Dix-huitième avec une seule victoire au compteur après dix journées, l’Amiens SC accueille le leader Toulouse et son parcours quasi parfait avec un seul revers à son actif. Un choc des extrêmes déséquilibrés sur le papier qui n’empêche pas Philippe Hinschberger d’espérer une première victoire à domicile cette saison. Histoire de peut-être faire sauter un verrou psychologique et surtout de retrouver le goût du succès. Entretien.
C’est un énorme défi qui vous attend…
Ça va être un gros match pour nous dans notre situation. Ce sera plus compliqué pour nous que pour Toulouse. Il y a un contexte ou il y aura du monde au stade et j’attends que l’on soit présent. Bien sûr que l’on va chercher un résultat, c’est une évidence, mais déjà dans notre contenu, nos attitudes, notre comportement, on sait que si on n’est pas à un certain niveau, ce sera difficile pour nous parce que Toulouse ne se contente pas de miettes. Ils prennent beaucoup de choses et les miettes sont plutôt pour l’adversaire.
On n’a pas à avoir peur non plus en abordant ce match. Il faut que l’on soit bien conscient de nos forces et nos faiblesses aussi, bien analyser l’adversaire pour savoir où on peut faire mal et dans quelle mesure on peut se mettre le moins possible en difficulté. Il ne faut surtout pas être frileux parce que si on l’est trop, ça ne va pas bien se passer. Il faut qu’on arrive à poser des problèmes à cette belle équipe. Après, c’est toujours la même chose. C’est porter nos actions offensives, mettre du punch là-dedans, dans nos récupérations, qu’on les empêche de s’exprimer dans la mesure du possible et en toute légalité, bien sûr.
Le fait que Toulouse ait été battu lundi, ça change quelque chose ?
Si on avait la possibilité de perdre un match sur dix, je signerais de suite. Il n’y a certainement pas péril en la demeure pour Toulouse. Ca humanise un peu cette équipe sur le début du championnat, parce qu’ils ont survolé largement. Ils ont vingt-trois points, c’est un total énorme. Ils sont comme tout le monde, ils ont parfois eu un peu de réussite en plus ou en mois qui fait que ça donne une victoire, un nul ou une défaite. A part quand tu prends une belle branlée, il n’y a jamais une grande différence. C’est une équipe qui va se repositionner, réagir tout de suite parce que c’est une très bonne équipe.
Ils sont sûrs de leur force et je ne me fais pas du tout d’illusion par rapport à tout ça. Pour nous, ça reste un gros match à faire contre une très belle équipe, très complète. Le fait qu’ils aient perdu, ça doit bien arriver à un moment donné et ce n’est pas ça qui doit les empêcher de dormir. C’est un gros rouleau-compresseur qui épuise ses adversaires avec une forte possession de balle mais également du jeu vertical, de la vitesse, des coups de pied arrêtés. Ils ne présentent que très peu de faiblesse.
L’idée est avant tout de les contenir ou bien d’essayer de prendre son destin en mains ?
Les deux. Si on ne les contient pas assez, ils vont avoir trop de libertés pour s’exprimer parce qu’ils ont de très bons joueurs, sont très complets à tous les postes. Ils peuvent jouer en possession, contrer, avoir du jeu long, combiné, des coups de pied arrêtés. Globalement, et ce n’est pas pour flatter, mais ils ont très peu de points faibles. Ceux qu’ils ont sont ceux que tout le monde a à la perte du ballon, ces choses-là. Ils ont la plus grosse possession en Ligue 2. Il y a ça à faire, c’est à dire les freiner sur ce qu’ils savent faire, leurs points forts, leurs joueurs-clés, couper les relations-types qu’ils peuvent avoir. Après, on doit aussi prendre les affaires en main parce que si on ne fait que les regarder jouer, ça ne passera pas.
On n’a beaucoup parlé de pression à domicile depuis le début de saison. Elle sera peut-être différente contre le leader où vous partez dans une position d’outsider…
La pression, c’est ridicule à vrai dire. Ce n’est pas compliqué, on joue le leader et on est à la recherche de notre première victoire à domicile. Ce sera peut-être demain, on va tout faire pour que ça le soit. Si ça n’est pas demain, ce sera la prochaine fois. A un moment donné, il faut que l’on gagne un match à domicile pour déclencher quelque chose, avoir un déclic psychologique. Les adversaires se déplacent ici et ont l’impression de venir se servir et c’est une image insupportable. On n’a pas de pression supplémentaire à cause du diffuseur. Quand tu joues le premier, c’est souvent le samedi après-midi ou le lundi soir, voilà. Je l’ai connu l’année dernière parce qu’on était plutôt bien classé et on était pas mal télévisé, mais ce n’est pas parce qu’il y a trois caméras en plus que ça doit nous stresser.
Propos recueillis par Romain PECHON