Le VAFC a concédé un match nul, sur sa pelouse, contre le FC Metz (1-1). Nicolas Rabuel est frustré de ce résultat mais reste réaliste par rapport à la physionomie du match. Entretien.
Nicolas Rabuel, il y a forcément une certaine frustration sur le scénario. Mais si l’on prend tout bout à bout, y a-t-il une certaine logique au résultat ?
Il y a la frustration sur le scénario, mais en même temps de la satisfaction. Quand tu regardes le onze de départ sur le peu d’expérience qu’on avait, le remaniement en défense. Peut-être que si on m’avait dit au début du match « tu prends un point », on l’aurait pris de suite. Ce que je retiens surtout, c’est que je leur avais demandé ce soir d’enfiler le bon costume. Le costume de VA, celui qui a fait que sur certains matches, on a souffert, mais on a souffert ensemble. Ça nous a permis de prendre des points, donc là-dessus, c’est ce costume-là qu’il faut qu’on ait sur les 18 matches restants. Il nous permet d’être surprenants, entreprenants, performants. Une certaine logique, peut-être, au vu du match. C’est dur pour eux quand même malgré tout.
Vous avez été pas mal secoués en première période, avec cette défense expérimentale, qui a tenu. N’avez-vous pas fait le plus dur en arrivant à 0-0 à la pause ?
À la mi-temps, je trouve qu’on a souffert, car on a encore une fois donné beaucoup de cartouches. Nous étions bien positionnés, mais nous manquions de mouvement avec le ballon. Ça nous rendait trop prévisibles, trop lisibles. On a un peu ajusté à la mi-temps pour être plus dangereux, perdre moins de ballons et leur donner moins de munitions. On l’avait dit sur l’avant-match, il ne faut rien donner à une équipe comme ça.
Qu’est-ce qui vous a convaincu d’aligner cette défense « new look » ?
Nous n’avions pas trop de solutions non plus. Nassim (Innocenti) a une formation axial gauche, latéral gauche, donc ce n’était pas trop un souci. Mattéo (Rabuel) a fait quelques matches en tant que latéral, Mathis (Picouleau) aussi à gauche par le passé a dépanné. L’option que nous avions prise, c’est anticiper les pépins. On s’était donné 15 jours pour travailler les joueurs à ces postes-là, afin qu’ils aient un maximum de repères individuels, mais aussi collectifs. Que ce soit avec leur binôme, leurs joueurs de couloirs. C’est aussi l’ensemble de l’équipe qui a bien travaillé, ce sont nos valeurs. Elles nous ont fait prendre des points et elles continueront de nous en faire prendre. Encore une fois, avec tout ce qu’on peut améliorer, mais c’est VA. On doit garder ça, on doit cultiver ça.
On met les quatre derniers à sept points, donc le compteur tourne.
Vous disiez que c’est dur pour les joueurs. Est-ce que cette égalisation est dommageable, tant la victoire aurait donné de l’air ?
Elle t’aurait donné de l’air, mais surtout de la confiance. On voit bien que si on avait un problème de positionnement, mais surtout de mouvement, on sent aussi que quand ça fait 7 matches que tu n’as pas gagné… Tu joues quand même le troisième, qui a affiché ses ambitions en début de saison. Le manque de confiance, qui revient un petit peu en deuxième mi-temps, où on se positionne un peu mieux, on tente certaines passes. C’est un ensemble de choses qu’il faut analyser.
Qu’avez-vous pensé de la prestation de Mohamed Kaba ? On a senti un match complet de sa part…
Momo revient bien. C’est surtout au niveau athlétique, car avec sa blessure, il a eu du mal à reprendre le rythme. Là, on a retrouvé le Momo patron du milieu de terrain. Ça, c’est bien. Le côté positif, c’est que l’on reste invaincus à la maison, ce qui était l’un des objectifs. On va basculer en février en étant toujours invaincus à la maison. Il faut le cultiver, ça fait partie de nous, ça fait partie du stade, du Hainaut. Forcément, tout ce qu’il y a de positif, il faut l’entretenir.
Finalement, le résumé de la soirée n’est-il pas « VA ne perd pas, mais n’avance pas » ?
N’avance pas, on met les quatre derniers à sept points, donc le compteur tourne. On aimerait qu’il tourne plus vite, mais on tient compte de l’adversité et des aléas sur les derniers matches.
En première mi-temps, Valenciennes a eu des situations de contres bien réalisées. Est-ce quelque chose que vous allez être amenés à travailler à l’entraînement ?
Sur le projet de jeu que j’ai mis en place, il y a les phases de maîtrise, les phases de défenses placées et les phases de transitions. Ces quatre volets, plus les coups de pied arrêtés, on les fait avancer en même temps. Il faut travailler là-dessus, surtout contre ce genre d’adversaire où on a moins le ballon.
Un petit mot sur Stefan Bajic, qui a fait une bonne première mi-temps et a inspiré de la sérénité…
Baj’ est dans le but tel qu’il est dans la vie. Il dégage ce calme, cette sérénité. Il est pareil quand il a les gants. C’est forcément ce qu’il dégage à l’ensemble de sa ligne défensive. Calme, serein, il se prépare, il fait son job. À son âge, il a déjà beaucoup de maturité.
A-t-il déjà un apport réel dans le vestiaire ?
Oui, après, il a encore besoin de prendre ses marques. On a vu qu’il échangeait rapidement. Baj’ n’est pas très bavard et le peu qu’il dit, c’est juste.
Propos recueillis par Pavel CLAUZARD