Philippe Hinschberger (Amiens SC) : « Si on peut faire parler de nous à Toulouse, on ne va pas s’en priver »

Hinschberger Amiens SC Toulouse
Christophe Saidi/FEP/Icon Sport

Trois jours après son court mais précieux succès contre Nancy, l’Amiens SC défie l’exact opposé au classement en se rendant chez Toulouse, le solide leader, pour le compte de la 29ème journée de Ligue 2. Et même s’il s’attend à souffrir, Philippe Hinschberger veut voir son équipe jouer le coup à fond, sans le moindre complexe. Entretien.

Philippe, cette victoire contre Nancy vous permet d’aborder Toulouse avec un peu moins de pression et surtout 36 points au compteur…

Elle nous a fait du bien comptablement et elle permet de continuer cette belle série à domicile. C’est clair que si on s’était pris les pieds dans le tapis avant de jouer Toulouse et Dijon… Je n’aurais pas aimé aborder ce match avec la peur au ventre en se disant que si on perd à Toulouse, le barragiste se rapproche.. Tu n’as pas envie de te remettre le feu. On a fait un grand pas, on a pris des points sur des équipes de queue de peloton qui gagnent aussi derrière. Tout le monde va s’accrocher, il reste dix matches, ce sera dur contre tout le monde. Toulouse est donc un déplacement que j’aborde avec beaucoup de sérénité. Toulouse a perdu un match à domicile mais le reste ils gagnent presque tout le temps et sur des scores élevés. C’est une équipe qui a une force de frappe évidente, qui est la meilleure attaque de L2 depuis la poule unique. Ils ont « monsieur plus » avec Van den Boomen.

C’est forcément un joueur dont il faut se méfier au regard de sa faculté à faire basculer un match fermé sur coup de pied arrêté…

Si on se focalise sur lui… Il y a du monde autour ! Les coups de pied arrêtés, c’est impossible de les éviter. Contre Nancy, on a failli encaisser sur un très joli coup franc de Bobichon. Si on concède trop de coups de pied arrêtés, c’est vrai que l’on multiplie nos chances d’encaisser. Sur les derniers matches, ils ont profité de coups de pied arrêtés pour débloquer des situations, c’est aussi leur grande force. Quand ça tourne moins bien, ils peuvent marquer sur corner ou coup franc. On est prévenu de tout ça. Ils attaquent beaucoup, laissent des espaces et on fera le maximum pour en profiter.

Ils sortent d’une lourde défaite à Caen, cela change-t-il beaucoup de choses dans l’approche du match ?

Ce sont des choses qui remettent les idées en place, comme on a perdu à Pau. Ca remet les pieds sur terre. Ca leur refait toucher un peu d’humanité. Une bonne défaite remet les idées en place. Avant ça, ils étaient sur cinq victoires d’affilée avec un goal-average de +13 ou +14 ! De temps en temps, ça peut être cyclique. Dunkerque a bien verrouillé l’affaire contre eux pendant trente minutes mais un match dure 95 minutes. Tu as beau être bon pendant une demi-heure, contre ce genre d’équipe rouleau compresseur, qui sait marquer à n’importe quel moment, ne s’énerve pas… Si on n’arrive pas à défendre costaud, si on ne réduit pas l’influence des joueurs-clés, ce sera un match compliqué. On a toujours des occasions pour marquer et je sais qu’on en aura demain parce qu’on est capable de peser.

De votre côté, vous n’avez pas grand-chose à perdre sur ce match où Toulouse part favori. Cela peut-il libérer vos joueurs qui pêchent à l’extérieur depuis le début de saison ?

Ca donne un côté moins dramatique à l’issue du match si on est amené à le perdre, sachant qu’ils n’ont pas de temps à perdre non plus. En cas de contre-performance, ça reviendra vite derrière eux. Il faut aborder ce match avec de la tranquillité, une envie de montrer une bonne image de l’Amiens SC, de mettre l’adversaire en difficulté autant qu’on pourra le faire. Ce sera un match assez spectaculaire parce qu’on va attaquer aussi. Si on peut faire parler de nous à Toulouse, on ne va pas s’en priver mais je veux juste que l’on joue avec nos arguments. Même si on marque moins à l’extérieur, on a toujours des occasions pour marquer. On en aura, c’est sûr. Je veux qu’on en profite et que l’on puisse lutter avec nos armes contre cette équipe de Toulouse.

Ressentez-vous une motivation supplémentaire au sein de votre groupe à l’idée de défier le leader ?

Ce sont des matches qui sont durs. Plutôt qu’essayer de prouver contre des gros, il vaut mieux tenter de prouver quand on a besoin de faire des choses et de gagner comme samedi. A Monaco, en quart de finale, tu veux montrer des trucs mais au bout du compte tu repars avec une défaite 2-0. Je ne vois en quoi c’est plus reluisant ou brillant d’aller jouer à Toulouse demain parce que ce sera un déplacement plus dur que ce qui nous attendra d’ici à la fin de saison. Je veux que l’on soit maintenu mathématiquement avant les deux derniers matches parce qu’on jouera le PFC et Auxerre.

Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER

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