qui est, au quotidien, dans un message très positif dans ce qu’il engage dans les séances. C’est ce que je lui ai dit à la fin du match : “Ne crois pas que le fait qu’on joue contre un de tes anciens clubs soit la chose qui a fait que tu joues aujourd’hui. La chose qui a fait que tu joues, c’est que tu donnes les moyens de jouer”.
Je trouve qu’il a fait un bon match, sachant qu’il a joué dans deux voire même trois positions puisqu’il y avait des permutations. C’est la récompense de tous les efforts qu’il fait pour l’équipe. C’est un joueur qui est dans l’abnégation, dans l’altruisme. Je trouve qu’il représente assez bien ce que doit être cette équipe lorsqu’elle est en situation d’attaque et de défense.
Pourquoi ne pas avoir fait appel à Rayan Fofana ? Le reverra-t-on contre Marseille ?
Je ne sais pas si on le reverra contre Marseille, j’espère. Aujourd’hui, j’avais besoin d’avoir un joueur qui cale vraiment le ballon au poste d’avant-centre. Lui est plutôt un joueur de profondeur. C’est pour ça que j’ai choisi de mettre plutôt Morgan Guilavogui. Sur la fin du match, je pense que ce n’était pas lui rendre service que de l’engager sur ces deux ou trois dernières minutes.
Autant mettre un joueur qui est expérimenté (Florian Sotoca, rentré à la 90+4′) et qui est capable, comme il l’a très bien fait sur le coup de sifflet final, d’obtenir une faute et de garder le ballon. Ce n’est pas une cabale contre Ryan, c’est simplement que le contexte du match m’a amené à ça. Mais vous savez très bien qu’il a été titulaire lors du dernier match, donc c’est un joueur auquel on a confiance. On a eu confiance hier, on n’a peut-être pas eu confiance en lui aujourd’hui, mais on aura confiance en lui demain.
Ce nouveau succès post-trêve confirme un très bon début de saison. Êtes-vous plus satisfait du rapport performance-résultat qu’à Auxerre ?
Oui, sur 60 minutes. Je pense que la dernière demi-heure de la première mi-temps n’était pas à la hauteur de ce qu’on a été capable de faire le reste du match. De toute manière, l’activité humaine fait à un moment donné qu’on a beau prévoir, envisager et attendre toutes les choses, elles se produisent ou pas. Dans tous les cas, c’est le fait de viser un idéal qui nous permettra de nous en rapprocher un maximum. Notre idéal, c’est de mieux jouer, d’être dans un jeu très impactant pour l’adversaire en termes de précision, de mouvement dans la profondeur. Et je pense que la deuxième demi-temps est beaucoup plus représentative de ces choses-là que la fin de notre première.
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Vous pouvez être leader de Ligue 1 samedi prochain (le RC Lens affrontera l’OM, actuel premier). Que cela vous procure-t-il après un calendrier compliqué et le chantier de l’été ?
Même si c’était son anniversaire, ce n’est pas une dédicace à Guy Roux : l’important ce sera d’atteindre les 35 points le plus rapidement possible. Pour autant, cette position dans le classement vient récompenser les efforts et les performances de l’équipe. Donc je serais très content pour les joueurs si on arrivait à faire cette chose-là. Il ne faut pas que ce soit une obsession. L’important, c’est d’être maillot jaune sur les Champs-Élysées (sourire).
Sans surdominer les deux derniers matches, on sent qu’il y a un état d’esprit qui se dégage de cette équipe. Est-ce aussi un point positif ?
Malgré tout, contre Auxerre, je suis content sur un sixième du match. Aujourd’hui, sur deux tiers. On va considérer que c’est un pas en avant. Je suis impatient d’être sur les trois tiers. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Emilian Baldow/Icon Sport
