Philippe Hinschberger (Amiens SC) : « Ça reste quand même un match moins difficile que Le Havre »

Déçu mais pas abattu après la défaite de l’Amiens SC à Caen (3-1), Philippe Hinschberger a surtout pesté contre le manque d’impact de son attaque, estimant que son équipe n’était pas vraiment en difficulté avant l’entame ratée de seconde période. Entretien. 

Philippe, êtes-vous d’accord pour dire qu’il y avait trop d’insuffisances pour que l’Amiens SC espère un autre résultat ? 

Le football est binaire. La première période est plutôt cohérente défensivement. On n’a pas concédé grand-chose, mis à part les coups de pied arrêtés. On a un penalty plutôt heureux et tu peux rentrer à 1-0 à la mi-temps. Finalement, tu es mené 1-0 à la 46e et les choses s’inversent, il n’y a pas la peine d’aller chercher plus loin. Maintenant, je ne suis pas trop content des buts encaissés, il y a mieux à faire à chaque fois. Globalement, on ne fait pas un grand match, on n’a été que douze fois dans la surface de réparation adverse. On oublie de prendre la profondeur, on est souvent dos au jeu, on oublie d’avancer. Ceci étant, un nul à la mi-temps ne me semblait pas illogique.

Le problème est que vous attaquez très mal votre deuxième mi-temps…

Sur le premier but, Formose (Mendy) fait une erreur, sur le troisième on laisse Thomas marquer de la tête alors que c’est une équipe qui a marqué 50% de ses buts sur coups de pied arrêtés. Ils étaient prévenus. Sur ce match, on a encore oublié de courir vers le but mais le penalty est un tournant. On a aussi mal joué nos contres en première période. Maintenant, si tu mènes 1-0 à la mi-temps avec le penalty, tu ne sais pas ce que ça peut donner en deuxième période, tout en sachant que l’ouverture du score est quand même importante. On est aussi conscient que notre entame de seconde période est insuffisante. On a concédé trop de choses et Régis nous fait encore quelques arrêts sans quoi ce match peut faire mal. Après à 2-0, le match est presque fini.

Ce match est un brutal coup d’arrêt pour l’Amiens SC…

On n’allait pas tout gagner non plus. Le seul truc est qu’on a manqué de verticalité. En première période, on fait circuler le ballon contre une équipe de Caen qui nous a jamais bousculé dans notre moitié de terrain. Par contre, on n’a pas trouvé beaucoup de solutions pour entrer dans la surface de réparation. C’était un peu mieux sur la fin de match quand ça s’est un peu débridé. On n’a juste pas assez utilisé le chemin le plus court vers le but. Globalement, j’ai préféré notre fin de match où on s’est au moins approché un peu du but de l’adversaire.

Dans la manière, cela vous fait-il un peu penser au match au Havre ?

Ça reste quand même un match moins difficile pour nous. Au Havre, on a eu du mal à attraper le ballon, face à une équipe au-dessus de nous techniquement. Sur ce match, ils ont mis du poids devant et ils l’ont bien utilisé avec un Alexandre Mendy qui garde 100% des ballons. En plus, ils ont des mecs qui tracent, qui font des appels. C’est dur mais c’est une équipe qui nous correspond peut-être davantage. Au Havre, j’ai l’impression qu’on avait traversé notre match sans jamais pouvoir les inquiéter. Là, on a quand même des situations qu’on peut encore mieux jouer.  Même si on n’est rentré que douze fois dans la surface, ce qui fait en moyenne une fois toutes les huit minutes. Ce n’est pas la première fois mais ce n’est pas que la faute de mes attaquants. On n’a pas fait un excellent match.

Propos recueillis par Romain PECHON