En concédant sa douzième défaite de la saison à Auxerre, l’Amiens SC n’a pas pu terminer mieux qu’à une quatorzième place extrêmement décevante au regard des ambitions affichées au début de saison. Pour autant, Philippe Hinschberger ne cachait pas son soulagement au moment de procéder à un premier bilan de la saison, n’oubliant pas que le club picard a longtemps lutté pour sa survie en Ligue 2. Entretien.
Philippe, êtes-vous satisfait de la résistance offerte par l’Amiens SC ?
Oui. Je me dis que le scénario aurait pu être différent avec cette grosse occasion d’ouvrir le score. Notre objectif en venant ici, sachant qu’on a plus rien à jouer et qu’on affronte une équipe qui veut aller chercher la Ligue 1 dans un stade plein, était de prendre du plaisir et de respecter l’adversaire et le championnat. On a eu un comportement irréprochable, je ne parle pas de nos maladresses techniques. Sur l’ensemble du match, on a rempli notre mission. On a des occasions pour marquer et on est même un peu revenu au score en fin de match. Après Auxerre a beaucoup poussé, a un nombre impressionnant de tirs cadrés (ndlr : 8). Je suis satisfait de notre état d’esprit, de notre engagement. On a donné du fil à retordre à Auxerre, même s’ils ont logiquement dominé, en se procurant beaucoup d’occasions. C’était une belle soirée.
Il n’a jamais manqué grand-chose mais ce n’est finalement jamais passé cette saison dans ce genre de rencontre…
C’est pour ça que tu es quatorzième ! A 2-0, Auxerre a reculé, voulant assurer le score, ça nous permet de ressortir plus facilement le ballon, de nous procurer des occasions. Avant ça, on a quand même la grosse occasion de Tolu et quelques déboulés de Badji sur le côté gauche. On a eu un peu plus de place pour jouer sur les 25 dernières minutes.
Dans quel état d’esprit terminez-vous cette saison ?
Je termine avec le sentiment du devoir accompli. C’était une saison assez mouvementée dans tous les sens du terme, bien plus mouvementée que ce que j’ai l’habitude de connaître. J’aspire à beaucoup plus de calme pour l’année prochaine, à commencer avec notre effectif. Il faut qu’on puisse rentrer de plain-pied dans notre championnat, qu’on ne soit pas là à remonter au coeur de l’hiver une échelle qu’on n’a pas su prendre au bon moment. On a beau dire ce qu’on veut, on était 19e au mois de novembre. Il fallait se sortir de ce piège, de ce guêpier et les joueurs ont été présents pour redresser la barre quand c’était difficile. Il faut leur rendre hommage par rapport à tout ça.
La balle est désormais dans le camp de vos dirigeants…
Elle est dans notre camp à tous. On fait des choses en commun. J’insiste sur une chose, c’est le nombre de joueurs dans mon effectif. J’en veux 22 et je ne vais pas transiger là-dessus. Après, le recrutement, les joueurs qui vont partir, on aura sans doute des mouvements sur les mois de juillet et août mais il ne faut pas qu’il y en ait trop. J’ai aussi fixé des objectifs d’amélioration à propos de notre jeu, de nos ressorties de balle. Il faut aussi qu’on améliore notre comportement à l’extérieur, notre faculté à gagner à l’extérieur. Ce serait bien aussi de ne pas attendre le sixième ou septième match à domicile pour commencer à gagner.
Diriez-vous que tout est à jeter à l’issue de cette première saison à la tête de l’Amiens SC ?
Non, sinon on ne serait pas quatorzième mais en posture plus délicate. On est en mesure d’attendre mieux de l’Amiens SC, c’est une certitude. On ne va pas parler de circonstances atténuantes mais plutôt d’événements de la saison qui ont fait que ça n’a jamais été un long fleuve tranquille. Même sur la fin, on a eu un trou d’air contre Le Havre, il y a aussi eu la première mi-temps à Grenoble. On a aussi su faire un nul à Dunkerque contre une équipe qui jouait sa peau, de ramener un nul de Grenoble qui n’était pas sauvé ou bien encore de venir à Auxerre en donnant du fil à retordre à notre adversaire. On sait qu’on peut être une bonne équipe, mais je veux qu’on le soit dès la première journée l’an prochain.
Propos recueillis par Romain PECHON