Nommé à la tête de l’Amiens SC de façon définitive et officielle en début d’après-midi, Oswald Tanchot a laissé planer un certain suspense avant de rendre sa décision. Une approche justifiée en conférence de presse par le successeur de Luka Elsner. Entretien.
Quel est votre premier sentiment après votre intronisation en tant que numéro 1 de l’Amiens SC ?
Je suis conscient de la responsabilité que l’on me donne et fier que l’on ait déjà pu penser à moi. Maintenant, une fois que l’on a dit ça, je suis très conscient de ce qui m’attend et des attentes qu’il peut y avoir parce qu’un entraîneur est quelqu’un de très important dans un club et doit créer la dynamique quand elle n’existe pas ou qu’elle est un peu absente comme c’est le cas en ce moment. Je suis très content de faire partie du projet d’Amiens pour le futur.
Êtes-vous frustré qu’on ne vous ait pas proposé le poste de numéro 1 dès le départ ?
Je ne suis pas du tout frustré, ce n’est pas un mot auquel je pense. J’étais déjà très content dans ma fonction et dans mon rôle dans la précédente organisation. J’étais très épanoui, que ce soit dans mes missions ou dans mes relations avec les autres. Les choses étaient très claires dès le début et bien délimitées, ce qui est souvent gage de réussite. Malheureusement, on sait que nous sommes dans un milieu où les résultats sont un élément important dans les prises de décision. On est là pour gagner des matches. Ce qui m’intéressait dans mes échanges avec le président et la direction du club, c’est de sentir qu’il y avait une adhésion totale et que c’est un choix partagé par tous. Pour un coach, ça fait partie des éléments de confiance dont on parlait, mais c’est aussi une grande responsabilité. Après, il y a évidemment une multitude de bons entraîneurs sur le marché et ce serait vraiment mal connaître le milieu que de penser que c’est un choix par défaut. Je pense que le président a dû être submergé d’appels et de demandes de très bons entraîneurs qui sont sur le marché et rêveraient d’entraîner ou avaient une motivation forte pour venir ici. Il y a une forme de continuité à me choisir.
Quand avez-vous rendu votre décision finale à la direction ?
Mercredi après-midi. On a rediscuté tous ensemble mardi matin, et quand on discute, il faut laisser les choses se reposer pendant vingt-quatre heures. Il faut savoir et sentir si on avait des visions partagées. Je pense que le club a prouvé dans un passé récent qu’il était capable de faire des choses extraordinaires. Quand on est dans le club, on ne s’en rend peut-être pas compte, mais l’épopée d’Amiens du National à la Ligue 1, c’est une belle histoire dans le football. Malheureusement, elle s’est terminée dans une situation extraordinaire, après seulement vingt-huit journées. Derrière ces grandes aventures ou pics émotionnels, il y a toujours des périodes plus difficiles. Il y a une digestion de tout ça à avoir. Je pense qu’on est dans cette période. Une fois qu’on a analysé ça, il faut trouver les éléments pour repartir fort et du bon pied mais il faut avoir une vision commune. Par quel moyen doit-on y aller ? Avec quel discours ? Je pense qu’il faut remettre cette identité au centre du projet et que les joueurs ne se sentent pas de passage ici. Ce qui m’intéresse vraiment c’est que les gens aient la tête et les deux pieds dans le club et sentent que ce qui va faire leur bonheur immédiat, c’est le club d’Amiens. Je trouve que dans le monde du football d’aujourd’hui, c’est difficile de faire adhérer des joueurs à un projet parce que tout autour nous amène à penser que l’on est de passage. Le club avait su le faire avec des garçons qui ont pris le projet en National, Ligue 2 et Ligue 1, tout en prouvant leurs qualités en L1. C’était le supplément d’âme dans cette équipe et il faut le recréer aujourd’hui.
Vous n’étiez pas venu ici pour devenir numéro 1, les circonstances ont fait que c’est le cas aujourd’hui. Pouvez-vous comprendre les critiques que cela suscite chez certains, qui ont le sentiment que vous étiez déjà un plan B avant que cela se passe mal ?
Dans le football, il y a souvent des gens mal intentionnés, qui aiment bien essayer de trouver des choses qui n’existent pas. On ne peut pas les empêcher de penser ce qu’ils veulent. Ce qui compte, c’est que les gens à l’intérieur du club et Luka (Elsner) qui est parti, soient bien conscients des choses. Il n’y a pas de doute par rapport à ça. Après, on est en démocratie, chacun a le droit de penser ou dire ce qu’il veut.
Comment va fonctionner le staff avec un élément de moins ?
On avait un staff très étoffé avec Luka, Romain, moi et Serge Costa qui intervient sur la partie technique, mais aussi deux préparateurs physique et un analyste vidéo. On était très bien staffé pour un club de L2, avec beaucoup de compétences et de ressources humaines. Aujourd’hui, je considère que l’on est suffisamment riches pour fonctionner correctement et pouvoir apporter aux joueurs ce dont ils ont besoin.
Propos recueillis par Romain PECHON
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