Incapable jusqu’ici de prendre le moindre point hors de ses bases, l’Amiens SC va devoir entretenir sa série de victoires à domicile, samedi (14 heures) contre Ajaccio, pour continuer à avancer. C’est le sens du message passé par Omar Daf avant cette rencontre comptant pour la 9e journée de Ligue 2. Entretien.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après ces quinze jours de trêve, faisant suite à une défaite à Metz ?
On est tombé sur un adversaire supérieur dans pas mal de domaines, mais on perd aussi sur ce match sur des erreurs individuelles et de concentration. Vu le scénario du match, ça aurait pu tourner à la catastrophe. L’équipe aurait pu lâcher et le score être beaucoup plus sévère. Cela n’a pas été le cas. Il y a eu une bonne capacité à réaction, cela prouve qu’on ne lâche jamais rien, mais on ne peut pas faire ce genre d’erreurs contre ce type d’adversaire. Après avoir dit ça, on sait qu’il y a des choses à absolument corriger, je pense à la concentration et à l’agressivité sur le porteur. Il faut valoriser et remettre de la confiance sur notre capacité à réagir, à ne pas lâcher le morceau jusqu’au bout.
Ajaccio aborde ce match avec un groupe très amoindri. N’est-ce pas là un piège pour Amiens ?
Il faut respecter les adversaires, se méfier de cette équipe d’Ajaccio. On va se concentrer sur nous, sur ce qu’on doit améliorer, sur notre stratégie pour gagner ce match et continuer notre série à domicile. Chaque équipe a son lot de blessés ou de suspendus.
A force de ne pas gagner à l’extérieur, Amiens ne se met-il pas un peu de pression avant chaque match à domicile ?
Je ne dirais pas plus de pression, mais quelque part une obligation. C’est ce qui est excitant. L’équipe montre de belles choses ici, à la Licorne, ce qui n’était pas le cas la saison dernière. On a beaucoup travaillé sur ça durant l’intersaison, pour donner plus de spectacle et de plaisir à nos supporters. C’est ce que nous allons essayer de faire samedi.
Comment expliquez-vous ce changement de visage de l’Amiens SC à domicile ?
Parfois, ça se joue à pas grand-chose. Il y a aussi les caractéristiques des joueurs. On s’adapte par rapport à ça. Ce que l’on propose à domicile, c’est costaud et plaisant. Pour la confiance, c’est très intéressant. Cela montre à notre public qu’on a les capacités. On sait aussi qu’il faut les valeurs de combativité pour exister dans cette division. C’était notre axe d’amélioration par rapport à la saison dernière. Contre les adversaires moins « huppés », on n’avait pas su prendre beaucoup de points. On essaie d’inverser cette tendance. C’est un état d’esprit à avoir au quotidien. Maintenant, il faut trouver le juste équilibre pour être plus solide à l’extérieur.
Pour vous, on ne retrouve pas encore les mêmes valeurs à l’extérieur ?
Exactement. Il y a toujours une demi-heure qui nous fait défaut. A Metz, on n’y était pas du tout sur la première demi-heure. On a été dominé dans pas mal de domaines. Dès qu’on élève notre niveau, on fait reculer l’adversaire. Cela montre tout le caractère de notre groupe. Maintenant, il faut avoir cette constance à l’extérieur. On a aussi perdu des joueurs expérimentés comme Nicholas Opoku, Jérémy Gélin ou Gaël Kakuta, qui pouvaient amener cette maturité à des moments-clés. On a des profils différents et il faut progresser très vite. Metz était un gros test, on a appris de ce match-là. Il y a des erreurs qu’il ne faudra pas commettre sur les prochains déplacements.
Vous avez évoqué le public. Il est de moins en moins nombreux à la Licorne. Comment le vivez-vous ?
On fait ce métier pour donner des émotions, vivre de bons moments. Je prends du plaisir quand je vois des gamins descendre tout près du terrain avec le sourire. On va se concentrer sur le fait de gagner les matches à domicile, continuer à mettre cet engagement-là pour petit à petit remplir ce stade.
Depuis le début de saison, vous avez utilisé deux animations très différentes, avec tantôt une défense à quatre, tantôt une défense à cinq. Où en êtes-vous dans votre réflexion tactique ?
Chaque match a sa vérité. A Metz, notre intention était de ne pas se faire contrer, face à un adversaire qui a des joueurs de vitesse. Metz a gagné le rapport de forces sur la première demi-heure, mais notre intention n’était pas de rester bas. Ce sont les Messins qui ont joué très haut et nous ont posé des problèmes. Il y a toujours une organisation de base, mais le plus important c’est l’animation, les intentions et l’engagement. Il y a aussi une notion de qualité. Pour faire reculer un adversaire, on doit savoir ressortir le ballon. A Metz, en forçant le jeu, il y a aussi des pertes de balles qui nous ont pénalisés. Si on prend ce match, ce n’était pas une question d’animation mais de justesse technique pour faire reculer notre adversaire.
Propos recueillis par Romain PECHON
Crédits photo : Hugo Pfeiffer/Iconsport