Alors qu’il a dû faire face à la concurrence d’Elye Wahi la saison passée, Wesley Saïd s’épanouit pleinement depuis l’arrivée de Will Still. Des performances qui n’étonnent pas le principal intéressé, qui sous-entend qu’il aurait pu apporter tout autant avec Franck Haise.
Un travail hors des terrains qui porte ses fruits
À 29 ans, Wesley Saïd n’a peut-être jamais été aussi fort. Pourtant, l’ancien Rennais était vu comme l’un des éléments les plus prometteurs du centre de formation breton à ses débuts. Avant de ne jamais parvenir à passer le cap, la faute à des blessures à répétition notamment. « Il y a une forme de gestion, mais moindre qu’avant, assure aujourd’hui celui qui était contrôlé de façon très spécifique par le staff ces dernières saisons. J’ai même l’impression que le fait d’enchaîner, mon corps s’habitue plus (à la charge de travail) et est prêt à faire des efforts. Il y a toujours une forme d’adaptation, mais c’est en fonction de mon ressenti. Je supporte bien la charge depuis le début de la prépa. Il faut continuer dans ce sens-là, ça marche. De mon côté, j’essaye aussi de faire mon maximum pour être présent et aider mes coéquipiers. »
Depuis plusieurs mois, l’attaquant a consolidé son professionnalisme dans son approche du métier en travaillant sur le sommeil, son alimentation ou encore en ciblant son travail musculaire, notamment aux ischio-jambiers. De quoi lui permettre de se « libérer » mentalement, comme il l’évoquait en mars dernier, et ainsi de faire jouer une concurrence de plus en plus pressant sur Elye Wahi. Titularisé à seulement onze reprises par Franck Haise en Ligue 1 la saison passée (27 rencontres au total), il avait inscrit 7 buts, donnant l’impression d’être plus pertinent que le nouvel avant-centre de l’OM, recruté par le RC Lens contre trente millions à l’été 2023.
« Je ne dirais pas qu’il y avait une concurrence biaisée, tempère Wesley Saïd devant les journalistes. On avait tous des rôles plus ou moins différents. J’étais quand même dans une forme de rotation, malgré tout, même si j’aurais aimé jouer plus sachant que j’étais apte. J’ai eu des discussions avec les personnes concernées et c’est le plus important. J’ai toujours cherché à faire le maximum. Mon début de saison et la préparation s’inscrivent dans la continuité de la saison dernière, au vu du travail que j’avais fait pour éviter les blessures et être performant pour l’équipe. »
Wesley Saïd en pleine bourre
Buteur face à Courtrai, le Red Star, Louvain, Utrecht ou encore le Bayer Leverkusen pendant la pré-saison, l’ex-Dijonnais n’a pas grandement ralenti la cadence en ce début de saison en marquant face à Angers (0-1) ou le Panathinaïkos (2-1). Un coup de boost apporté par Will Still, nommé cet été sur le banc du RC Lens ? « On avait discuté avec le coach au téléphone avant la saison, embraye Saïd. Il a la particularité d’être assez franc dans ses dires, comme moi, donc on s’est dit les choses. Je lui ai dit ce que j’espérais cette saison, ce que j’avais envie ou j’étais prêt à faire, et aussi ce que je n’ai pas apprécié au vu de mon statut. Je ne voulais pas forcément de garanties, car c’est sur le terrain qu’on les obtient, mais je voulais vraiment que tout soit dû au mérite. »
« On a pu le voir depuis le début de préparation : il avait des premiers choix, mais il y a eu pas mal de changements, poursuit-il. Il s’avère que ça m’a fait du bien, comme à pas mal de joueurs. Même pour le collectif, c’est positif. Ça a redonné un nouveau souffle à plein de joueurs. Au niveau de la concurrence, c’est vraiment bien pour l’équipe. » Le staff technique et les frères Still (Edward et Nicolas sont les adjoints de Will, l’entraîneur principal) semblent également avoir trouvé le juste équilibre avec Wesley Saïd : s’il enchaîne les titularisations (4 sur les 5 premiers matches), l’attaquant ne tire pas outrageusement sur la corde.
« Je ne suis pas trop le genre de joueur à vouloir rester sur le terrain si je sens que je suis fatigué ou que je sens que je ne suis pas capable d’apporter offensivement ou défensivement, décrit l’avant-centre. Il y a un match où j’ai demandé à sortir. Je n’ai pas ce problème de vouloir absolument jouer 90 minutes. Je préfère jouer 60 ou 70 minutes, mais être le plus performant et le plus décisif. » Ce qui, pour l’instant, lui réussit.
Source : RC Lens
Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport