Sur une dynamique négative depuis sa défaite au match aller à Laval, le tout en ayant joué pendant plus d’une mi-temps en supériorité numérique, le VAFC aimerait bien profiter de la réception des Mayennais pour stopper la spirale infernale. Pour cela, Nicolas Rabuel a une idée bien précise de l’approche psychologique à adopter. Entretien.
Nicolas, avez-vous eu le temps de digérer la soirée de mardi ?
Il le faut. Il faut vite digérer et être focus sur le match de Laval. Il faut mettre de côté tout ce qui s’est bien passé à Sochaux. On est sur un match, une mission. Il faut tout de suite être prêt, les joueurs étaient bien cet après-midi. De toute façon, on n’a pas d’autre choix que de vite évacuer et passer à autre chose.
Dans ce contexte, c’est bien de rejouer tout de suite…
Oui, ça évite de rester une semaine à cogiter. On est reparti, on a pu faire deux séances dynamiques. Il faut faire abstraction de ça et vite passer à autre chose. De manière générale, on n’a pas cette marge pour baisser d’un ton dans l’engagement. Les joueurs en ont pris conscience et il faut le mettre en pratique dès Laval.
Il faut vraiment oublier ce genre de soirée ou justement ne pas oublier et en retenir les leçons…
Quand je dis la mettre de côté, c’est l’avoir dans un coin de tête pour que ça ne se reproduise pas mais surtout se projeter sur ce qui arrive. Ce match, c’est finalement une somme de détails. Baj’ n’a pas un arrêt à faire mais sur chaque but il y a des erreurs de placement, des petits ajustements qui ne sont pas faits, un manque de communication au sein du bloc. Dès que Sochaux s’approchait il y avait danger. On a fait quelques séquences vidéo avec les joueurs pour rectifier le tout. C’était pour leur dire que dans ce genre de situation il faut se concentrer sur soi-même plutôt que de regarder à gauche ou à droite. Si chacun est concentré sur son rôle, sa mission, cela permet individuellement de régler tout ce qu’il y a à régler.
Comment abordez-vous ce mois de février qui s’annonce charnière pour le VAFC ?
Un match, une mission. C’est match par match. C’est fini les projections sur une série de deux ou trois matches. Il faut se concentrer sur l’instant présent. Il faut sortir de cette spirale, retrouver une bonne dynamique et après on ira voir plus loin. J’ai demandé aux joueurs d’être focus sur Laval, on reste sur Laval.
Le match aller, avec la défaite en double supériorité numérique, a marqué un vrai coup d’arrêt dans la saison du VAFC. Ce serait bien que le match retour soit un autre tournant, plus positif…
C’est l’occasion de prendre une revanche sur nous-mêmes. Depuis ce match aller, on est sur une mauvaise dynamique. Il faut donc profiter de ce match pour se relancer, refaire une série et surtout retrouver le goût de la victoire pour ramener de la confiance à tout le monde.
Votre approche démontre-t-elle que le VAFC est en situation d’urgence ?
Non, c’est vraiment pour se concentrer sur l’instant présent. Tout ça est lié à la mauvaise série, mais je veux surtout qu’on se concentre sur ce premier match sans se projeter sur les autres, même si on sait que le mois de février est important. Mais la première échéance est Laval et après on reprendra nos séries. La priorité est de regagner un match et c’est d’autant plus d’actualité quand tu es sur ce genre de dynamique. Il n’y a que la gagne qui peut permettre de retrouver une dynamique inverse.
Ressentez-vous le doute gagner votre vestiaire ?
Quand on revoit les matches, sur certains on se rend compte qu’on n’est vraiment pas loin, qu’il ne manque vraiment pas grand-chose. Il faut mettre de côté le calendrier, le classement, la dynamique, chasser le négatif pour vraiment se centrer sur Laval.
Est-ce vraiment évident ?
Non, ce serait mentir que de dire que c’est facile. Il faut lutter contre encore une fois. Sur l’aspect mental, c’est une épreuve à passer, un passage à surmonter. C’est ce que j’ai dit aux joueurs au retour de Sochaux. Malheureusement et surtout heureusement, ce sont des situations que j’ai déjà vécues en tant que joueur ou en tant qu’entraîneur. Je sais donc que seule la victoire fait basculer dans l’autre sens. Il y a un effort psychologique important à faire. Il faut aussi se rappeler ce qu’on faisait de bien, ce qu’on mettait de bien dans les matches pour que ça bascule du bon côté. Il faut se rappeler des bonnes choses faites, de comment on a pris des points. Il faut ramener du positif, sans fermer les yeux sur ce qui a été mal fait, pour que le positif attire du positif. Si on reste enfermé sur le match de Sochaux, c’est du négatif et ça reste dans la tête. Il est temps que le positif arrive.
Propos recueillis par Clément ROSSI avec Romain PECHON