S’il se félicite que le championnat se poursuive malgré les mesures gouvernementales pour lutter contre la pandémie de la Covid-19, Oswald Tanchot espère que le huis clos, qui va fortement impacter le contexte des rencontres durant le mois à venir, n’est qu’une mesure temporaire. Entretien.
Comment le groupe a accueilli l’annonce du nouveau confinement ?
On s’y attendait, ce n’est pas vraiment une surprise. On avait eu écho de tout ça et on se savait donc privilégié d’avoir pu jouer devant 5 000 spectateurs à domicile depuis le début de la saison. Chaque match à l’extérieur, il y avait cette question de savoir si ce sera à huis clos, à 1000 ou bien à 5000 spectateurs. Désormais, tout le monde est à la même enseigne, à huis clos. Franchement, ce n’est pas agréable mais malheureusement on ne peut pas faire grand-chose d’autre que de le constater. On espère que ce sera le plus court possible. S’il faut en passer par là pour retrouver des stades vivants à plus ou moins court terme… Cela va surtout nous faire bizarre quand on va le vivre.
Vous passez donc de 5000 spectateurs à Sochaux à zéro supporter contre Toulouse, ça change beaucoup de choses…
Zéro, ça fait vraiment match d’entraînement ! A 1000, il y a au moins un peu de monde. Maintenant, il y a toujours trois points en jeu, sur un match très important. Dans la motivation, il ne faudra pas compter sur le contexte, aller chercher autre chose. Il faut être très déterminé, qu’une force de groupe se dégage, parce que le soutien du public ne sera pas élément qui permettra de gagner le match. Le contexte va donc être différent, il faut en parler mais les éléments qu’on doit mettre dans un match doivent rester les mêmes, sans avoir besoin de s’appuyer sur des choses extérieures. Parfois, dans des matches, le public a quand même un rôle important, quand il faut revenir au score ou arracher une victoire dans les derniers instants.
Vous attendez-vous à voir tous les matches se disputer à huis clos jusqu’à la fin d’année ?
Pour l’instant, j’ai cru comprendre que ça allait durer un mois. Maintenant, je n’imagine pas qu’on nous dise qu’on peut tout de suite revenir à 5000. Je pense qu’on va terminer l’année civile comme ça et qu’un point sera fait en janvier. Dans mon esprit, j’espère retrouver des conditions normales au printemps, pour les matches qui sont des matches importants pour tout le monde. Que cela remette du baume au cœur à tout le monde, les joueurs, les supporters, les partenaires, tous ceux qui font la vie d’un club. Si on retrouve des stades, même s’ils ne sont pas pleins, ce sera aussi bon signe pour la société civile.
Etes-vous soulagé que le football professionnel puisse se poursuivre, ce qui n’était pas le cas au printemps dernier ?
Franchement, oui. Cela aurait été très dur de remettre les joueurs à l’arrêt. Finalement, on se rend compte qu’il y a des endroits où ça se passe bien. Jusqu’ici, on avait été plutôt protégés, en faisant ce qu’il fallait pour être très prudent. C’est bien de jouer mais si c’est pour terminer la saison à huis clos, ça ne sert plus à rien. Si c’est juste un passage de la saison, ce sera l’histoire d’une saison. Maintenant, ça montre aussi que l’année dernière il y avait peut-être autre chose à faire pour le club d’Amiens. Il y a plus de recul et d’éléments tangibles aujourd’hui mais je me mets à la place des gens qui l’ont vécu, c’est un peu un deuxième coup de pelle sur la tête.
Propos recueillis par Romain PECHON
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