Face au Paris FC (2-1), le RC Lens a encore inscrit deux buts sur une action consécutive à un coup de pied arrêté, en l’occurrence un corner. Très habile dans l’exercice depuis le début de saison, le club artésien semble avoir trouvé la bonne formule. Décryptage.
Pierre Capitaine, l’homme à l’origine du succès
Ces dernières saisons, Arsenal avait érigé au rang d’art les combinaisons sur coups de pied arrêtés offensifs, inscrivant bon nombre de buts de la sorte. Depuis début août, le RC Lens a tout du digne héritier du club londonien. Que ce soit sur penalty, coup franc ou corner, la formation de Pierre Sage a inscrit plus de la moitié de ses buts sur phase arrêtée, débloquant le derby de la sorte ou encore en s’imposant sur le fil à Auxerre sur corner. Et l’architecte de ce succès est un autre Pierre, répondant au nom de Capitaine.
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« Je pense que les joueurs donnent beaucoup de crédit aux informations que Pierre leur transmet avec Cédric Bertelin (entraîneur des gardiens, NDLR). Cela donne de la force à l’équipe parce qu’à chaque fois qu’il y a un corner, on a l’impression qu’on va pouvoir marquer un but et nos adversaires ont l’impression inverse », apprécie l’entraîneur du RC Lens. Et face au Paris FC, c’est bel et bien Pierre Capitaine qui « avait identifié une zone dans laquelle il fallait attaquer« , celle où les Lensois ont marqué le premier but, par l’intermédiaire d’Odsonne Edouard.
Une méthodologie de travail bien précise
Auteur de ce corner décisif, Adrien Thomasson témoigne : « Je sais que c’est un moment de grande concentration. Je sais les zones que je dois viser. Il faut aussi donner du crédit à nos joueurs qui s’engagent sur les coups de pied arrêtés. On est vraiment une équipe menaçante. Par rapport aux années précédentes, on attire les ballons. On l’a vu sur les buts, on occupe les bonnes zones. On est une équipe qui commence à faire peur aux adversaires sur ces phases-là. » Avant même la rencontre, Stéphane Gilli avait mis en évidence cette force du RC Lens, qui coïncide en plus avec l’une des faiblesses de son équipe.

À partir du J-2, on commence à mobiliser certains joueurs. Le J-1, on y accorde toujours à minima un tiers du temps d’entraînement.
Pierre Sage
Du côté lensois, le travail sur coup de pied arrêté est « un fil rouge sur la semaine », même s’il devient encore plus prégnant « à partir de J-2 ». « À partir du J-2, on commence à mobiliser certains joueurs. Le J-1, on y accorde toujours à minima un tiers du temps d’entraînement. Ensuite, c’est relayé dans les différentes vidéos et les différentes causeries de notre semaine, détaille Pierre Sage. Vu que c’est une conséquence du jeu qu’on veut produire – c’est-à-dire attaquer la profondeur, mettre l’adversaire en déséquilibre et donc en situation de faire des fautes -, on a tout intérêt à continuer dans ce sens. »
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Que ce soit dans un match fermé ou bien parfois dans une confrontation extrêmement serrée, la capacité à marquer sur coup de pied arrêté est effectivement une force qui peut faire basculer le sort d’une saison. Au RC Lens d’entretenir cette belle réussite avec travail et minutie, décidément la recette gagnante de ce premier quart de saison.
Romain PECHON avec Enzo PAILOT à Lens
Crédits photo : Johnny Fidelin/Icon Sport