Si la défaillance de Bordeaux fait parler, un autre club de l’ouest de la France vit des heures sombres. En dépit des promesses présidentielles du début de l’été, le club de Niort s’enfonce chaque jour un peu plus vers un dépôt de bilan. Une situation d’autant plus difficile à vivre pour Philippe Hinschberger, l’entraîneur des Chamois, que sa direction s’est murée dans le silence. Explications.
Niort pourrait bien disparaître !
Du haut de ses 64 ans, Philippe Hinschberger a déjà vécu beaucoup de choses en 46 ans passés dans le monde du football, d’abord en tant que joueur puis en qualité d’entraîneur depuis 1997. Pour autant, l’ancien coach d’Amiens n’a jamais connu une situation aussi critique que celle qu’il vit actuellement avec Niort. Pourtant, le club des Deux-Sèvres a lutté jusqu’au bout pour la remontée en Ligue 2. Quelques semaines plus tard, les Chamois sont plus que jamais au bord du gouffre.
Faute d’avoir su monter un budget suffisant, Niort a déjà subi une relégation administrative de la DNCG du National au National 2. Mais le malheur niortais ne devrait pas s’arrêter là. Criblé de dettes, notamment à l’égard de l’URSSAF, le club est en cessation de paiement et devrait déposer le bilan dans les prochains jours selon les informations de Foot Amateur. « Cette situation est horrible à vivre, on est tous épuisé, commente Philippe Hinschberger, dans les colonnes du Courrier de l’Ouest. Je suis bénévole depuis un mois, je ne suis pas payé. Mais je continue à me battre pour ce club qui me tient à cœur. »
Des dirigeants aux abonnés absents
« Je n’ai eu de cesse de tirer le signal d’alarme depuis la fin du championnat et jusqu’ici j’ai toujours vu juste, malheureusement, constate l’ancien entraîneur d’Amiens, Metz et Laval. À la reprise de l’entraînement, on vient nous dire que le club est à 90 % en National et tu apprends, quelques jours plus tard, que tu passes devant la DNCG avec des comptes qui ne sont pas certifiés. C’est bien beau d’arriver devant la Commission fédérale des clubs avec un budget a minima pour le National 2 mais en face il y a ces dettes qui sont très importantes. »
Et après une communication minimaliste à la reprise, avec notamment l’organisation d’une vision avec l’ensemble des salariés du club, le directeur général Mikaël Hanouna a littéralement disparu de la circulation. « La communication avec Mikaël Hanouna est coupée, on n’a aucune info, confire Hinschberger. On subit les événements de plein fouet, qui sont la résultante d’années d’errance sur le plan financier et de fausses promesses non tenues. » Une gestion rocambolesque qui pourrait bien avoir raison d’un club et peut-être bien précipiter la fin de carrière de Philippe Hinschberger.
Crédits photo : Kevin Domas/Icon Sport
C’est bien .lui qui critiquait la gestion de l’ASC a trouvé pire.