Après avoir fait part de sa colère à Grenoble ou bien encore après la défaite à domicile face au Havre, Philippe Hinschberger était bien plus calme après le revers face au Paris FC (1-2), pour la toute dernière rencontre de la saison à domicile. Et pour cause, l’entraîneur de l’Amiens SC estime que son équipe a plutôt rendu une belle copie. Entretien.
Philippe, on vous imagine déçu après cette défaite pour le tout dernier match à domicile de l’Amiens SC cette saison…
Déçu du résultat mais pas du match, je suis même plutôt très satisfait du match. On a les occasions pour marquer, mais quand on ne punit pas… On a des situations très favorables en première mi-temps. On prend un but sur coup de pied arrêté, c’est dommageable, puis, un deuxième. Mais même à 2-0, on a les occasions pour marquer. On était présent, c’est ce qui était demandé. Il n’y a pas grand-chose à reprocher aux joueurs, si ce n’est l’efficacité. On aurait pu marquer deux buts ou trois buts. La défaite est sévère mais on connait aussi l’efficacité de Paris, ce n’est pas pour rien qu’ils sont quatrièmes. On a vraiment fait notre match, avec une très bonne entame, des décalages, des centres, une grosse occasion pour Chadrac (Akolo). On méritait un meilleur sort, mais on ne peut pas être déçu de notre comportement.
On a souvent fait le constat que vous n’étiez pas ridicule, mais il a toujours manqué quelque-chose…
On a aussi fait des matches avec de l’efficacité offensive, dans la période où on marquait beaucoup de buts. Je pense avec moins d’occasions que ce soir (ndlr : samedi soir), notamment la victoire ici contre Grenoble (4-1). On attendait autre chose que face au Havre. Il y avait toutes les conditions pour faire un gros match et on a été présent. Quand il faut taper on tape, quand il faut féliciter on félicite.
Même après une défaite…
Bien sûr ! Le score est ce qu’il est, on ne peut retenir que le score. Il y a aussi la manière, ce qu’on a fait dans le match. On n’a pas battu le Paris FC, mais on a fait un très bon match, en étant largement à la hauteur de cette équipe avec des qualités différentes c’est tout. On est moins bien entré dans notre deuxième mi-temps, c’est sûr. Après, on perd un ballon bête au milieu de terrain, ça débouche sur un corner et but. On doit faire mieux dans ce genre de situation. C’est un ballon qu’on ne doit pas perdre, dans notre propre camp, dans l’axe du terrain. Sans contre, il n’y a pas corner et il n’y a pas but. A petite cause, grands effets. C’est malheureux mais c’est comme ça.
C’était votre dernier match à la Licorne. Quel bilan tirez-vous du parcours à domicile de l’Amiens SC ?
On a remercié le public pour son soutien tout au long de la saison, en dépit de résultats parfois difficiles. Le bilan est largement insuffisant mais c’est comme ce match qui est un peu à l’image de la saison. Quand on affiche un bon visage, qu’on a un bon comportement, qu’on rend une bonne copie, on peut se dire que c’est pas si mal même si on peut avoir des regrets. L’accumulation de victoires à domicile pendant trois mois nous a aussi fait du bien et nous a permis de nous maintenir. Il faut surfer sur ça et réfléchir à ça en prévision de la saison prochaine. Comment on a fait ? Quels ingrédients on a mis pour marquer ? Il y a des leçons à tirer.
Cette saison était celle de l’inconstance avec trois quatre premiers mois difficiles, une embellie sur trois mois et une fin de saison plus difficile.
N’est-ce pas un peu spécial d’assister à cet envahissement de terrain à la fin du match, à des scènes de joie après une telle saison ?
De temps en temps, il faut oublier le contexte. C’était une belle soirée, on a eu un beau match, il faisait beau, le stade était plein. C’est bien aussi que les gens aient pu venir communiquer, fouler la pelouse. Le résultat n’est pas au bout, mais personne ne peut nous en vouloir après un match comme ça. C’était plutôt fort sympathique.
L’Amiens SC est treizième avant la dernière journée de championnat. La lecture de ce classement est-elle douloureuse ?
Le classement est ce qu’il est, c’est le classement qu’on mérite, qui reflète ce qu’on a fait sur une saison. Même si ça fait mal, c’est la vérité. Si on veut s’améliorer, il faut gagner en efficacité dans les trente derniers mètres. On peut regretter un manque de justesse dans le jeu combiné. Si on est meilleur dans ces domaines, on pourra améliorer notre classement la saison prochaine, ce qui est l’objectif. En attendant, cette saison était celle de l’inconstance avec trois quatre premiers mois difficiles, une embellie sur trois mois et une fin de saison plus difficile.
Propos recueillis par Romain PECHON