De nouveau à domicile après le match nul contre Rodez, le VAFC reçoit cette fois Dijon. Si la situation de cette équipe est tout aussi critique que celle des Ruthénois, Nicolas Rabuel n’y voit aucune différence majeure. Confiant en ses joueurs, il a fixé un nouvel objectif de points et croit en une série. Entretien.
Nicolas Rabuel, Quentin Lecoeuche est-il prêt à jouer un match entier ? Ce n’était pas le cas la semaine dernière…
La semaine dernière, nous avons poussé 65-70 minutes. Là, avec le temps, il devrait pouvoir se rapprocher des 90 minutes. On restera malgré tout vigilants, parce que lui a été arrêté moins longtemps, ça reste un pépin musculaire. Au plus le temps va passer, au plus il va se rapprocher des 90 minutes.
Est-ce mieux de jouer sur des terrains gras ou synthétiques ?
Non, l’alternance des surfaces est dangereuse aussi. Tu passes d’un terrain gras à une surface dure, donc il vaut mieux rester que sur du gras que d’alterner. Même si rester uniquement sur des terrains gras, au niveau musculaire et tendineux, ça pose des problèmes. Après, c’est la période qui est comme ça, encore un mois à tenir avant le printemps et retrouver des surfaces plus compactes.
En prenant un peu de hauteur, que vous manque-t-il dans votre équipe depuis la reprise post-Coupe du Monde ?
Après, il y a un décalage entre ce que nous sommes capables de faire à domicile et ce que nous sommes capables de faire à l’extérieur. Sur les derniers matches à domicile, nous avons été très efficaces sur l’entame de match contre Laval, où on arrive à mener 2-0 au bout de 17 minutes de jeu. C’est ce qui nous a manqué contre Rodez, où sur un temps de jeu très très réduit, j’en ai parlé aux joueurs ce matin, nous avons joué 53 minutes de temps effectif. Avec les chocs, il y a eu beaucoup d’arrêts.
Malgré ça, on a centré plus de vingt fois, on a frappé dix fois au but, on a eu dix coups de pied arrêtés. À chaque fois, soit c’était mal ajusté, soit il y avait un mauvais positionnement, alors qu’il y avait du nombre dans la surface. On se projettera sur les matches à l’extérieur après, mais à domicile, il faut vraiment garder la dynamique de la seconde période contre Rodez. Garder ce volume sur les statistiques, tout en allant chercher l’efficacité qu’on a eu contre Laval.
Comme contre Amiens, c’est l’efficacité qui compte, encore et toujours ?
Oui. Après, Amiens est encore différent dans le sens où on mène au score et on se fait égaliser sur une mésentente défensive. Après, c’est plus une erreur de communication entre le gardien et le défenseur. Le plus dur aujourd’hui dans le football, c’est de se créer des occasions, mais surtout de marquer en premier. On s’aperçoit depuis le début de saison que quand on marque en premier, on prend des points. Sur Amiens, on marque en premiers et on se fait égaliser rapidement. Après, Annecy était un match beaucoup plus ouvert des deux côtés, avec des occasions et des buts de part et d’autres. On était sur une dynamique, dans le sens où face à Rodez, on a réussi à faire un clean sheet. Même si on marquait des buts, on en prenait également, d’où le manque de points aussi. Sur Dijon, c’est de réussir à associer l’efficacité de Laval avec les situations créées contre Rodez.
Prépare-t-on de la même façon un match contre Dijon qu’un match contre Rodez ?
Elles n’ont pas le même profil par leur système de jeu déjà. Quand on prépare un match, l’idée est de toujours tenir compte des forces adverses, mais aussi par rapport à leurs faiblesses, comment les mettre en difficulté. Tu ne vas pas chercher les mêmes failles entre Rodez et Dijon, mais dans la façon de préparer, on le prépare toujours de la même manière. Corriger ce qui a été mal fait sur le dernier match, tout en insistant sur les failles de l’adversaire.
La conclusion est toujours la même, à savoir lancer une série…
On l’a vu sur les matches aller. Quand on a réussi une série de trois victoires consécutives et une série de cinq matches sans défaite, ce sont ces séries-là qui te font avancer dans le classement. Ne serait-ce que sur 3-4 matches, on le sait. Là, avec Rodez, on a une série de cinq matches avant la trêve internationale. L’idée est de capitaliser sur cette série pour avancer sur cet objectif de points.
Vous l’avez découpé cette série ?
Ouais. Je prends toujours le calendrier, je sais qu’il y a cette série, puis après le money time avec les dix derniers matches. On avance comme ça.
Avez-vous fixé un objectif de points ?
Oui, mais ça reste avec les joueurs.
Dans ce contexte extra-sportif difficile, dites-vous simplement à vos joueurs de faire abstraction ?
Il faut faire abstraction. On a commencé la saison avec comme objectif d’avoir le Hainaut dans son ensemble avec nous. Nous sommes concentrés à fond sur le terrain, il faut faire abstraction de tout ça. On demande aux joueurs d’être concentrés.
Ça vous a fait plaisir tout de même de vous entraîner devant du monde ce matin…
Oui, enfin moi je viens du monde amateur, d’un petit village de 2000 habitants, où j’ai commencé le football. Mon père était président, entraîneur, tenait la buvette, traçait les terrains. Ces gosses-là qui viennent, je me revois 30-35 ans en arrière, c’est aussi ça le foot, l’échange qu’il peut y avoir. C’est bien qu’on puisse les voir, qu’ils voient les joueurs. Je viens de là, donc c’est avec plaisir qu’on leur apporte ça.
Tous propos recueillis par Clément ROSSI