En passe de valider une qualification assez aisée pour les seizièmes de finale de la coupe de France, l’Amiens SC a fini par jouer avec le feu en Bretagne en permettant à Guingamp de revenir dans la partie en milieu de seconde période (2-3). Conscient que ce petit relâchement aurait pu coûter cher, Philippe Hinschberger voulait néanmoins avant tout positiver après ce neuvième match de rang sans défaite. Entretien.
Philippe, c’était un vrai match de coupe au cours duquel vous êtes un peu passé par toutes les émotions…
Il y a eu pas mal de rebondissements, oui. Je trouve que l’on a fait une très bonne première mi-temps avec des occasions d’entrée et ça ne me semblait pas usurpé que l’on soit en tête à la pause. On a vu d’entrée de deuxième que Guingamp revenait avec d’autres intentions, voulait presser très haut. Ils ont mis une grosse pression sur cette deuxième période. Dans l’esprit de tout le monde, on pensait que le troisième but permettait de gagner le match. Après, quand on encaisse, les mouches changent d’âne et il est vrai qu’à la fin ça sentait beaucoup le 3-3. On a subi en deuxième, on a moins bien gardé les ballons devant. L’adversaire a aussi fait une grosse mi-temps, faut le reconnaître.
Quel sentiment prédomine ?
On est venu se qualifier à Guingamp, on ne va pas commencer à refaire le match. La première mi-temps était en notre faveur, la deuxième plutôt pour Guingamp, il y a eu de la réussite des deux côtés, je crois qu’on a vu un bon match de football. On est très heureux de la qualification et demain on aura déjà oublié le score. Notre première nous a permis de récupérer beaucoup de ballons, de ressortir propre et d’être efficace. On aurait bien voulu que ça se passe comme ça en deuxième mi-temps mais il ne faut pas oublier qu’il y avait un adversaire qui a montré la deuxième facette de son talent en deuxième mi-temps avec de jolis buts, des situations, des occasions. Je n’ai pas le sentiment qu’on ait beaucoup de balles pour tuer le match à la fin. On est resté sous la menace jusqu’au bout. Ce n’est pas illogique que l’on puisse souffrir une mi-temps contre une belle équipe de Guingamp.
Peut-on dire que c’est un bon avertissement avant d’aller jouer à Paris en championnat ?
On était tous un peu porté par l’enthousiasme. A 3-0, tu penses que le match est terminé. Même si tu sens que Guingamp est reparti fort, tu as toujours un peu maîtrisé. Ce but arrive et entre l’adversaire qui pousse, se fait houspiller par son public… Les supporters étaient durs. Guingamp faisait son match, même mené 2-0. Et puis d’un coup, les mecs sortent comme des héros. Le supporter est versatile, on le sait. Il y a eu le relâchement, ne plus garder le ballon devant, défendre moins bien, perdre un peu les ballons, être en retard sur corner. Toutes ces choses-là amènent des désagréments et tu te remets en difficulté. Si tu fais 3-3 et que tu perds aux penalties, tu as les boules parce que tu menais quand même 3-0. C’est un avertissement. Tu es content, mais.
En attendant, la série se poursuit !
On surfe sur une dynamique positive, tout le monde l’a bien saisi et a envie de se faire plaisir. La saison n’est pas terminée bien sûr, mais on peut prendre du plaisir aujourd’hui après avoir souffert pendant deux ou trois mois.
Qu’avez-vous pensé du match de Bongani Zungu ?
Il a été propre, je trouve. On a eu pas mal le ballon quand on était sur le terrain donc c’était plutôt pas mal pour lui. Après l’heure de jeu, c’est devenu difficile.
Maintenant on imagine que vous souhaitez jouer à domicile peu importe l’adversaire…
On peut toujours souhaiter ce que l’on veut, mais l’objectif sera ce que donne le tirage au sort. Notre objectif était de passer, c’était un bon tirage, ça allait faire un bon match de foot. Ca s’est joué sur pas grand chose au final mais on a quand même bien maîtrisé pendant une heure.
Propos recueillis par Romain PECHON