Philippe Hinschberger (Amiens SC) : « L’idée est de rejouer avec deux attaquants »

Hinschberger Amiens SC
Dave Winter/FEP/Icon Sport

Après une première saison jugée « mouvementée et usante« , Philippe Hinschberger a une idée bien précise des évolutions à apporter durant l’intersaison pour faire mieux qu’une triste quatorzième place. Schéma tactique reconduit ou non, recrutement spécifique dans les couloirs, volonté de travailler avec un groupe plus restreint, l’entraîneur de l’Amiens SC en dit plus sur sa vision de choses. 

La défense à trois reconduite ?

« Pour jouer à trois derrière, il faut déjà trois bons défenseurs centraux, dont deux stoppeurs capables d’être actifs sur les côtés. Jouer à trois derrière te permet aussi de jouer plus facilement avec deux attaquants que quand tu es à quatre derrière où tu es dans l’obligation de jouer en 4-4-2 à plat ou en 4-4-2 losange avec le risque d’avoir des attaquants un peu isolés ou des excentrés un peu perdus. En tout cas, j’ai trouvé intéressant de jouer avec deux attaquants cette saison. On remarque aussi que nos statistiques étaient bonnes depuis qu’on a joué à trois derrière. On défend plutôt bien et on a pas mal marqué, surtout à domicile. Tout ça me donne donc l’idée de surtout rejouer avec deux attaquants la saison prochaine. Pour cela, il faudra que j’organise mon équipe autour pour qu’elle soit la plus performante possible. »

Un recrutement axé sur des pistons ?

« Piston et latéral, ce n’est pas tout à fait le même profil. Il faut se laisser la possibilité de recruter des joueurs capables de redevenir des latéraux. Cette saison, c’était le cas de Formose Mendy si on était repassé à quatre qui aurait très bien pu jouer latéral droit. Par contre, il faut faire attention au profil recruté et aux gens capables de tenir les postes sur les côtés. L’an dernier, on a commencé à quatre et on a fini à trois, ce sera peut-être l’inverse la saison prochaine. L’objectif étant de trouver la meilleure formule. Sur les côtés, j’aime bien parler d’ailier défendant plutôt que de latéraux défensifs quand on joue à cinq. Jouer avec un latéral qui va un peu s’engager ou un ailier qui va défendre, ce n’est pas pareil et ça dit sur ce que tu as envie de faire et ton ambition dans le jeu. De mon côté, je suis pour la prise de risque, pour voir du jeu. Il y a des gens qui défendent à cinq et d’autres qui défendent à trois avec un piston très haut et un autre peut rester en couverture pour garder une sorte de défense à quatre et un certain équilibre. De la hauteur où tu envoies tes pistons défendre dépend leur appellation. C’est pour ça que je parle d’ailier parce que ça veut dire attaquer. J’aimerais que mes pistons attaquent 80% du match. »

Une attention portée sur l’humain

« Il faut des gens qui viennent pour un vrai projet sur deux ou trois ans, qu’ils soient identifiés au club et au projet. Amiens a les moyens de mettre des salaires qui peuvent être attractifs sur quelques joueurs. Ensuite, pour connaître l’homme, il suffit de l’appeler, ce que je fais toujours, connaître un petit peu pas mal de choses de ce qui peut être important en ce qui concerne l’être humain avant le footballeur. On tente de ne pas se tromper. Sur les gens qu’on a recruté une fois que je suis arrivé, je l’ai fait à chaque fois. Des garçons comme Fofana, Pavlovic, Dossevi, Benet, il y a eu cette prise d’information qui est très importante au moment de recruter un joueur et puis il y a tout ce qu’il y a dans l’année. Il faut de temps en temps leur demander si la famille va bien, si elle se sent bien par ici. Ce sont des choses à prendre en considération. Parfois un joueur est à la rue pendant un ou deux mois, tu te demandes ce qu’il a, et c’est peut-être sa nana qui s’est barrée et il ne le dira jamais. Il faut être assez malin pour aller à la pêche aux infos. Si tu n’es pas bien dans ta tête, c’est difficile d’être bien avec tes pieds. C’est un travail en continu que l’on oublie de faire de temps en temps. »

La volonté d’un groupe plus restreint

« J’insiste sur une chose, c’est le nombre de joueurs dans mon effectif. J’en veux 22 et je ne vais pas transiger là-dessus. On a prévu que tout le monde ne soit pas là à la reprise. Ça se fera ou pas. Le club doit anticiper sur ces gens dont je ne désire pas la venue ou le retour pour que l’on trouve une solution. En tout cas, il y a des joueurs qui ne sont pas prévus au retour de la saison. Il ne faut pas refaire comme cette saison où dix mecs présents au début de saison n’étaient plus là après. Il n’y a aucun intérêt. Dans une année, tu es moins emmerdé à bouger de poste un joueur avec un effectif moindre pour un match qu’à traîner des joueurs qui ne jouent jamais, c’est évident. On repartira l’année prochaine avec un groupe restreint. Doubler les postes, ça amène à vingt joueurs de champ, globalement. Pour des centraux, il en faut trois et un jeune pour une blessure ou une suspension. Pour les latéraux, tu en prends trois dont un qui peut jouer des deux côtés. Ce n’est pas la peine d’avoir pléthore de joueurs. Quatre attaquants, c’est bien, mais si tu ne joues qu’avec un attaquant, c’est trop. C’est comme ça que je vois les choses. »

Propos recueillis par Romain PECHON

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