Très en vue à Marseille, Brice Samba a été l’auteur de nombreuses parades décisives pour le RC Lens. À quelques semaines de la Coupe du Monde, une question a jailli dans les esprits lensois : et si l’Équipe de France lui tendait les bras ? Un débat bel et bien sur le table, dans la bouche des fans comme des journalistes.
Des gardiens français en demi-teinte
Outre Hugo Lloris, derrière, la concurrence est ouverte. À commencer par Mike Maignan, théorique numéro deux en Équipe de France. Si l’espoir était permis, il ne l’est plus depuis que son club, l’AC Milan, a refusé qu’il aille se soigner avec le staff des Bleus. En effet, le portier milanais est blessé au mollet gauche, et donc logiquement absent jusque janvier minimum. De son côté, Alphonse Aréola, régulièrement appelé par Didier Deschamps, est en méforme. Non titulaire à West Ham, le gardien n’a aucun rythme de jeu et pourrait manquer de titularisations afin de bien seconder Hugo Lloris.
Des habitués au poste de gardien, il y en a. On pense notamment à Steve Mandanda, désormais du côté du Stade Rennais. L’homme aux 34 matches avec les Bleus a gagné sa place et enchaîne les bonnes performances en Bretagne. Sa présence dans les trois portiers sélectionnés est probable. Quant à Benoît Costil, sa sélection ne semble pas envisageable, au vu des performances de l’AJ Auxerre en Ligue 1. Alors qui reste-t-il ? Alban Lafont, gardien de Nantes. Son défaut : la dynamique de son équipe, végétant autour du top 15 de Ligue 1. C’est à ce jeu-là que Brice Samba a des arguments à faire valoir, étant donné que Lens est dauphin du PSG. Performant à titre individuel, membre d’un collectif qui carbure, il pourrait jouer les troubles-fêtes.
L’appui du public lensois
Cet « emballement » rappelle celui autour de Jonathan Clauss l’an dernier concernant une potentielle sélection en Bleus. Très en vue sur le côté droit en défense, les supporters Sang et Or prennent rapidement sa défense dans le cadre d’une sélection par Didier Deschamps. Le graal tombe en mars 2022, lorsqu’il est retenu par l’Équipe de France. C’est alors une série d’événement ubuesques qui va se succéder.
Pour l’anecdote, la première cape de Clauss intervient lors du match France – Afrique du Sud, qui se joue à Lille. Fait symbolique qu’un Lensois puisse obtenir sa première titularisation chez le rival lillois. Tout le Stade Pierre-Mauroy était fracturé entre le rejet d’un Lensois et le fait de saluer un nouveau Français en sélection.
Un choix de sélection et une ambition clairs
Né au Congo, Brice Samba possède la double nationalité. Convoqué en 2012 en stage à Auxerre par la sélection congolaise, il s’y rend. Néanmoins, appelé en 2014 et 2015 par cette même sélection, il décline l’offre. La faute à une liste de l’Équipe de France des moins de 19 ans où figure son nom. Depuis ce moment précis, il n’est plus retourné avec le Congo et assume son choix de nationalité sportive française.
Interrogé sur le sujet après la victoire des siens à Marseille, Samba n’a pas fui. Bien au contraire. « Je l’attends, c’est la sélection que j’ai choisi. Je suis disponible, je suis français et si le sélectionneur fait appel à moi, bien sûr que ce serait un rêve d’aller disputer une coupe du monde. Maintenant, je vais continuer à travailler honnêtement. » Si une surprise doit intervenir, ce sera le mercredi 9 novembre à 20 heures, sur l’antenne de TF1. Le portier lensois sera sûrement devant l’annonce de Didier Deschamps…
Deux questions se posent alors : la hiérarchie peut-elle bouger et ne pas faire partie du « système » est-il un inconvénient ? Plusieurs éléments plaident en la faveur de Brice Samba, aussi bien ses prestations individuelles que la dynamique collective des Sang et Or.
Pavel CLAUZARD