Après quatre défaites en championnat, l’Amiens SC a réussi à stopper la spirale négative en faisant preuve de sérieux et d’application face à la faible équipe de l’Aiglon du Lamentin (10-0), samedi à l’occasion du huitième tour de coupe de France. Une performance qui « remet l’église au milieu du village » selon Philippe Hinschberger. Entretien.
Philippe, quel est votre sentiment après ce très large succès de l’Amiens SC ?
Les joueurs ont été sérieux en prenant le match par le bon bout, on n’a pas cherché à en rajouter du début à la fin, avec un jeu vertical et combiné. On a trouvé beaucoup de solutions, ce n’est jamais évident de marquer autant et d’avoir autant d’occasions. Je tiens à les féliciter pour leur professionnalisme. On a fait parler la différence de divisions en prenant le match par le bon bout, avec le très bon comportement.
Tout part de là dans ce genre de match où le petit peut espérer si l’état d’esprit n’est pas au rendez-vous…
Il y a deux manières de voir les choses dans ce genre d’affrontement, soit tu commences à combattre dans de mauvaises directions, l’arbitrage, le public, soit tu restes concentré dans ce que tu as à faire. Au-delà du score, j’ai vraiment aimé notre sérieux. On n’a jamais été en danger dans ce match, on n’a jamais laissé espérer notre adversaire.
Dix buts, c’est au-delà même de vos espérances ?
A partir de 4 ou 5 buts, c’est irrationnel et un peu anecdotique, même si c’est difficile pour l’adversaire. On a su le respecter jusqu’au bout et le respecter c’est aussi le battre.. Si on voulait tout de suite mettre notre patte, il fallait être agressif dès le départ, même en empêchant le Lamentin de ressortir de derrière. L’objectif était de se qualifier, 10-0, c’est rare, ça veut dire que mes joueurs ont su se faire plaisir dans le sérieux. On a pu aligner beaucoup de situations, d’occasions qui ont débouché sur des buts, des barres et des corners. Je ne me rappelle sur un match de coupe, face à un adversaire plus faible, avoir autant d’occasions. C’est un match qu’on aurait pu rater et dans lequel l’adversaire aurait pu marquer un but sur pas grand chose. Je suis donc content qu’on ait retrouvé un jeu très propre techniquement aussi.
Même si ça reste un match de coupe, cela permet de partir en vacances sur une bonne note…
Je suis content parce qu’on a retrouvé un peu d’efficacité, ce qui est un aspect positif. Même si on n’a pas affronté une équipe de Ligue 2, ça doit aussi donner des idées à mon groupe, même si ce n’était pas un match de Ligue 2. J’ai aimé les passes dans les demi-espaces pour des joueurs difficiles à attraper comme Benet, Gomis ou Kakuta qui après de bonnes orientations sont capables de mettre de très bons ballon. Cissé a mis trois buts, Tolu en a mis deux, Benet et Kakuta ont mis leurs premiers buts, tout ça sont des aspects obligatoirement positifs.
C’est possible de tirer des enseignements d’un tel match ?
Ce match me rassure, même si c’était une équipe de Régional 1 et pas de Ligue 2, je le trouve logique après trois derniers matches, où on était ressorti frustré de notre manque d’efficacité offensive. A un moment donné, trouver de l’efficacité offensive ça fait du bien et marquer des buts reste la finalité quand tu as le ballon. Tout ça vient fructifier notre manque d’efficacité des derniers matches. J’ai vu que Sochaux est tombé contre une N3, même si le contexte était différent et que toutes les conditions étaient réunies pour qu’on fasse un bon match. On ne va pas non plus sauter au plafond mais il fallait être présent et dans notre situation ce n’était pas si facile, notamment psychologiquement. Sans tirer de conclusion, ça remet un peu l’église au milieu du village.
Propos recueillis par Romain PECHON