Globalement satisfait par le premier acte de ses joueurs, Oswald Tanchot a néanmoins été déçu par certaines attitudes individuelles lors du match amical contre Chambly (1-1), ce vendredi. De quoi l’amener à pousser un coup de gueule sur le niveau d’investissement au sein de son groupe. Entretien.
Comment jugez-vous ce match amical ?
Il y a eu du bon et du moins bon. Avant toute chose, il faut penser à Valentin (Gendrey) qui s’est fait une blessure très embêtante (ndlr : à la mâchoire) dans un secteur de jeu où on n’est pas très riche et où on se questionne déjà pour la semaine prochaine, parce qu’on a eu la nouvelle du test positif à la Covid de Molla Wagué. Pour en revenir au match, l’enjeu était de donner du temps de jeu en fonction des besoins de chacun. Certains avaient besoin de souffler (ndlr : Alexis Blin), d’autres avaient besoin de jouer (ndlr : Moussa Konaté, Steven Mendoza), on a su gérer cet aspect. C’était un match de préparation, sur notre terrain d’entraînement, ce qui ne donne pas la dimension compétition qu’on peut avoir au stade de la Licorne. Globalement, il y a eu du rythme et des intentions de jeu intéressantes sur la première période. Il y a eu du mouvement et moins de déchets que par la suite. On a été beaucoup trop défaillants techniquement en seconde période.
Comment expliquez-vous cette baisse de régime ?
L’équipe n’était pas très équilibrée en termes de postes, on a dû faire jouer des joueurs à des postes qui n’étaient pas forcément les leurs. Maintenant, je retiens qu’il est vraiment urgent d’avoir des joueurs conscients du chantier qui nous attend, des manques que l’on affiche dans certains secteurs de jeu. Certains doivent vraiment hausser leur niveau de jeu et leur niveau d’exigence. C’est jusqu’ici insuffisant. C’est de l’exigence que naît la performance. Si nous ne sommes pas performants depuis plusieurs semaines, c’est parce qu’il y a un état d’esprit général à revoir. C’est un travail de longue haleine, des messages qu’il faut passer et rabâcher. Ceux qui ne sont pas dans cette dimension ne nous permettront pas d’avancer. Ce genre de match est intéressant parce qu’on voit les joueurs qui ont une envie importante de bien faire, de progresser, d’avancer et d’être tournés vers la compétition. D’autres donnent le sentiment que c’est la même chose que s’ils faisaient un football avec des copains. Nous sommes dans un football professionnel, il faut montrer autre chose.
Maintenant que le mercato est terminé, il est important que tout le monde se reconcentre et se lâche pleinement…
La fin du mercato peut effectivement y contribuer fortement. Ca évite surtout d’avoir une porte entrouverte dans la tête, de se dire que si je ne suis pas totalement mobilisé ici je pourrais trouver ailleurs mieux. Maintenant, c’est fini, même si on me dit qu’il y a encore des marchés ouverts, à ce tarif-là on parle alors de mercato toute l’année. Il faut savoir fermer les portes. Cela nous permet aussi de savoir quel est notre effectif, alors qu’on a fait trois mois sans savoir à quoi il ressemblait. On sait désormais que c’est avec eux qu’on doit faire et c’est avec eux qu’on a envie de faire. Il faut donc qu’ils soient tous focus à 100% sur Amiens. Il faut qu’ils aient envie de faire une aventure collective, humaine et l’envie de gagner des matches.
Quel regard portez-vous sur la fin du mercato amiénois ?
Je ne veux pas juger le mercato, déjà parce que je ne le maîtrise pas, que je n’ai pas forcément été dans le processus de décision. Ce que je sais, c’est qu’il faut, au-delà de l’identité des joueurs, avoir un groupe bien dimensionné, plutôt réduit, où chaque joueur doit avoir un vrai projet avec l’équipe, se sentir acteur. En finalité, ce sont ceux qui ne jouent pas qui nous demandent le plus de temps et d’énergie pour finalement aucun apport sur le terrain. Cela a vraiment été trop long, un bel enfer depuis fin juin jusqu’à la fin du mercato. C’était n’importe quoi et on ne peut rien créer là-dedans.
Propos recueillis par Romain PECHON