Mickaël Alphonse (Amiens SC) : « On a vraiment une approche de petits garçons »

Cinq jours après avoir souffert le martyre contre Toulouse, l’Amiens SC a également eu toutes les peines du monde pour exister face à Auxerre (2-1), à l’occasion de la dixième journée de Ligue 2. Des difficultés difficiles à expliquer pour Mickaël Alphonse, lui-même pris à défaut sur les deux buts bourguignons. Entretien.

On a l’impression que vous êtes retombés dans vos travers, avec beaucoup de manques sur ce match…

En deux matches, on fait deux mi-temps sur quatre. C’est compliqué de gagner des matches parce qu’on ne met pas ce qu’il faut. On fait une entame de petits garçons alors que ce sont des matches professionnels. On a passé la première mi-temps à regarder l’adversaire jouer sur un tout petit rythme, en plus. On n’a pas su faire ce qu’il fallait pour les embêter un peu. On encaisse en fin de première mi-temps et on se met en difficulté. On revient avec de meilleures intentions mais c’est toujours compliqué quand on est menés. On prend un deuxième but un peu facile sur une perte de balle, on revient à 2-1, on pousse, mais c’est toujours compliqué à l’extérieur. A un moment donné, il ne faut pas se leurrer ce n’est pas parce qu’on a gagné deux matches que la saison est finie. Il faut retrouver ce que l’on a su faire sur les matches précédents et mettre ça en application dès le prochain match, sinon on va se mettre en difficulté.

Est-ce un problème de mentalité ?

Est-ce que c’est le caractère, la jeunesse ? C’est compliqué à expliquer. Moi, le premier j’ai du mal à expliquer ce qu’il se passe sur le terrain parfois. Il y a une bonne préparation, tout est fait en amont pour que ça se passe bien mais il y a toujours ce sentiment que la compréhension n’est pas la même pour tout le monde. Certains ont envie de faire une chose, d’autres ont envie de faire d’autres choses. Forcément, au cours d’un match, ça devient compliqué.

Avez-vous le sentiment que certains sont dans un petit confort ?

Ça fait quelques matches que je suis là et je suis dans l’attente que certains s’éveillent, s’allument. On a des top-players, on ne va pas citer les noms, à un moment il faut qu’ils fassent des choses. On a besoin de ce type de mecs. En tant qu’anciens, on essaye d’amener des trucs mais on ne peut pas tout faire non plus et chacun doit se concentrer sur sa prestation. J’ai l’impression que dès que l’adversaire propose autre chose que de la dimension physique, on est en difficulté. C’est là-dessus que l’on doit s’améliorer sinon on va souffrir.

Dès qu’il y a un peu de jeu, vous souffrez, vous n’avez pas de répondant…

J’ai l’impression qu’on a des réactions un peu trop scolaires. Si c’est un peu destructuré en face, que ça sort des positions, que ça commence à entrer dans du jeu plus élaboré, on se retrouve dans des situations difficiles alors qu’elles ne le sont pas à la base. Là dessus, on doit travailler et ça viendra. Il faut apprendre vite maintenant ! Comme contre Toulouse, on encaisse à un moment où ne pense pas encaisser mais si on est mené avant il n’y a rien à dire. Sur la première mi-temps, on mérite d’être mené, c’est indiscutable. On a vraiment une approche de petits garçons. Il faut qu’on ait en tête qu’on va jouer contre des équipes dans des systèmes différents, avec des joueurs qui vont nous destructurer. Si on n’est pas capable de s’adapter à ça, les adversaires vont se passer le mot et ça va devenir très compliqué pour nous. Ce n’est pas possible d’accepter ça.

Propos recueillis par Romain PECHON

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