Oswald Tanchot (Amiens SC) : « Que ça libère les joueurs sans les endormir »

Ravi d’avoir vécu un retour victorieux, suite à quinze jours d’isolement après avoir contracté la Covid-19, Oswald Tanchot a apprécié le sursaut d’orgueil de son équipe dans la foulée de la prestation indigente livrée face à Chambly le week-end dernier. Le maintien quasiment en poche après cette victoire contre Valenciennes (3-1), l’entraîneur de l’Amiens SC attend désormais que son équipe termine la saison sur cette tonalité et ne connaisse plus le moindre relâchement. Entretien.

Vous ne vouliez pas trop d’émotions fortes, c’est raté…

Pour un retour, ce n’était pas de tout repos, mais quand ça se termine de cette façon et que les émotions sont en notre faveur, on les prend de bon cœur parce que ça fait du bien de vibrer. Dommage qu’il n’y ait pas de public, parce que la même chose avec du public ça aurait encore eu une autre dimension. C’est ce que l’on a souvent cherché dans notre saison, avoir une équipe, et quand on a pris le but, on a vu une équipe qui a eu cette envie d’aller attaquer pour faire basculer le match. On l’a fait sur un état d’esprit et cette volonté, c’est bien.

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On imagine beaucoup de satisfaction dans la victoire mais aussi au sujet de la manière dont les joueurs se sont jetés sur vous…

Ils m’ont transmis beaucoup de force quand je n’étais pas auprès d’eux, à travers des messages, le t-shirt qu’ils ont porté. C’était des gestes forts, celui-là aussi. Dans notre métier, on est souvent pris dans les résultats, une forme de pression, mais il ne faut jamais oublier que si on fait ce métier, c’est qu’on aime les gens, et la relation humaine est très importante. Quand les joueurs font ça, ça touche.

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Une telle victoire dans le contexte actuel, ça ne peut faire que du bien à tous les niveaux…

Ça montre qu’il y a des bons gars, un bon groupe. J’étais très en colère du match contre Chambly, et je leur ai dit que c’était dommage, parce que mes premiers mots auprès du groupe étaient sur ce match alors que j’avais plutôt envie de leur dire que j’étais content de les revoir, mais j’étais obligé de parler de ce match. J’étais surtout déçu pour le staff, et c’est pour ça que je veux leur dédier la victoire parce qu’ils ont fait le travail quand je n’étais pas là. Ils méritaient autre chose que le match de Chambly pour leur dernière. La victoire est avant tout pour récompenser leur investissement. Gagner ou perdre, ça fait partie du métier, on doit être capable de vivre avec ça, mais ne pas voir de passion sur un terrain et voir des joueurs qui se promènent comme à Chambly, ce n’était pas possible. Ils ont remis le curseur au bon endroit. Ce soir, même si on avait fait 1-1, on a vu autre chose, même si ça aurait été décevant avec ce but à la fin. Ça ressemblait plus à ce que l’on est en droit d’attendre.

L’Amiens SC a déjà utilisé 40 joueurs depuis le début de la saison !

Vous avez donc apprécié la prestation dans son ensemble…

Tactiquement, l’entame était compliquée parce qu’on est repassé à quatre derrière. On a voulu aller chercher Valenciennes à trois contre trois, on a mis un peu de temps à trouver la bonne formule mais on a eu un très bon passage de la vingtième à la 35ème, mais je n’oublie pas que Yohann nous maintient dans le match à cette période. Il y a eu des mouvements intéressants, de la simplicité dans le jeu, de la volonté d’animer le jeu collectivement dans du redoublement de passe. C’était plutôt bien, mais il y a eu constamment un état d’esprit dans cette équipe sur ce match.

On ne va pas s’arrêter à 43, on va prendre des points sur la fin de saison. On ne va pas s’amuser à se faire peur, ça va passer.

Il y a quand même un sacré décalage en l’espace de trois jours, entre le visage montré face à Chambly et cette rage pour aller l’emporter en fin de match sur ce match…

C’est fou. C’était très gros pour être vrai. Ce que l’on a vu à Chambly était incroyable. Dans les enchaînements de match, il peut y avoir des jours sans, je ne sais pas si on peut leur trouver cette excuse. Il y a peut-être une réaction physiologique dans le post-Covid que l’on ne maîtrise pas très bien. Sept ou huit joueurs ont quasiment joué tous les matches et c’était peut-être un jour sans. On avait d’autres dispositions mentales et physiques ce soir.

43 points, cela devrait être bon pour assurer le maintien…

Je pense, oui ! Et on ne va pas s’arrêter à 43, on va prendre des points sur la fin de saison. On ne va pas s’amuser à se faire peur, ça va passer. Il va falloir que ça libère les joueurs sans les endormir. On est dans un enchaînement de matches, et il va falloir qu’on soit très vigilant sur la composition à Ajaccio pour ne pas sacrifier ce match.

Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER

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