Trois jours après avoir arraché un point à Guingamp, l’Amiens SC va tenter d’entretenir sa série d’invincibilité à l’occasion d’un nouveau déplacement, à Niort ce vendredi pour le compte de la 19ème journée de Ligue 2. Ambitieux, Oswald Tanchot affiche même ses velléités de victoire après les deux derniers matches nuls. Entretien.
Oswald Tanchot, vous n’avez pas le temps de vous relâcher avec ce deuxième déplacement en l’espace de trois jours…
On enchaîne vite ! On a l’impression de descendre de l’avion et de repartir aussi tôt. Les joueurs ont dû se coucher vers 2h30 et on a fait une séance en deux temps hier (mercredi) avec un décrassage pour ceux qui ont joué et un entraînement plus classique pour les autres. On doit encore adapter la séance d’aujourd’hui (jeudi) parce qu’on est dans la gestion des organismes, d’autant qu’on a un effectif réduit en ce moment. Il faut être vigilant pour aller à Niort avec un maximum de fraîcheur. De toute façon, dans ces cas-là, il ne faut pas trop se questionner sur la fatigue ou non, il faut y aller avec enthousiasme, fraîcheur, et jouer au foot !
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Comment gérez-vous ces deux matches rapprochés, sachant que le groupe est déjà amoindri par de nombreuses blessures ?
Il y a des garçons qui sont dans la trentaine et qui ont des délais de récupération qui ne sont pas les mêmes que des garçons de vingt ans. Les jeunes ont parfois des difficultés à enchaîner les matches rapprochés parce que ça peut être aussi compliqué dans la gestion des émotions, et ce n’est pas quelque chose qu’ils ont vécu. Généralement, en formation, on fait une semaine d’entraînement et un match. Il y a un apprentissage à avoir là-dessus dans la récupération et les soins, parce qu’une grande partie leur appartient sur le sommeil et l’alimentation. On essaie de contrôler certains repas du midi, après les séances, mais s’ils mangent n’importe quoi le soir et qu’ils se couchent à deux ou trois heures du matin, la récupération n’est pas idéale. Je pense qu’on les alerte, on travaille beaucoup avec eux sur les messages de récupération invisible. Si tu es motivé et que tu veux jouer, il faut faire des choses en amont chez toi.
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Comme avant Valenciennes, vous vous retrouvez à jouer contre une équipe juste devant vous, avec la possibilité de la dépasser au classement en cas de victoire…
On joue des équipes qui sont juste devant ou juste derrière mais qui sont complètement différentes. Niort c’est très organisé, discipliné, jeune. Quand je parlais de faire les choses ensemble, Niort est vraiment là-dedans et met beaucoup d’intensité dans ses matches. Ils n’ont pas les cartes de visite des joueurs de Guingamp, mais c’est une très bonne équipe. Ils prennent peu de buts, ils ont une capacité à se projeter très vite, des joueurs de transition, mais il y a des choses à exploiter. On va essayer d’être cohérents, de bien récupérer. On espère avoir toutes nos armes athlétiques pour livrer un combat parce qu’on s’attend à ça. Quand on joue ce genre de match, il n’y a pas besoin de long message. C’est une équipe dans notre viseur, il faut avoir envie de leur passer devant au classement. Maintenant, ils auront aussi l’envie de nous mettre à distance ou de nous neutraliser. C’est un combat sportif mais il y a une place à aller chercher et il faut être ambitieux.
Avec comme fil conducteur une volonté d’entretenir la série positive avec un possible septième match sans défaite…
Il faut rester dans la lignée de ce que l’on fait depuis un moment dans ce domaine. On n’est pas toujours complètement au point dans le jeu, on n’a pas toujours la maîtrise, mais on est très jeunes, on aligne une équipe inexpérimentée sur beaucoup de postes. Offensivement, on a des joueurs qui découvrent le championnat difficile qu’est la L2. Il y a un truc que l’on ne peut pas nous enlever, c’est que l’on s’accroche, on se bat, on a un état d’esprit. Il faut garder ça, le cultiver, avoir envie d’être dur à jouer. Il y a des matches où les choses se mettent en place plus rapidement et, dans le jeu, c’est plus ou moins séduisant, mais il faut en toutes circonstances être compétiteur. Ça me plaît que l’équipe soit capable, comme à Rodez, Valenciennes ou Guingamp, d’aller arracher des points en fin de match. Ça montre qu’il y a une âme et c’est ça qui m’intéresse. Pour construire un collectif, il faut des guerriers, des mecs qui ont envie de vivre une aventure humaine ensemble et ne rien laisser, même si l’adversaire peut parfois paraître plus armé.
Propos recueillis par Romain PECHON
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