Plombé par une première période catastrophique et encore trop juste au retour des vestiaires pour aller au bout d’un invraisemblable come-back, l’Amiens SC s’est logiquement incliné à Metz (3-2), samedi à l’occasion de la 8e journée de Ligue 2. Débrief complet.
L’Amiens SC s’incline encore à l’extérieur
Si tout roule pour l’Amiens SC à domicile, rien ne va pour les Amiénois en dehors de leurs bases. A Metz, la formation d’Omar Daf s’est inclinée pour la quatrième fois en autant de sorties, après Bastia, Annecy et Caen. Et s’il y a eu du mieux, avec deux buts inscrits – soit plus que sur les trois premiers déplacements, la première période fut tout de même assez inquiétante. Dépassé dans tous les compartiments du jeu et même miraculé de regagner les vestiaires avec simplement deux buts de retard au tableau d’affichage, Amiens a logiquement payé ses lacunes techniques, une expression collective proche du néant et un cruel manque de détermination. Pour ne pas végéter (au mieux) dans le ventre mou, l’ASC va devoir rapidement prendre à l’extérieur.
Antoine Leautey, homme du match Metz – Amiens SC
Repositionné un cran plus haut sur le terrain, Antoine Leautey fut l’un des rares Amiénois à surnager en première période. Proposant des courses vers le but, il est d’abord un peu court pour reprendre une passe dans la profondeur de Mafouta (6′). Le duo sera davantage précis sur l’action à deux, amenant la réduction de l’écart en fin de première période. Au retour des vestiaires, il s’est plié en quatre pour tenter de compenser les manques du collectif picard. De quoi convaincre 54% de nos lecteurs de l’élire joueur du match, devançant Kylian Kaïboue – crédité de 12% des voix – et Sébastien Corchia (7% des suffrages).
Le palmarès de la saison :
- Osaze Urhoghide : J1-Red Star
- Régis Gurtner : J2-Bastia / J3-Lorient / J6-Caen
- Nordine Kandil : J4-Annecy / J5-Clermont
- Louis Mafouta : J7-Rodez
- Antoine Leautey : J8-Metz
Kylian Kaïboue reconnaît un problème d’approche
« Quand on se déplace, on a un peu peur de l’adversaire. Il faut qu’on soit relâché comme à domicile, faire comme si c’était chez nous. On l’a vu en deuxième mi-temps, quand on met le rythme et l’intensité qu’il faut, les équipes sont en difficulté contre nous. On a montré qu’on était une très bonne équipe, il faut juste corriger certaines choses. »
Le top : le sursaut en seconde période
Après une première période tout bonnement catastrophique, l’Amiens SC est revenu des vestiaires avec un bien meilleur visage. Grâce aux changements, avec les entrées en jeu de Rayan Lutin et surtout de Kylian Kaïboue, au détriment de Mohamed Jaouab et Frank Boya. Et surtout grâce à un remaniement tactique, Omar Daf repassant à une défense à quatre, qui a eu le mérite de sortir les Amiénois de leur torpeur. Ainsi, Metz n’a tiré que trois fois au but contre douze lors du premier acte. Néanmoins, cela n’a pas révolutionné le secteur offensif, avec un but venant sur coup de pied arrêté et toujours une difficulté (4 tirs, 2 cadrés). Néanmoins, les Picards ont eu le mérite de ne pas s’écrouler et ainsi démontrer qu’ils avaient de l’orgueil, à défaut de disposer des atouts suffisants pour faire jeu égal avec Metz sur la durée de la rencontre.
Le flop : un début de match catastrophique
Si Stéphane Le Mignan estime que le FC Metz a sans doute réalisé la meilleure première période de sa saison, l’inverse est sans doute vrai au sujet de l’Amiens SC. Si les Picards avaient déjà souffert le martyre contre Lorient, restant dans le match grâce à un exceptionnel Régis Gurtner – avant que Siaka Bakayoko n’ouvre le score sur la seule occasion amiénoise de la première période, Metz a encore fait plus fort samedi dernier. Bien trop passifs défensivement, coupables d’erreurs qui se paient cash et globalement trop limités techniquement, les joueurs d’Omar Daf ont pris une véritable leçon de football pendant 45 minutes.
Un monde séparait alors les deux équipes, qui ne semblaient pas évoluer dans la même division. Si Benjamin Stambouli pouvait orienter le jeu à sa guise depuis le rond central, Gauthier Hein se régalait au coeur de la surface de réparation amiénoise, inscrivant ainsi ses deux premiers buts depuis son retour à Metz. Même Régis Gurtner a montré des signes de faiblesse, avec une relance ratée qui s’est transformée en passe décisive pour l’adversaire, ou bien encore une intervention difficile devant Sabaly, son bourreau du jour. Avec une première période aussi indigne, Amiens ne méritait clairement pas de ramener quelque chose de Moselle.
Romain PECHON et Benjamin HERMEL
Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport