Si le RC Lens s’est incliné à Bollaert face à Metz (0-1) et n’a toujours pas gagné cette saison, difficile de pointer du doigt une défaillance individuelle tant la prestation collective a été plutôt positive. Découvrez nos notes des Lensois après cette rencontre comptant pour la 5e journée de Ligue 1.
L’homme du match :
Finalement, ils sont peu à avoir surnagé dans ce match. Mais s’il y a bien un nom à retenir, une petite éclaircie dans cette tempête que connaît le RC Lens, c’est bien Abdukodir Khusanov (6). Lancé dans le grand bain de la Ligue à 19 ans en l’absence de Facundo Medina et Massadio Haïdara, le défenseur Ouzbek a tenu son rang. Et de quelle manière ! Il a livré une prestation sans complexe et a donné le ton d’entrée, par des frappes lointaines plus ou moins dangereuses (3′, 15′), un apport notable à la passe (23′, 30′) ou même à la projection avec le ballon (33′). Défensivement, hormis cette incompréhension au marquage avec Machado (37′), il a dégagé une sérénité à toute épreuve par sa lecture de jeu (4′, 20′, 31′, 53′) ou son autorité au duel (7′, 8′, 56′). Bref, il s’est déjà mis Bollaert dans la poche qui l’a applaudi à sa sortie (Andy Diouf, 72′).
Les satisfactions :
Un peu à l’image de sa prestation à Monaco, Angelo Fulgini (6) a encore été l’agitateur offensif le plus en vue du côté de Lens. S’il a manqué de réussite dans la surface ou à ses abords, souvent entouré par plusieurs Messins (9′, 11′, 56′, 57′), l’ancien Angevin a surtout grandement apporté à la construction du jeu et à la création. Capable de lancer ses compères dans des positions dangereuses avec une justesse parfaite (11′, 17′), il a également fait de grandes différences avec le ballon (11′, 28′, 53′). Son coup-franc direct passe peu de peu au-dessus de la lucarne messine (26′) et aurait pu encore embellir une prestation convaincante achevée à la 63e minute, remplacé par Wesley Saïd pour le faire souffler avant un calendrier chargé.
Lui aussi vivait sa première sous le maillot du RC Lens, et il l’a plutôt bien réussi. Ruben Aguilar (6) n’a pas été le Sang et Or le plus en vue, le piston droit a été très juste dans tout ce qu’il a fait. Surtout, le danger apporté par ses centres a été immense (41′, 43′, 45+3′, 57′) et l’on peut regretter soit le manque de présence dans la surface, soit la performance XXL dans les buts adverses de la part d’Alexandre Oukidja. Remplacé à l’heure de jeu par Przemyslaw Frankowski qui a énormément manqué de justesse technique.
Les déceptions :
Elye Wahi (4) n’est toujours pas parvenu à trouver le chemin des filets. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. S’il se doit d’être à la réception de ce ballon de Ruben Aguilar (43′), l’international espoirs français (3 sélections) a maintes fois buté sur un Alexandre Oukidja de gala (17′, 44′) ou la défense messine (31′). Et quand il parvenait enfin à faire trembler les filets et à délivrer tout Bollaert, son but était annulé pour une position de hors-jeu de Florian Sotoca (66′), dont il avait plus tôt malencontreusement contré la frappe qui se dirigeait bien (27′). Bref, ce n’était – toujours – pas sa soirée.
C’est la dure loi des gardiens de but, parfois sur un nuage et infranchissables, parfois plus fébriles quand la pression adverse se fait moindre et que les gants n’ont pas l’occasion de chauffer. Plus habitué à faire partie de la première caste, Brice Samba (4) a basculé du mauvais côté face à Metz. Extrêmement peu sollicité, l’international français (1 sélection) s’est incliné sur cette tête, certes puissante, mais axiale de Joel Asoro (37′). Il s’est ensuite interposé sur le coup de canon là encore axial de Lamine Camara (65′), mais c’était bien les deux seules tentatives auxquelles il a eu affaire. Qui sait ce qu’il aurait advenu de cette rencontre si le RC Lens n’avait pas encaissé ce but contre le cours du jeu…
Mais Brice Samba y est logiquement impliqué, il n’est pas seul. Deiver Machado (4) est également en retard au marquage sur l’attaquant suédois du FC Metz (37′), même s’il est difficile de savoir s’il en était d’abord de la responsabilité du Colombien ou d’Abdukodir Khusanov. Quoi qu’il en soit, le piston gauche lensois, pourtant en belle forme en ce début de saison d’un point de vue individuel, a été plus en difficulté ce soir. Moins inspiré offensivement, on l’a très peu vu apporter sur son côté gauche, ce qui est probablement dû au contrecoup du long voyage que subissent tous les non-Européens à chaque trêve internationale. Faitout Maouassa, son remplaçant à l’heure de jeu, a en tout cas montré plus d’allant offensif pour tenter de débloquer la situation. En vain.
Les notes :
Samba (4) – Gradit (5), Danso (5), Khusanov (6) – Aguilar (6), Abdul Samed (4), Thomasson (5), Machado (4) – Sotoca (5), Fulgini (6), Wahi (4)
Enzo PAILOT
Crédits photo : Anthony Dibon/Icon Sport