Condamné à faire du surplace depuis quelques semaines, la faute à son incapacité à préserver un score, le VAFC se retrouve un peu sous pression avant de se rendre à Caen, samedi pour le compte de la 28ème journée de Ligue 2. Désireux de voir son équipe « forcer le destin« , Nicolas Rabuel a une idée du chemin à suivre pour y parvenir. Entretien.
Quel est l’état d’esprit au sein du groupe après les trois derniers matches nuls ?
Il y a un peu de déception et de doute. Au-delà de concéder les matches nuls, c’est difficile d’ouvrir le score puis de concéder le match nul. J’en ai encore parlé ce matin avec eux. On s’aperçoit depuis trois matches, qu’on se met à reculer et à moins jouer quand on mène au score. Cela se confirme sur les statistiques, en termes de position de notre bloc sur le terrain et aussi en termes de possession du ballon. Maintenant, je ne peux pas dire à mon équipe de prendre un but dans les cinq premières minutes, de courir après le score en espérant que ça fasse l’effet inverse. C’est surtout optimiser notre gestion à partir du moment où on mène au score.
Comment y parvenir ?
Il y a une notion psychologique, c’est beaucoup dans la tête. Inconsciemment, tu veux préserver ton avantage et tu finis par reculer, dans l’optique de protéger ton but. Il faut rester sur le plan de jeu, sur ce qui a été défini. Ca commence par maintenir le premier rideau de pression médiant haut et aussi de continuer à vouloir utiliser le ballon. Il faut au moins les intentions de vouloir utiliser le ballon.
Le problème est que la charge psychologique s’alourdit de semaine en semaine, notamment avec cette incapacité à assurer le maintien…
Cela va avec, oui. On fait beaucoup de matches nuls, alors qu’on veut aller chercher la victoire et aussi le maintien. Ce sont toutes ces dimensions qui font que. Il faut réussir à forcer le destin, aller chercher la victoire qui ramènera la confiance et nous permettra de mieux gérer ces situations où on mène au score.
On est douzième, avec des équipes intercalées, à cinq points de la zone rouge. Maintenant, il faut qu’on avance sans tenir compte du score et du contexte.
Vous allez donc à Caen avec l’ambition de l’emporter…
C’est toujours l’ambition. On veut toujours défendre le point attribué au coup d’envoi et aller en chercher deux de plus. J’ai toujours cette approche avec les joueurs. Le contexte comptait énormément contre Bastia, qui avait en tête de profiter des deux confrontations entre les quatre premiers du classement. C’était quasiment un match de coupe pour eux. Ils voulaient jouer la gagne absolument et essayer d’aller jouer les trouble-fêtes. Là, Caen est à sept points du deuxième, avec l’ambition de monter en début de saison. Eux, sur leur calendrier, ils vont vouloir grappiller trois ou quatre points avant les cinq derniers matches pour se mêler à la lutte sur les dernières rencontres. Ils n’ont plus le droit au même joker et c’est donc un élément à prendre en compte dans le contexte du match.
Et concernant le VAFC, on commence à regarder derrière ?
Oui, on regarde derrière mais également devant. Il y a le top 12 ou le top 10 à essayer d’accrocher. Regarder derrière, ça peut aussi justement faire peur. Regarder devant, c’est plus stimulant. On a des points à aller chercher, mais je ne serais pas contre la possibilité d’en avoir six ou sept de plus. On trouverait d’autres leviers pour garder tout le monde stimulé. Peu importe l’adversaire, on veut aborder les matches de la même manière. Caen est un gros calibre, qui tourne bien à la maison, mais il ne faut pas se rajouter des trucs. On préfère se concentrer sur nous pour optimiser ce qu’on peut faire.
Le fait que ça se resserre derrière vous, ça oblige à avoir tout ça en tête ?
Tu l’as en tête, parce que ce sont les faits, la réalité. Maintenant, depuis le début de saison, j’ai annoncé que ce serait serré de bout en bout. Dans l’analyse, ça ne change donc rien. On est douzième, avec des équipes intercalées, à cinq points de la zone rouge. Maintenant, il faut qu’on avance sans tenir compte du score et du contexte.
Cela commence-t-il à mettre une pression supplémentaire en interne ?
Pression, je ne sais pas. Non, c’est plutôt la volonté de prendre des points, d’avancer le plus rapidement possible, en maintenant l’écart avec ceux qui sont derrière et en allant grapiller ceux qui sont devant nous. La nécessité du résultat va surtout avec le fait de ce que nous voulons faire.
Propos recueillis par Clément ROSSI avec Romain PECHON