Très amer après la défaite à Dijon, Mickaël Alphonse était dans un tout autre état d’esprit dans la foulée du succès contre le VAFC (3-0), le premier à domicile depuis six mois. Pour autant, le latéral droit de l’Amiens SC sait que tout ceci demeure fragile et demande confirmation. Entretien.
Mickaël, vous aviez parlé d’afficher un autre état d’esprit. Ça a été le cas même si tout n’a pas été parfait sur ce match…
C’est ça la différence ! En Ligue 2, peu importe le nom, il faut courir et dès que ça court, que tout le monde fasse les efforts, ça ressemble totalement à autre chose. Le début a été dur parce qu’il y a encore la crispation du classement qui est là mais le score reflète le fait de faire des efforts. Maintenant, il faut rester tranquille parce qu’il y a beaucoup de matches à jouer, on a beaucoup de retard mais c’est vrai que ça soulage les coeurs.
Il y avait un public très jeune, c’était très agréable, ça nous a poussé et c’est agréable de pouvoir venir parler après un match quand ça va bien parce qu’on a fait de nombreuses semaines où on se regarde en se disant « qu’est-ce qu’il se passe ? ». Je suis très heureux pour Arnaud (Lusamba), Kader (Bamba) et les garçons devant qui ont été extrêmement séduisants. On prouve qu’on connait ce système et que ça nous libère pas mal.
On a retrouvé des automatismes vus l’an dernier, notamment pour vous en tant que piston…
Je n’ai pas pu être décisif, mais je m’en fous tellement je suis content que l’on puisse avoir ce coup de ventoline. Dans la façon de défendre, d’avancer, de bloquer les couloirs… Mieux vaut tard que jamais. A partir de la vingtième minute, on a commencé à prendre le dessus sur Valenciennes et je pense qu’en deuxième, ce n’est pas loin d’être à sens unique. On marque enfin un très beau coup ce soir et il faut vraiment s’appuyer sur ça.
Qu’est-ce que cette victoire doit changer ?
Elle doit faire comprendre à tout le monde qu’il faut courir ! Je ne suis pas le plus grand technicien du monde mais je sais que si je cours, mon adversaire va souffrir. Si je le fais courir, que je lui impose des courses, ça sera compliqué pour lui, et c’est pareil pour tout le monde. Il n’y a pas de noms. Pourquoi Quevilly a gagné contre nous ? Parce qu’ils ont couru ! Si on ajoute des courses à notre talent offensif, il y en a beaucoup qui vont exploser. Il faut qu’on soit conscient de ça et travailler sur ces points-là.
On est moins malade, on a un peu stoppé l’hémorragie mais il faut rester lucide sur le fait qu’il y a encore un long travail qui nous attend pour redorer un peu le blason.
Il faut maintenant enchaîner à Bastia…
C’est surtout ça. La finalité n’est pas là. Oui, on est moins malade, on a un peu stoppé l’hémorragie mais il faut rester lucide sur le fait qu’il y a encore un long travail qui nous attend pour redorer un peu le blason et faire mieux. On est dans une situation où il ne faut pas se relâcher. Il reste encore des matches très durs. Même si on est mal classé, on reste attendu par rapport à l’effectif que l’on a. Oui, ça fait du bien, ça soigne un peu les têtes et les coeurs, mais il y a une réalité qui fait qu’au moindre accroc, on repart dans une crise. Il faut se nourrir de ces moments de cohésion qui font du bien.
Propos recueillis par Romain PECHON avec Adrien ROCHER
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