Rayonnant au moment de commenter la victoire du LOSC contre le Real Madrid (1-0), Olivier Létang estime que ce match va rapidement entrer dans la riche histoire du club nordiste. Pour autant, le président nordiste se projette déjà sur la suite et espère que ce succès va créer un élan supplémentaire au sein du club. Entretien.
Qu’est-ce qui prédomine après un tel résultat ?
Beaucoup de bonheur, de la fierté. C’est vrai qu’on a eu depuis le début de la saison des vents contraires. J’ai utilisé des termes sur les valeurs du club, qui sont le combat, la solidarité, la résilience. On savait qu’il en faudrait beaucoup ce soir. C’est malgré tout une victoire méritée. Il y a eu beaucoup de chemin parcouru depuis Saint-Etienne. Ceux qui étaient là ont pu se demander pourquoi je réagissais comme ça. On a pu mesurer le gap d’attitude entre Saint-Etienne et ce soir. C’est tout un club qui avance, qui progresse. C’est aussi un groupe qui a beaucoup de qualités, parce qu’on avait beaucoup d’absents. Dans le sport collectif, ce sont les attitudes qui sont importantes. On va savourer peut-être l’une des plus belles victoires de l’histoire du LOSC en coupe d’Europe. C’est formidable. Je suis aussi très heureux pour tous ceux qui étaient dans le stade. C’est extraordinaire.
Cette victoire vous relance complètement dans la compétition…
Contre Lisbonne, on n’était pas dans une bonne dynamique, c’était juste après Saint-Etienne. Cela me permet aussi de tirer un grand coup de chapeau à Bruno (Genesio), au staff, aux joueurs. Je suis fier d’eux aussi aujourd’hui. Je l’étais après Strasbourg. Il faut qu’on savoure cette très grande performance. Le Real Madrid, c’est 6 Champions League sur les dix dernières années, c’est plus que Barcelone et le Bayern dans toute leur histoire. C’est un très grand club que nous avons battu, mais vous me connaissez. C’est toujours le match qui arrive qui est le plus important. Si on a fait ça contre le Real Madrid, on doit être à la hauteur samedi contre Toulouse, pour notre pain quotidien. Le club progresse aussi quand, après un combat comme celui-là, on est en capacité d’être performant dans le match qui suit.
C’est aussi la victoire de Bruno Genesio…
Tactiquement, on a été très bons. Pour gagner ce type de match, il faut la bonne stratégie. Bravo à Bruno (Genesio). Après, il faut être une équipe. J’ai insisté sur ce mot. Dans le sport collectif, la capacité à faire les efforts les uns pour les autres, pour un frère à côté de soi, c’est comme ça qu’on arrive à faire de grandes performances. Chapeau à Bruno, aux joueurs et aussi à tout le club, parce que c’est une très grande performance.
A quel moment avez-vous commencé à y croire ?
J’étais très confiant avant le match. Je voulais une équipe avec de la personnalité. On sentait sur les deux derniers matches qu’on était sur une dynamique. Les garçons ont aussi pris conscience d’un certain nombre de choses. C’est très important. Il faut savourer. C’est leur moment, il faut en profiter. Je suis très fier d’eux, très heureux de ce qu’ils ont fait.
Le LOSC n’a pas seulement battu une fois le Real Madrid aujourd’hui, il l’a battu deux fois. Qu’est-ce que cela procure ?
On parle souvent d’ADN qui est le nôtre, de gagner tout le temps. Peut-être que certains ont été surpris que je dise qu’on n’était pas là pour prendre des photos avec eux, mais pour être acteurs de ce match. On a fait un grand match. On a démontré que tout est possible dans le sport collectif quand on met les bons ingrédients. Il faut aussi avoir un peu de réussite, avoir la bonne stratégie. C’est un grand moment, mais continuons à avoir cette mentalité. On doit être des cannibales de victoires. Gagner doit être une drogue. Cela doit entraîner tout le monde. C’est quelque chose de très important pour nous.
Comment mesurez-vous le chemin parcouru depuis votre prise de fonctions ?
C’est beaucoup de choses. C’est une dynamique de club, une culture de club. Il faut avancer, mais pour ça, il faut que tout le monde partage la même ambition, avec un niveau de professionnalisme très élevé. Un niveau d’exigence. On est fier quand on arrive à ça. Je suis aussi ému quand je vois les 50 000 personnes dans le stade. C’est une très grande victoire, mais le match le plus important de la semaine est désormais celui de Toulouse.
Propos recueillis par Enzo PAILOT avec Romain PECHON
Crédits photo : Alex Martin/FEP/Icon Sport