De retour aux affaires après deux semaines à l’isolement à son domicile, Oswald Tanchot est revenu avec beaucoup de pudeur sur les lourdes conséquences de la Covid qu’il a contractée à la fin du mois de mars. Fortement impacté, l’entraîneur de l’Amiens SC a notamment évoqué son hospitalisation d’une semaine et le risque de réanimation auquel il fut confronté. Entretien.
Avant toute chose, comment allez-vous ?
J’ai eu un Covid qui a dégénéré et m’a amené à être hospitalisé. J’ai eu une surinfection au niveau des poumons. Mon Covid n’était pas virulent, j’avais un peu de fièvre, mais à un moment j’avais vraiment mal aux poumons et j’ai été hospitalisé en urgence. Je pense que le retour à une pleine forme est vraiment lent parce qu’il faut du temps pour récupérer et retrouver ses capacités physiques mais je ne suis pas à plaindre parce qu’il y a des gens pour qui c’est encore plus long et qui restent plus longtemps à l’hôpital. J’y suis resté une semaine mais ça aurait pu être plus long.
Amiens SC : Oswald Tanchot « au repos » cette semaine
Avez-vous le droit de reprendre une activité physique ?
Non, je vais devoir y aller progressivement. Ça va revenir petit à petit, j’ai le droit à de la marche. Il faut donc être prudent et y aller doucement. Je suis arrivé ce matin (ndlr : lundi), j’ai croisé quelques joueurs, j’en ai eu au téléphone quand je suis sorti de l’hôpital, je les avais beaucoup par message. Je suis vraiment content d’être là et de reprendre mon activité et ma passion. Retrouver les terrains, c’est ce qui va me faire le plus de bien pour retrouver la forme.
Allez-vous pouvoir diriger toutes les séances ?
Sur les séances je vais m’appuyer sur le staff pour être concentré sur les matches mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose de repartir à fond. Il faut y aller progressivement. Ce sera une organisation avec Romain et le staff pour qu’il puisse m’assister dans l’animation des séances, mais on joue tous les trois jours donc ces séances sont souvent limitées à de la récupération pour les titulaires. Il y a plein de choses que je peux refaire. Je serai bien sûr le banc contre Valenciennes.
Amiens SC : Absence prolongée pour Oswald Tanchot
Le club a longtemps fait part de son souhait de ne pas vous mettre la pression à propos d’un retour…
J’ai respecté le planning du médecin. Quand je suis sorti, j’avais envie de le raccourcir parce que mon état s’est amélioré assez vite, et je me suis dit que je pourrais peut-être revenir plus vite. Je me suis rendu compte que j’étais très fatigué et c’était inutile. Le médecin m’a dit de revenir quand je serais apte, sinon ce serait négatif. Il m’a poussé à être patient.
J’étais sous morphine donc je ne me suis pas rendu compte mais je crois que ma famille a eu très peur.
Depuis la victoire contre Troyes, vous avez dû trouver le temps long…
Passer autant de temps sans être sur les terrains, c’est fou, on a l’impression que c’est une trêve estivale en plus milieu de la saison. On a eu plein d’évènements entre le cluster, les joueurs à l’arrêt, le club fermé, ma mise au chômage forcé parce que je n’étais pas positif au début. Puis je suis malade, on joue tous les trois jours. C’est une période déstabilisante mais c’est à l’image de notre saison et de ce que tout le monde vit dans sa situation professionnelle. Ça implique beaucoup de changements pour tout le monde et il faut s’adapter. C’est vrai que ce n’est pas commun mais c’est comme ça.
Sans apparaître larmoyant, avez-vous eu peur pour votre vie ?
J’étais sous morphine donc je ne me suis pas rendu compte mais je crois que ma famille a eu très peur parce que mon oxygénation était très basse et j’étais à deux doigts de la réanimation. J’ai fait peur à pas mal de monde.
Propos recueillis par Romain PECHON