Si l’Amiens SC a progressivement dévissé après un bon début de saison, c’est avant tout parce que son attaque s’est grippée puis affaiblie avec le départ non compensé de Tolu Arokodare. Et alors que le mois d’avril n’a fait que confirmer les limites intrinsèques de son secteur offensif, Patrice Descamps veut croire en un sursaut sur les cinq matches restant à disputer.
L’Amiens SC n’est plus vraiment d’attaque
Avec 13 buts marqués depuis le début de la phase retour, soit une moyenne de 0,86 but par match (15 rencontres), l’Amiens SC est tout simplement la pire attaque de Ligue 2 sur la période, à égalité avec la lanterne rouge niortaise. Sur l’ensemble de la saison, le club présidé par Bernard Joannin affiche un triste bilan de 34 buts inscrits en 33 matches, soit la seizième performance du championnat. La résultante d’un mercato hivernal raté avec le recrutement avorté de Kalifa Coulibaly. De ce fait, Philippe Hinschberger puis Patrice Descamps ont dû composer avec l’expérimenté et vieillissant Papiss Cissé (37 ans) ainsi que l’inexpérimenté et encore frêle George Ilenikhena (16 ans). Un tandem qui montre ses limites et qui explique en partie pourquoi le club picard a vu ses espoirs de se mêler à la lutte à la montée s’envoler au fil des semaines.
Depuis son premier but à Bordeaux le 13 janvier dernier, George Ilenikhena est à vrai dire assez discret pour ne pas dire quelconque. De son côté, Papiss Cissé n’a plus fait trembler les filets depuis plus de deux mois et son but plein d’opportuniste, là aussi, contre Bordeaux. Quant à Janis Antiste, présenté comme le successeur désigné de Tolu Arokodare, il souffle chaud et le froid après des débuts plutôt prometteurs. Et comme ses deux partenaires, son compteur but reste désespérément bloqué à une unité. « Les chiffres sont là et je ne peux pas aller contre ce qui est quantifiable, concède Patrice Descamps. Maintenant, je reste convaincu que l’on a des joueurs qui sont en train de reprendre confiance, d’estime d’eux-mêmes, des forces. »
Un second souffle espéré
Le problème est que cela ne saute pas vraiment aux yeux en ce moment. Au contraire, les attaquants de l’Amiens SC apparaissent même essoufflés sur cette fin de saison. « Par la force des choses, c’est normal qu’il y ait un essoufflement physique et mental parce que ce n’est pas simple ces derniers temps, juge l’entraîneur de l’Amiens SC. Par contre, je les sens investi, dans le projet, encore frais dans les têtes. A nous d’y mettre cette performance du collectif, de l’effort, cette rage de vaincre que l’on doit avoir. Tous ces éléments, on les a retrouvés à Bastia, je peux assurer qu’on en tire une force extraordinaire qui va redonner cette vitalité. Maintenant, il faut franchir une étape pour les mettre dans notre jeu. »
Aussi rassurant soit-il dans l’état d’esprit, le match nul ramené à Bastia a aussi mis en lumière les lacunes de l’animation offensive de l’Amiens SC, avec notamment un unique tir cadré sur l’ensemble de la rencontre. Mais pour Patrice Descamps, le déclic est proche et avant tout une affaire de confiance : « Comme tout un chacun, quand on est dans le doute, que ça ne tourne pas comme on le souhaite, on se pose automatiquement des questions, on est moins bien. Il faut retrouver l’esprit d’équipe, des guerriers, la rage de vaincre, l’envie d’être ensemble. Je ne dis pas que l’on sera dans un contenu extraordinaire après, mais on pourra s’appuyer sur des socles pour mettre en place notre projet de jeu pour arriver à une performance supérieure. »
Et pour cause, en marquant toujours aussi peu, la victoire est difficile à imaginer pour une équipe de l’Amiens SC qui a également pris la fâcheuse habitude d’encaisser au moins un but à quasiment chacun de ses matches depuis le début de sa série noire, à savoir la mi-octobre. Et si trois de ses quatre derniers succès l’ont été en gardant la cage de Régis Gurtner inviolée, dont les deux plus récents sur le plus petit des scores, il apparaît peu probable qu’un but suffise pour s’offrir le scalp de Sochaux, la deuxième meilleure attaque du championnat (52 buts inscrits).
R.P.
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