Frustré avant la trêve par le match nul de l’Amiens SC contre Dijon, Philippe Hinschberger attend de son équipe qu’elle reprenne sa marche en avant contre Valenciennes, en renouant enfin avec la victoire à l’extérieur et surtout en faisant un pas conséquent en avant dans la course au maintien. Entretien.
Philippe, on imagine que vous abordez le sprint final avec un seul objectif : obtenir le maintien le plus vite possible…
C’est tout à fait ça. Cela fait un bout de temps qu’on est là-dessus. On est très proche, il nous manque juste quelques points à aller chercher mais c’est toujours les plus difficiles. Tu penses que tu vas le faire facilement, en te disant qu’il faut gagner un match et demi. Depuis trois-quatre mois, on a gagné pas mal de matches et on peut donc se dire que ça va le faire. C’est même inférieur à notre rythme depuis le début de saison, et quand on se rappelle de notre début de saison… Sauf qu’à un moment donné, il faut gagner les matches et prendre des points. C’est la vérité et notre objectif est là. Au-delà même d’aller chercher notre deuxième victoire à l’extérieur, parce que j’espère qu’on ne finira pas avec une seule victoire – ce qui sera ma pire performance depuis bien longtemps, il est temps d’assurer notre présence en Ligue 2 la saison prochaine.
Et ça pourrait aller vite sur ce mois d’avril…
C’est vrai qu’il est très chargé. Sur ces six matches, on a quand même moyen d’aller chercher quelques points. Il faudra qu’on le fasse, c’est notre objectif. Si on peut éviter d’attendre les derniers matches, ce serait intelligent.
Le risque n’est-il pas justement de se relâcher de manière un peu inconsciente après tous les efforts fournis durant l’hiver en passant peut-être que le plus dur est fait aujourd’hui ?
Oui et non. En mars, on s’est un peu fait surprendre à Toulouse, sur un score inhabituel pour nous. Maintenant, on reste sur deux matches de bonne facture contre Nancy et Dijon à domicile. Sur ces deux matches, on doit être à dix ou douze occasions de but. On a aussi su bien réagir au niveau de l’état d’esprit après la gifle de Toulouse. Sur nos derniers déplacements, si on occulte Toulouse, on peut avoir beaucoup de regrets. On s’est un peu sabordé sur le mois de mars, on peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Je ne pense pas qu’il y ait eu de relâchement et je suis très attentif à cela.
Pensez-vous que votre groupe a bien retenu la leçon après ses désillusions de mars ?
On ne sait jamais. Une leçon ça peut se retenir mais tu peux aussi avoir un ballon perdu, une erreur qui remet en scène l’adversaire. C’est ce qui s’est passé dernièrement sur des faits de jeu qui ont amoindri nos performances. On est coutumier de ça avec des garçons qui jouent parfois avec le feu dans de mauvaises zones. Même à domicile, on a fait souffler des braises contre Niort et Nîmes. Maintenant, on a aussi décidé de prendre un chemin offensif avec deux attaquants, plus Kader (Bamba). Avec ça, tu défends pas beaucoup entre guillemets, quand tu rajoutes à ça (Arnaud) Lusamba, (Jessy) Benet et (Matthieu) Dossevi, c’est difficile de faire plus offensif. On prend ce risque là qui est payant à domicile mais qui peut aussi se retourner contre toi. On l’a payé à Toulouse mais ce sera un autre match à Valenciennes. Ils sont un point derrière nous, ils cherchent aussi à bien finir leur saison à domicile, ils veulent nous passer devant. Ce sera un vrai match avec de l’impact.
Il ne faut pas gâcher tout ce qu’on a fait sur les cinq derniers mois.
Etes-vous tenté de revoir un peu vos plans en enlevant justement un joueur offensif ?
Bien sûr, surtout avec Aliou (Badji) qui n’est pas là. Est-ce qu’on commence seulement avec deux attaquants ou pas. Je n’ai pas trop la réponse pour l’instant. On peut manquer de poids aussi, on s’est déjà rendu compte que c’était moins bien quand on jouait avec un seul des deux grands en pointe. On a tenté des choses cette semaine, je n’ai pas encore vraiment pris ma décision. Après il y a aussi une notion de système avec Valenciennes qui est repassé à trois derrière avec succès depuis quelques matches. Il y aura des rapports de forces, à savoir qui prend le dessus sur les côtés, qui domine dans le milieu de terrain. C’est surtout dans ces deux zones que ça va se jouer.
Vous n’avez aucun doute sur la finalité de cette saison ?
Non. Il faut rester toujours attentif à la décompression, au fait que ça peut paraître facile. Il ne faut pas gâcher tout ce qu’on a fait sur les cinq derniers mois. Il s’agit de terminer le boulot, qui est de maintenir le club en Ligue 2. Il nous manque cinq points en gros et ça doit nous maintenir en éveil sur cette fin de saison. Au-delà de prendre les points pour se maintenir, est-ce qu’on va se contenter de ça ? Il reste trois matches à domicile, est-ce qu’on a envie de les gagner pour concrétiser une bonne saison à domicile ? C’est mon objectif et c’est celui que j’ai fixé aux joueurs. J’espère que je serai entendu.
Propos recueillis par Romain PECHON