Deux jours après le frustrant match nul de l’Amiens SC face au Havre, dans la lignée de dernières prestations plutôt abouties mais sans le résultat suprême au rendez-vous, Philippe Hinschberger continue de pester sur les grossières erreurs commises par son équipe. Explications.
Philippe, comment avez-vous géré la situation avec Tolu depuis samedi ?
Il a raté un but, ça arrive à tout le monde. Bien sûr, ça énerve un attaquant qui rate ce genre de ballon, maintenant je ne peux pas lui en vouloir. Ca ne sert à rien de ressasser ça, il faut qu’on passe à autre chose. Cela nous aurait certainement bien aidés mais ce n’est pas écrit non plus qu’on aurait gagné ce match. En tout cas, je trouve que ça aurait pu valider notre bonne première mi-temps. On sait qu’il peut faire preuve de maladresse comme il peut marquer des buts Ligue des Champions. J’aurais bien aimé qu’il marque ce but, qui prouve qu’on sait bien se déplacer, en étant dans la zone où il n’y a jamais personne. Il est très frustré aussi.
Psychologiquement, ce n’est pas difficile de passer outre ?
Maintenant, c’est comme un garçon qui rate un penalty, il faut vite passer à autre chose, ne pas rester sur un geste malheureux. La prochaine fois que ça lui arrivera, il faudra juste qu’il choisisse le bon appui, le bon pied, pour au moins pousser un ballon à deux mètres. Je ne me prends pas la tête et on ne va pas mettre en place une cellule psychologique autour de Tolu parce qu’il a raté un but tout fait. Cela arrive à tout le monde. On parle du but de Tolu mais notre comportement sur le coup de pied arrêté face au Havre est un scandale. On sait qui est ciblé, Lloris. Regardez le but du Havre à Guingamp, c’est exactement le même. Sebastian Ring lâche Thiaré alors qu’il est dessus ! On se demande comment c’est possible.
Cette erreur suscite au moins autant de colère que le raté de Tolu…
Le jeu demande des erreurs mais tu n’es pas obligé de les faire sur des choses ciblées, révisées et présentées à la vidéo. Entre un coup franc concédé bêtement par Doums (Fofana), qui avait le voile et que je m’apprêtais à changer, notre manque d’agressivité sur le premier ballon et notre sieste sur la remise, c’est autant déplorable que rater un but tout fait. Ce n’est pas comme si on n’était pas prévenu. On doit grandir là-dessus. A part contre Laval, on prend tout le temps un but ! Et le seul match où on ne prend pas de but, on gagne. Il faut faire plus attention. La somme de toutes ces petites erreurs coûte cher, sachant qu’on a aussi eu les contres qui doivent être mieux joués pour aller au bout.
Propos recueillis par Romain PECHON